vendredi 14 décembre 2018

Macron, trahi par ses amis


Même pour ses beaux yeux, pas question de faire un petit geste

 

La prime exceptionnelle, promise par Macron aux salariés, sera versée au bon vouloir des patrons Cela fait partie des annonces faites par Macron pour tenter d'éteindre l'incendie.
Déjà plusieurs syndicats patronaux ont annoncé qu'il n'en était pas question, en pleurnichant sur les difficultés réelles ou inventées des petites entreprises, mises à mal, ajoutent-ils, par le mouvement des gilets jaunes.
Macron a beau se mettre en quatre, même les patrons qu'il sert sans relâche n'ont aucune solidarité. C'est comme cela qu'on agit avec les valets !

L'attentat de Strasbourg et ceux qui l'exploitent


Serviteurs du grand patronat, ils font flèches de tout bois


Nunez

Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'Intérieur n'a pu s'empêcher, comme d'autres ministres, d'appeler les gilets jaunes à la responsabilité en espérant qu'il y aura « moins de manifestations » samedi prochain dans les conditions créées par l'attentat de Strasbourg.
Ce gouvernement, comme les précédents, fait feu de tout bois pour tenter d'éteindre la contestation qui le vise. Cette manipulation, d’une puérilité confondante, de l'émotion sincère soulevée par cet attentat a de forte chance de ne pas fonctionner sur ceux qui restent mobilisés. Tant mieux.

Augmentation des salaires : il y a de quoi faire dans les caisses du grand patronat


Prime Total : loin du compte



La direction de Total a vite fait savoir qu’elle verserait une prime de fin d’année de 1500 euros à ses salariés,  afin sans doute de profiter de la défiscalisation annoncée par Macron. Cette direction voudrait-elle éviter que la colère des gilets jaunes ne se répande chez les travailleurs de Total ?
Il en coutera 30 millions à Total, mais cela ne fait que 0,32 % des 9,14 milliards d’euros de bénéfices faits rien que sur les 9 premiers mois de l’année. Il y a donc encore largement de la marge pour augmenter vraiment les salaires et les indexer sur les prix.

ABH Argenteuil-Bezons, une mobilisation réussie


La seule solution est de continuer la mobilisation



La journée d’action initiée avant-hier par la section CGT d’AB-Habitat, le bailleur historique d’Argenteuil-Bezons, à l’occasion de la réunion de son conseil d’administration présidée par la maire de Bezons, Dominique Lesparre, a été un succès.
         Ces militants dénoncent le blocage des salaires chez AB-H depuis trois ans, et la morgue du nouveau directeur général.
         La CGT est intervenue préalablement à la tenue du CA. Selon elle « Suite à cette intervention le Président a exprimé son accord pour qu’une rencontre soit organisée et a salué le fair-play des personnels. Un rendez-vous va être fixé ».
         Le climat actuel de mobilisation des « gilets jaunes » et de travailleurs à travers le pays n’y est sans doute pas pour rien.
         Dans tous, les cas, c’est une hausse majeure des salaires chez AB-Habitat comme ailleurs qui est nécessaire.
         Et pour obtenir cette augmentation générale et substantielle, on peut être sûr qu’un seul rendez-vous et que cette seule journée d’action, qui en appelle bien d’autres, ne suffira pas.

Argenteuil, ville de l’Impressionnisme, si ce n’est pas du baratin, une réalité à améliorer ou à préserver


Vision idyllique de commercial non démentie par l’édile…

 
Le maire doit bien la vérité aux futurs habitants ? Non ?

Dans un journal de l’immobilier, nous avons trouvé l’information suivante : « Stéphane DALLIET Président Cogedim Ile-de-France en présence de Monsieur le maire d'Argenteuil, Georges MOTHRON, ont posé ce jour la première pierre de la résidence « Le 107 » à Argenteuil. Profitant d'une situation stratégique attractive proche des pôles d'emploi de La Défense et de Cergy Pontoise… »
« …Nous sommes très fiers de cette opération qui signe une première pour Altarea Cogedim à Argenteuil. Comme sur toutes nos opérations franciliennes nous mettons le meilleur de notre savoir-faire pour accueillir ici près de 160 familles… »
« Un emplacement stratégique privilégié »
« Historiquement prisée par les peintres impressionnistes, Argenteuil est aujourd'hui la ville la plus importante du Val d'Oise et la 3ème plus grande ville d'Île-de-France. Située à seulement quelques kilomètres de Paris, elle présente aujourd'hui le visage d'une ville moderne où il y fait bon vivre. La nouvelle résidence « Le 107 » bénéficie d'un emplacement de choix dans le quartier principalement pavillonnaire du Val Notre Dame (107, rue du Moulin Sarrazin).
A proximité du centre-ville, la résidence dispose d'un accès facilité au commerce mais aussi aux bords de Seine, dernièrement aménagés. »
         Bon, il faut bien vendre, même si la réalité est quelque peu éloignée de ce qui est avancé ici. Quant « aux bords de Seine, dernièrement aménagés », cela sort d’où ? L’auteur anticipe-t-il sur une prochaine rénovation « impressionniste » de « L’île » et de sa berge ?

(Les éléments en gras soulignés par nos soins)

jeudi 13 décembre 2018

Nathalie ARTHAUD : interview à Regards

Macron : un président démonétisé


Macron : un président démonétisé

La vie d’un président de la République n’est pas toujours facile. Il ne suffit pas en effet de gouverner pour les riches, de pressurer les classes populaires de toutes les façons possibles afin de remplir, directement ou indirectement, les coffres-forts des capitalistes. Il faut aussi, et c’est toute la difficulté, le faire sans susciter de protestations populaires.



