Parcoursup
: les ratés de la machine à sélection
Frédérique Vidal, la ministre de
l’Enseignement supérieur, a étalé sa satisfaction devant les caméras,
prétendant contre toute vraisemblance que le dispositif Parcoursup, permettant
de trier les vœux des futurs bacheliers pour leur entrée à l’université, était
un succès. À quelques semaines de la rentrée universitaire, 66 661 bacheliers
n’ont toujours pas d’affectation et ne savent pas où ils vont se retrouver à la
rentrée. Une situation pire que l’an dernier, puisque 67,4 % des futurs
étudiants avaient le 27 juillet 2017 accepté leur affection, contre 59,2 %
aujourd’hui.
Frédérique Vidal prétend
pourtant, aujourd’hui encore, que personne ne restera sur la touche et que tous
trouveront une place. En tout cas, il est plus qu’improbable, à ce stade, qu’ils
obtiendront la filière qu’ils désirent. Et surtout, pour nombre de bacheliers,
cela peut poser des problèmes insurmontables. Si une place se libère à
Marseille, alors qu’on habite Paris, comment obtenir un logement universitaire
à un mois de la rentrée ? Et ce n’est pas l’aide à la mobilité géographique
mise en place par le gouvernement, d’un montant de 1 000 euros maximum, qui
permettra aux étudiants de faire face aux frais entraînés par de tels
déplacements.
La ministre sait pertinemment que
les places manquent dans les universités pour accueillir tous les étudiants. 22
000 places supplémentaires ont été programmées, sans être d’ailleurs vraiment
budgétées, alors qu’on attend 40 000 étudiants supplémentaires. Alors, comme
ses prédécesseurs, la ministre accroît la sélection.
Aline
URBAIN (Lutte ouvrière n°2612)
On peut toujours aller se renseigner là, mais sans illusion |
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