jeudi 23 août 2018

Italie : transports : une organisation criminelle

 
Italie : Une organisation des transports criminelle 

Après la catastrophe du 14 août à Gênes, dont le bilan se chiffre maintenant à 43 morts, une vingtaine de familles de victimes ont refusé de se joindre aux funérailles nationales organisées pour elles, trouvant scandaleuse la participation d’autorités qu’elles considèrent à juste titre comme portant une responsabilité dans la catastrophe.
Les dirigeants de la société Autostrade per l’Italia, gestionnaire du pont Morandi, ont ajouté à la colère en déclarant tranquillement avoir fait toutes les opérations d’entretien et contrôles de sécurité nécessaires, ajoutant qu’à leur connaissance ce viaduc n’avait aucune faiblesse. Devant l’émotion suscitée par cette attitude, après un accident prévisible, le gouvernement italien s’est lui aussi dit indigné, d’autant plus facilement qu’il n’est aux affaires que depuis peu.
Le ministre de l’Intérieur membre de la Ligue d’extrême droite, Salvini, a annoncé que l’État dénoncera la concession accordée à la société Autostrade, tandis que son partenaire du Mouvement cinq étoiles (M5S) tente de faire oublier que ses représentants, jamais avares de démagogie, ont déclaré il y a quelques années que la dangerosité du pont Morandi était une fable.
En attendant, les 600 personnes des habitations populaires situées à proximité et devenues dangereuses ont été évacuées et risquent de devoir patienter longtemps avant d’être relogées décemment. Quant à l’annulation de la concession, elle impliquerait certainement de longues batailles juridiques, et le versement de milliards d’indemnités. Car évidemment, pour le gouvernement Ligue-M5S, il n’est pas question de mettre Autostrade sous séquestre, ni même de l’obliger à rendre les dizaines de milliards qu’elle a encaissés sous forme de péages, à Gênes ou ailleurs, tout en n’engageant que le minimum de dépenses.
Au-delà du problème du pont Morandi, la question posée est celle de la sécurité des transports de marchandises et de la gestion du réseau d’autoroutes italiennes. Leur construction dans les années 1950 et 1960 correspondait au choix de développer le transport routier de marchandises et de personnes. Ce choix a été fait au plus grand profit du secteur privé, de celui des travaux publics à celui des transporteurs et des constructeurs automobiles, à commencer par Fiat. Alors que l’État a fait l’essentiel des investissements, ce sont des capitaux privés qui, par le biais des péages, prélèvent aujourd’hui leur dîme sur tout ce qui circule, tout en économisant sur les travaux et mesures de sécurité nécessaires.
Le résultat de ces choix est de faire reposer ces transports, en Italie comme ailleurs et notamment en France, sur un trafic de plus en plus démentiel et dangereux de poids lourds parcourant un réseau toujours plus inadapté à une telle circulation. Une semaine avant l’accident du 14 août, l’explosion spectaculaire d’un camion transportant du carburant GPL sur l’autoroute près de Bologne l’avait déjà rappelé.
Estimant qu’à Gênes ils n’ont rien à se reprocher, les dirigeants d’Autostrade ajoutent cyniquement qu’ils s’en remettent à la justice pour établir les raisons de l’écroulement du pont. En effet, après ce terrible accident, le parquet a ouvert une enquête et il y aura un jour un procès, mais ce sera certainement dans longtemps et sans autre condamnation que celle de quelques lampistes.
Quant à condamner le système et à le repenser en fonction de la sécurité, des besoins réels de la population et d’une organisation rationnelle de la production, ce n’est de toute façon pas l’affaire des tribunaux, ni le souci des dirigeants du pays.