Colbert, ministre de Louis XIV, s’y connaissait et parlait avec un certain mépris de l’art de plumer l’oie sans la faire crier. L’actuel président, visiblement, ne maîtrise pas cet art.
Pour tenter de faire cesser la protestation des gilets jaunes, Macron a soigneusement mis en scène son discours télévisé, lundi 10 décembre. Les mots étaient d’autant plus sonnants que les concessions étaient minces.
Devant le recul incessant et catastrophique du pouvoir d’achat des classes populaires, Macron n’a parlé que d’une prime pour les travailleurs touchant le smic, du report de la hausse de la CSG pour les retraites en dessous de 2 000 euros, de la défiscalisation des heures supplémentaires. Et pour le reste, il faudra se contenter de l’affirmation qu’il s’agit d’un tournant historique et que rien ne sera plus comme avant.
Tout continuera, au contraire ! Aucune des annonces de Macron n’effleure les fortunes des riches et les profits des entreprises milliardaires. La défiscalisation des heures supplémentaires est une aubaine pour le patronat. Macron a insisté sur la nécessité de ne pas revenir sur les cadeaux fiscaux faits aux plus riches, dont la suppression de l’ISF est le symbole, sans être le plus fastueux. Il a annoncé la poursuite de la réforme des retraites et de celle de l’indemnisation du chômage. Les réformes qu’il envisage seront de la même eau que celles réalisées jusqu’à maintenant : des attaques contre le monde du travail.
La politique annoncée est celle que lui dicte le grand patronat et elle ne peut que donner des motifs supplémentaires à la révolte.
Mais Macron a-t-il maintenant l’autorité nécessaire pour faire passer sans secousse ces mauvais coups ? En fait, il s’est usé encore plus vite que ses prédécesseurs, Sarkozy et Hollande, et exactement pour les mêmes raisons.
Au fil des ans, la politique de pillage de toute la société au bénéfice exclusif du grand capital devient de plus en plus visible et son orchestration par l’État de plus en plus manifeste.
La gauche et la droite s’étant usées à cette tâche et ayant dégoûté l’électorat, le grand patronat avait favorisé l’arrivée de Macron, nouvelle tête jeune et prometteuse pour un vieux rôle. Ce président d’un prétendu nouveau monde est aujourd’hui largement discrédité et démonétisé, au point de concentrer la colère sur sa personne et de devenir lui-même un facteur d’instabilité sociale et politique.
Certes, l’appareil d’État a encore bien des ressources et le grand capital bien des tours dans son sac. Les candidats à la succession du président usé sont déjà sur les rangs. Ils ne manquent pas... Mais les mêmes causes produiront les mêmes effets. Quel que soit celui qui leur servira la soupe, la domination des capitalistes et leur mise en coupe réglée de la société produiront de nouvelles vagues de protestation. Pour les travailleurs, le problème n’est pas ce petit Macron, mais les puissances dont il n’est, après bien d’autres, que l’homme de paille.

                                                   Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2627)

Salaires et profits : de l’argent, il y en a… dans les caisses du patronat


Salaires et profits : de l’argent, il y en a…

La hausse des salaires détruirait les emplois. Cet argument se retrouve sous de nombreuses formes dans la bouche des politiciens : les entreprises doivent être compétitives.



Une main-d’œuvre trop chère empêcherait les patrons d’embaucher, voire les contraindrait à supprimer des emplois. Ce serait donc un engrenage dans lequel l’augmentation des salaires entraînerait celle du chômage. Il ne faudrait en rien toucher aux profits des entreprises sous peine de voir s’aggraver la crise de l’économie avec fuite des capitaux, faillites et autres.
Un mensonge même mille fois répété reste tout de même un mensonge. Il n’y a pas de lois économiques immuables, indépendantes du rapport de force entre exploiteurs et exploités.
Les entreprises du CAC 40 ont dégagé près de 95 milliards d’euros de bénéfice net en 2017. D’après le journal Le Figaro, cela représente une hausse de 24,1 % par rapport au bénéfice total de 76 milliards d’euros qu’avaient dégagé les entreprises du CAC 40 en 2016. Le bénéfice cumulé de Renault, Peugeot, Michelin et Valeo est passé en un an de 7,7 milliards à 9,6 milliards d’euros. Safran et Airbus ont vu leur bénéfice net s’envoler respectivement de 151 %, à 4,8 milliards d’euros, et de 188,7 %, à 2,9 milliards.
À quoi tous ces milliards ont-ils servi ? À créer des emplois ? À augmenter les salaires ? Ni l’un ni l’autre, bien évidemment. Toute cette plus-value tirée de l’exploitation des millions de travailleurs a été gaspillée en dividendes distribués aux actionnaires, 44,3 milliards d’euros en 2017, en financement d’opérations spéculatives, en caprices de la classe des riches, tableaux de maîtres, yachts et autres dépenses de luxe. Le secteur du luxe se porte d’ailleurs comme un charme. En hausse de 119,6 % à 1,8 milliard d’euros, le secteur du luxe, avec L’Oréal et LVMH, a vu ses bénéfices passer de 7,9 milliards à 10,5 milliards d’euros.
Ce sont les travailleurs qui produisent tous ces richesses, et c’est la classe capitaliste qui les empoche. Pourquoi les travailleurs devraient-ils se sacrifier ? Ces milliards doivent servir à augmenter fortement tous les salaires et à leur permettre de suivre l’augmentation des prix.

                                                           Aline RETESSE (Lutte ouvrière n°2627)