jeudi 1 novembre 2018

Brésil : après les élections, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Brésil : Bolsonaro élu, un résultat de la crise et de la faillite de la gauche au pouvoir 

Le 28 octobre, avec 55 % des voix, Jair Bolsonaro a été élu président du Brésil. Après avoir végété 28 ans sur les bancs de l’Assemblée, ce capitaine en retraite a réussi à faire croire à une partie de la population que son élection pourrait apporter une solution à ses problèmes les plus urgents.
Bolsonaro a basé une grande partie de sa campagne sur la démagogie sécuritaire, se disant partisan de la libéralisation des ventes d’armes, d’une répression plus dure contre tous les délinquants. La violence pourrit en effet la vie de tous les Brésiliens, et en particulier celle des habitants des favelas, les quartiers les plus pauvres. Mais elle est le produit d’une société très inégalitaire, où police et justice sont ouvertement en faveur des possédants, où 60 000 personnes décèdent chaque année de mort violente.
En même temps qu’il adoptait comme symbole le geste de tirer au pistolet, Bolsonaro s’est présenté comme un « homme de bien », défenseur de la morale, du patriotisme, de la religion, de la propriété, avec l’appui des Églises évangéliques omniprésentes et des lobbies agricoles et industriels. Il a spéculé sur tous les préjugés les plus rétrogrades et haineux, contre les Indiens, les Noirs, les féministes, les homosexuels.
Reprenant les positions de l’extrême droite la plus anticommuniste, Bolsonaro a promis de mitrailler la « racaille du PT », de « nettoyer » la société des partisans du régime vénézuélien de Chavez et de Maduro. Lois sociales, paysans sans terre occupant illégalement les grandes propriétés non cultivées, tout ce qui s’apparente de près ou de loin à la gauche, même la plus modérée, Bolsonaro l’assimile dans ses discours au « spectre rouge » du collectivisme. Pour parfaire son image d’homme à poigne, il s’est attaché à parer de toutes les vertus la dictature militaire qui s’est maintenue au Brésil de 1964 à 1984 au prix d’une sanglante répression.
L’élection de Bolsonaro ne signifie pas pour autant que la majorité de la population de ce pays de 210 millions d’habitants serait devenue misogyne, homophobe et nostalgique de la dictature. La victoire de ce politicien d’extrême droite exprime le rejet massif de toute la classe politique, gauche et droite confondues dans la même haine. Ce rejet touche bien sûr en premier lieu le Parti des travailleurs (PT) de Lula. Celui-ci est arrivé au pouvoir en 2003 en promettant de gouverner honnêtement et en faveur des couches populaires. Profitant d’un contexte économique alors favorable, il a mis en place des programmes sociaux qui ont amélioré un peu le sort des couches les plus pauvres sans changer véritablement la société brésilienne, demeurée l’une des plus inégalitaires de l’Amérique latine.
Le PT s’est comporté en gérant loyal des affaires de la bourgeoisie et quand, à partir de 2014, la crise économique a frappé de plein fouet le Brésil, il l’a fait payer aux travailleurs et aux classes populaires. Les 13 millions de chômeurs, le retour de l’inflation ont jeté dans la rue aussi bien les petits bourgeois qui craignaient pour leur niveau de vie que les salariés dont le travail et les revenus étaient menacés. Les scandales de corruption dans lesquels le PT s’est retrouvé compromis, à l’instar des partis de droite, ont achevé de le discréditer. Ceux qui ont manifesté par millions, en 2015 contre les hausses dans les transports publics, et en 2016 contre la présidente Dilma Rousseff, ont exprimé leur mécontentement dans les urnes en votant pour Bolsonaro.
Après treize années aux affaires, le PT est parvenu à décevoir et à démoraliser sa base ouvrière, au point qu’elle a apporté ses voix à un ennemi ouvert des travailleurs. Dans l’État de Sao Paulo, où il s’est créé, son candidat, Haddad, a recueilli 16 % au premier tour et 32 % au second, contre 53 et 68 % à Bolsonaro. Et dans la ville de Sao Bernardo – plus de 700 000 habitants, 300 000 salariés dont environ 130 000 métallurgistes, siège des grandes usines automobiles, fief du PT, où Lula a milité et a encore son habitation – Bolsonaro a recueilli dès le premier tour 46 % des voix, 60 % au second, contre 24 et 40 % à Haddad.
L’élection de Bolsonaro est une conséquence politique de la crise économique et de sa brutale aggravation. Mais elle est aussi et surtout le résultat de la faillite et des trahisons de la gauche au pouvoir. Lula, le PT et toutes les forces politiques qui l’ont présenté comme le seul espoir des pauvres portent une écrasante responsabilité dans l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite au Brésil.
La classe ouvrière a été capable dans le passé de mener des luttes importantes et déterminées pour défendre ses intérêts, y compris dans des conditions difficiles, sous le régime de dictature militaire. Elle continue de représenter la seule force capable d’offrir une perspective aux exploités du Brésil.