                                                             A. F. (Lutte ouvrière n°2612)

Migrants, Roms, contre les maires récalcitrants, en appeler aux directeurs académiques


Oui, bon à savoir

 


La dernière loi sur l’immigration votée le 1er août restreint de façon notable les droits des migrants, avec en particulier l’allongement de la durée de la rétention administrative jusqu’à 90 jours et la réduction du délai pour déposer une demande d’asile.
         L’association Romeurope qui défend les droits des Roms met toutefois en avant un de ses rares éléments positifs : « la loi ajoute un nouvel article au code de l’éducation qui prévoit un nouveau rôle pour les DASEN (directeurs académiques des services de l’Education nationale) : en cas de refus d’inscription de la part du maire, le DASEN "peut autoriser l’accueil provisoire de l’élève et solliciter l’intervention du préfet qui, conformément à l’article L. 2122-34 du code général des collectivités territoriales, est habilité à procéder à une inscription définitive. » 
         C’est effectivement bon à savoir lorsque des maires rechignent à inscrire à l’école primaire des enfants de migrants ou de la communauté Rom.

Passages à niveau : 42 morts en 2017


Et quand la route croise le chemin de fer

Un croisement entre une voie routière et une voie ferrée n’est pas non plus sans risque.
En décembre 2017, une collision entre un TER et un car scolaire, dans les Pyrénées-Orientales, avait fait au moins six morts et dix-sept blessés, dont certains très graves. De nouveau, la question de la sécurisation des passages à niveau et de la suppression de ceux classés comme dangereux était posée. Et, comme après chaque catastrophe de ce type, des dispositions avaient été annoncées, par la SNCF, par RFF, responsable des voies ferrées, et même par le gouvernement. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Selon le ministère chargé des Transports, en avril 2018, sur les 15 405 passages à niveau existants, 158 considérés comme dangereux étaient toujours inscrits au programme de sécurisation national, sans qu’ils aient donc été ni supprimés ni même sécurisés. Seulement cinq passages à niveau dangereux auraient été supprimés en 2017.
Quoi d’étonnant dans ces conditions que le nombre de collisions soit resté élevé (109 en 2017, contre 128 en 2016) et que le nombre de morts soit en augmentation (42 en 2017, contre 31 en 2016).

                                           L.P. (Lutte ouvrière n°2612)

 


A Argenteuil, deux passages à niveau, deux de trop !


Avant-hier encore, dans l’est du pays, un train reliant Toul à Neufchâteau a percuté une voiture sur un passage à niveau. La conductrice, une jeune femme de 29 ans, a été tuée.
         A Argenteuil, il reste encore deux passages à niveau sur la ligne de Grande ceinture utilisée par des convois de marchandises, rue de Verdun et rue des Courlis.
         C’est bien évidemment deux passages à niveau de trop. Rien n’est fait pour les supprimer depuis des décennies, sous prétexte que c’est tout l’espace dit du « croissant ferré » entre le centre d’Argenteuil et les Côteaux qui devrait être réaménagé, un jour…
         Une situation qui n’a vraiment que trop duré.

Parcoursup : le ministre Vidal, partisan de la méthode Coué. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n° 2612 à paraître


Parcoursup : les ratés de la machine à sélection

Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, a étalé sa satisfaction devant les caméras, prétendant contre toute vraisemblance que le dispositif Parcoursup, permettant de trier les vœux des futurs bacheliers pour leur entrée à l’université, était un succès. À quelques semaines de la rentrée universitaire, 66 661 bacheliers n’ont toujours pas d’affectation et ne savent pas où ils vont se retrouver à la rentrée. Une situation pire que l’an dernier, puisque 67,4 % des futurs étudiants avaient le 27 juillet 2017 accepté leur affection, contre 59,2 % aujourd’hui.
Frédérique Vidal prétend pourtant, aujourd’hui encore, que personne ne restera sur la touche et que tous trouveront une place. En tout cas, il est plus qu’improbable, à ce stade, qu’ils obtiendront la filière qu’ils désirent. Et surtout, pour nombre de bacheliers, cela peut poser des problèmes insurmontables. Si une place se libère à Marseille, alors qu’on habite Paris, comment obtenir un logement universitaire à un mois de la rentrée ? Et ce n’est pas l’aide à la mobilité géographique mise en place par le gouvernement, d’un montant de 1 000 euros maximum, qui permettra aux étudiants de faire face aux frais entraînés par de tels déplacements.
La ministre sait pertinemment que les places manquent dans les universités pour accueillir tous les étudiants. 22 000 places supplémentaires ont été programmées, sans être d’ailleurs vraiment budgétées, alors qu’on attend 40 000 étudiants supplémentaires. Alors, comme ses prédécesseurs, la ministre accroît la sélection.

                                       Aline URBAIN (Lutte ouvrière n°2612)
On peut toujours aller se renseigner là, mais sans illusion

Ministre de la culture ? Ni celle de la raison ni du progrès


Prise les doigts non sur un livre, mais dans le pot de confiture

 La ministre dite de la « culture » a des ennuis avec le fisc et avec la loi. Apparemment, cela lui arrive régulièrement d’agrandir ses biens sans en informer qui de droit ou de demander les autorisations préalables. Cela s’est produit par exemple à propos de l’hôtel particulier qu’elle possède dans le quartier Saint-Germain à Paris, excusez du peu !
         Cette dame doit apparemment avoir les mêmes problèmes avec la culture, adepte qu’elle est d’un courant qui récuse le modernisme et le rationalisme, mais qui fraye bien en revanche avec le monde des affaires.
Sur ces sujets, un de nos lecteurs nous a conseillé un article du Monde diplomatique de juillet qui aborde la question de « l’anthroposophie », un mouvement qui participe à tout le mouvement antirationaliste en vogue et qui compte la locataire du faubourg Saint-germain en question parmi ses affiliés.

mercredi 22 août 2018

Dividendes en hausse : le produit de l’exploitation du monde


Toujours plus

 

 


Dans le monde, les dividendes versés par les grandes entreprises à leurs actionnaires ont battu des records : près de 500 milliards de dollars pour le second trimestre 2018. Ils sont en hausse de près de 13 % en un an ! Rien qu’en France, les grandes entreprises ont versé près de 51 milliards de dollars de dividende.
Les capitalistes pompent ces sommes colossales sur le dos des travailleurs du monde entier  par une exploitation accrue. Pour le monde du travail et les classes populaires en général, cela se traduit par des conditions de travail de plus en plus dures, le chômage et un niveau de vie qui dégringole.
Les riches peuvent se gaver, cela n’empêche pas  la crise de leur économie qui ne cesse de s’aggraver. Ils peuvent continuer à boire du champagne pendant que le navire coule, mais pour les travailleurs, il est vital de se préparer à remettre en cause leur emprise  sur la direction de l’économie !

Orange pollueur, mais pas payeur


Les amendes, ce n’est pas pour nous

 
Oui, par ici la monnaie !

Orange Cameroun aurait dû s'acquitter d'une amende de 5 millions d'euros, auprès du Cameroun, pour dégradation du sol et altération de la qualité de l'air … depuis 2014.
Depuis, Orange n'a rien payé et continue de polluer. En plus de voir ses ressources pillées par des multinationales comme Orange, la population camerounaise doit encore être atteinte dans sa santé par l’activité de ces multinationales.
Orange se vante de son engagement environnemental. Au Cameroun, son empreinte  environnementale a laissé des traces …pas très glorieuses.

Logement, l’incendie d’Aubervilliers, il faut « un toit, un droit pour tous »


Logements de misère

 
                                                                                                   Untoitundroit 35

En fin d'après-midi dimanche 19 août, un incendie a ravagé un petit immeuble à Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, faisant 23 blessés, dont 5 enfants et 2 adultes gravement. Même si les causes de l'incendie sont encore mal connues, il est évident que ce drame est lié à la misère. Il s'agit d'un quartier délabré avec des logements vétustes où sévissent des marchands de sommeil et où s'entassent des familles nombreuses.
Comme dans beaucoup de quartiers populaires de la banlieue parisienne, c'est une nouvelle fois le manque de logements décents à des prix accessibles qui est posé.