                                                         Vincent GELAS (Lutte ouvrière n°2622)

Trump en guerre contre les migrants…


… agissant pour tenter d’échapper à une situation sans issue



Depuis deux semaines, partis du Honduras, des milliers de migrants d'Amérique centrale se sont organisés et marchent ensemble vers les États-Unis. Pour les empêcher d'entrer, Trump veut déployer 5200 soldats à la frontière entre le Mexique et les États-Unis. En pleine campagne électorale, Trump flatte ainsi l'électorat xénophobe en faisant du rejet des migrants un argument de campagne.
Ces migrants fuient la misère et la violence qui règnent dans leurs pays, situation dont est directement responsable l'impérialisme américain à travers le pillage économique et ses interventions politiques, diplomatiques ou militaires. Trump peut envoyer l'armée, mais il ne pourra empêcher des milliers de femmes et d'hommes de tout tenter pour échapper à une situation sans issue.

Argenteuil, musée, on est où ?


Apparemment, l’humour, aussi un patrimoine local

 
Rue Pierre Guienne, sur le portail du musée d'Argenteuil

8 ans pour une opération « majeure » et pour une « mise ne conservation » des collections, ce n’est pas un peu long ?

mercredi 31 octobre 2018

Animaux sauvage : un nombre en chute livre à l’échelle de la planète


Le prédateur, c'est le capitalisme, pas « l’activité humaine »



Selon le dernier rapport publié le 30 octobre, établi tous les deux ans par le WWF, 60 % des populations d'animaux sauvages ont été éliminés depuis 1970 de la surface de la Terre. Dans les zones tropicales et en Amérique latine, la chute est de 89 % en raison, entre autres, de la déforestation pour la culture intensive du soja et l'élevage de bœufs.
Le WWF dénonce l'activité humaine, en général, comme responsable de l'hécatombe. Mais cette activité humaine est mise en œuvre, depuis quelque 200 ans, par des capitalistes de l'industrie et de l'agriculture qui n'ont comme objectif que le profit à court terme sans se préoccuper de ruiner les écosystèmes ou de garantir aux générations futures une planète viable. Produire sans détruire les hommes, les autres espèces ou la nature exige de faire disparaître les rapaces de la finance, c'est-à-dire de renverser ce système économique aberrant qu'est le capitalisme.

Maladie de Parkinson : ruptures graves du Simenet


Les profits avant la santé



Des associations de patients dénoncent les ruptures graves du Simenet, un médicament de base contre la maladie de Parkinson. Elles expliquent que "les malades doivent se contenter des miettes que les laboratoires veulent bien leur accorder". Plus globalement, ces ruptures ont été multipliées par 10 en dix ans pour l'ensemble des médicaments. Pour ceux qu'ils ne jugent pas assez rentables, les trusts pharmaceutiques ont de plus en plus recours à des façonniers ou n'investissent pas suffisamment pour produire les molécules utiles.
Les industriels de la pharmacie soignent d'abord les dividendes des actionnaires et accessoirement les maladies.

Réquisition des locaux vides pour loger des travailleurs : un bel exemple à Montreuil de réquisition nécessaire


Non à l’expulsion des travailleurs du foyer Bara !


Manifestation devant l'AFPA Montreuil / DR

Le vendredi 19 octobre, le tribunal administratif ordonnait l’évacuation des locaux de l’AFPA réquisitionnés par la mairie de Montreuil. Saisi par l’Etat, le tribunal ordonnait que les plus de 220 travailleurs africains de l’ex foyer Bara qui s’y étaient installés quittent les lieux sous huit jours.
Ce gouvernement des riches et la justice de classe ne tolèrent pas que l’on puisse mettre en cause le droit de propriété. A l’inverse, le droit des travailleurs à un logement digne n’a à leurs yeux aucune valeur.
Depuis des décennies, les travailleurs africains du foyer Bara étaient contraints de vivre dans des chambres et des locaux insalubres. Les projets de démolition du foyer ont été le prétexte, pour les propriétaires et l’Etat, de refuser d’investir le moindre centime dans l’entretien et la réfection des locaux, laissant pourrir la situation.
Fin septembre, le maire PCF de Montreuil, Patrice Bessac, dénonçait la situation en procédant au relogement et à la réquisition d’un bâtiment appartenant à l’Etat, qui avait abrité l’AFPA mais était vide depuis des années.
Contre la décision inique de l’Etat de procéder à leur expulsion et à l’annulation du décret de réquisition, les travailleurs de Bara sont décidés à ne pas se laisser faire. La Mairie appelle à exprimer sa solidarité et à exiger l’application de la loi sur les réquisitions.
Lutte ouvrière exprime tout son soutien aux travailleurs de l’ex foyer Bara et à leur lutte pour le droit à un logement digne pour tous.

Politique de la Ville à Joliot-Curie Argenteuil, la réalité


60ème anniversaire de la cité en fanfare, c’est bon pour la galerie !



Plus de 10% d’un salaire

Cela fait des mois et des mois que les travaux n’en finissent pas rue Yves Farge.
Depuis des semaines, il y avait bien un avis de travaux de chaussée imminents qui nécessitaient de ne pas se garer, mais les travaux n’arrivaient pas, et il fallait bien se garer…
         Résultat, des voitures ont été prises dans la nasse, et ont été enlevées. Pour ceux et celles qui ont eu « la chance » de pouvoir la descendre de la dépanneuse, cela leur aura coûté… 150 euros.
         Comme s’il n’aurait pas été possible de faire autrement. De déplacer certes les voitures en les déposant simplement le long du cimetière de Maully par exemple… 

Mystère

Rue Yves Farge toujours, l’ancien bâtiment des logements de fonction des enseignants est toujours debout mis au propre comme s’il allait être réhabilité. Mais rien ne se passe depuis des mois. Les habitants s’interrogent. D’autant que sa réhabilitation permettrait de loger une dizaine de familles. 

Incompréhensible

Il y a actuellement de très nombreux logements libres dans la cité. Pourquoi faut-il parfois attendre deux ans avant qu’un locataire parti soit remplacé. Deux ans quand ce n’est pas davantage…
         Il y a combien de demandeurs de logements sur Argenteuil ?


Il lui faut le son d’un porte… voix pour nous entendre ?

Au 12 de la rue Rouquès, cela fait des semaines que la porte palière de l’escalier n’est pas réparée. Ce n’est pas faute que les responsables d’ABH soient au courant.
         De deux choses l’une. Ou le bailleur veut démontrer que ces portes et autres codes ne servent à rien, ou bien qu’il ne veut pas nous entendre.

Argenteuil que les ministres aiment


La ville des impressionnistes, ça ne se rate pas

 
C'est vrai que cela a du charme

Il y a deux jours, nous faisions le point sur l’attraction d’Argenteuil pour les ministres. Mais aux trois dont nous évoquions le petit tour dans la commune ces dernières semaines, s’est ajoutée depuis la ministre de la santé venue visiter lundi le Pôle enfance parentalité géré par la Croix-Rouge et installé près de la gare centrale.
Cela permet au moins aux uns et aux autres de prendre l’air loin de l’atmosphère étouffante de leurs beaux quartiers parisiens. Et venir à Argenteuil, en convoi officiel, cela ne demande pas plus de 20 minutes, alors pourquoi s’en priver ! A moins que la ministre de la santé se soit commise à utiliser les services de la gare proche.
         Quatre ministres en moins de trois semaines, tout de même ! S’ils préfèrent Argenteuil au 8ème, ils peuvent toujours venir y tenir le conseil des ministres. On leur trouvera bien une salle à l’espace Mandela…