dimanche 19 août 2018

« Devoir de mémoire » : une question de classe vitale


La « mémoire » du camp des exploités

 


C’est Liliane qui a lancé le débat. Pourquoi parler d’un « devoir de mémoire » auquel il est de mode de faire référence ?
         Effectivement, il faut cultiver le souvenir du passé. Mais cette exigence n’échappe pas à la nature de la société qui est d’opposer des exploiteurs et des exploités. Chaque camp cultive sa propre mémoire, celle d’un passé qui guide son camp, à travers la mémoire de ses héros. Pour la classe dominante, il s’agit également d’enfumer le camp des exploités. On le voit ces dernières années avec les commémorations autour du centenaire de la Première guerre mondiale qui en restent largement autour du souvenir de soldats « morts pour la France ».
         Pour le camp des prolétaires, l’exigence de mémoire est d’une toute autre importance. La mémoire de l’horreur de ce à quoi peut conduire l’exploitation doit stimuler l’engagement de tous, et la liste en est longue.
         Pour les prolétaires, la mémoire est une nécessité fondamentale que le parti ouvrier doit cultiver continuellement. Le souvenir de ce que leurs adversaires sont capables de faire, des caméléons et prestidigitateurs de la bourgeoisie qui sont capables de revenir endormir à nouveau les travailleurs en leur faisant croire que leur nouvelle chemise est enfin pour eux la bonne.
         C’est ce que Blanqui, réfugié à Londres en 1849 après l’écrasement de l’insurrection parisienne de juin tentait de dire aux travailleurs : se rappeler, se souvenir, ne pas oublier, pour avoir en tête à jamais les leçons nécessaires. A défaut :
« Mais, pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d'arbres de la liberté, par des phrases sonores d'avocat, il y aura de l'eau bénite d'abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours ».

Bonne lecture de l’été : Alexandre Romanès, « Les corbeaux sont les gitans du ciel », L’Archipel


Et puis en pensant à mes amis du marché et de la rue de la Corse

Les corbeaux sont les gitans du ciel

 
On avait évité les tigres... (fête de LO 2018)

J’avais dit que j’en avais terminé avec mes « bonnes lectures de l’été ». Mais comme j’en n’ai pas terminé avec la lecture, je vous invite à lire un livre sans prétention mais qui vous permettra de passer un bon moment. Je pense en particulier à  Michèle qui me reprochait de ne proposer que des lectures, je ne dis pas sérieuses, mais graves !
         En l’occurrence, il s’agit de « Les corbeaux sont les gitans du ciel », d’Alexandre Romanès, éditions L’Archipel.
         Alexandre Romanès est le fondateur du cirque Romanès que nous avons eu le plaisir d’aller voir deux fois ces dernières années porte de Champerret, un « cirque » plein de délicatesse et de poésie, et que nous avions retrouvé cette année à la fête de Lutte ouvrière à Presles, un des grands moments de l’édition 2018.
         Son livre fait de petites vignettes de vie est à l’image de cela.
         Et puis, vous y apprendrez, si toutefois vous avez l’intention de vous lancer dans le domptage des fauves, qu’il vaut mieux absolument privilégier les tigres !
         A bon lecteur salut !

samedi 18 août 2018

Air France : nouveau PDG, vieille politique


Français, Canadiens ou autres, mêmes objectifs, même pratiques

 


Le nouveau PDG d'Air France-KLM sera donc Benjamin Smith qui était jusqu’alors le numéro deux d'Air Canada. Dans cette fonction, il avait bénéficié d'une loi taillée sur mesure par l’État canadien interdisant les grèves pour imposer de drastiques mesures anti-ouvrières.
C’est pour de tels états de service que le gouvernement Macron a soutenu sa candidature et que les actionnaires d'Air France-KLM lui ont octroyé un salaire de 3,3 millions d'euros par an, trois fois celui de son prédécesseur, alors qu’ils refusent d’augmenter les salaires des travailleurs du groupe.
Des syndicalistes ont déploré que le nouveau PDG soit un Canadien qui, disent-ils, est « étranger au dialogue social à la française »... Mais Français, Canadiens ou autres, les dirigeants patronaux poursuivent les mêmes objectifs contre les salariés et ont tous les mêmes pratiques. Les travailleurs ne peuvent compter que sur leurs mobilisations pour défendre leurs droits, quelle que soit la nationalité du PDG.

Pédophilie dans l’Eglise : Une Eglise qui se considère au-dessus des lois


La loi du silence

 


L’archevêque de Lyon Barbarin qui doit être jugé pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineur

Aux Etats-Unis, une enquête vient de révéler qu'en Pennsylvanie, des milliers d'enfants ont été victimes des agissements de près de 300 prêtres pédophiles, protégés par le silence complice de leur hiérarchie pendant des dizaines d’années. Tout aussi choquant est le fait que seule une poignée de ces curés sera poursuivie en justice, car la plupart de ceux qui ne sont pas décédés bénéficient de la prescription.
Le pape s’est déclaré du côté des victimes mais ni lui, ni aucun autre dirigeant de l’Eglise n’ont, à aucun moment, contribué à mettre ces agissements sur la place publique. Au contraire, partout dans le monde, et ici même en France, l'Église catholique se considère au-dessus des lois et préfère laver - ou ne pas laver - son linge sale en famille... Et ça fait une sacrée lessive en retard !

Catastrophe de Gênes, ailleurs aussi cela pourrait arriver


En France aussi, la sécurité est sacrifiée

  

 Viaduc de Gennevilliers, à Argenteuil

Après l’effondrement du pont de Gênes, la ministre française des Transports Elisabeth Borne a déclaré qu’une telle catastrophe ne pouvait se produire en France, que les ponts étaient bien surveillés… Sauf qu’un rapport remis à ses services il y a quelques semaines relève que, sur les 12 000 ponts que compte le réseau, un tiers nécessite des reparations et que, dans 7 % des cas, il y a un risque d’effondrement.
Une des causes de cette dégradation dangereuse est connue depuis longtemps : pour pouvoir arroser le patronat de subventions et de toutes sortes de cadeaux fiscaux, l’Etat n’a cessé de réduire le financement des collectivités locales qui n’ont plus les moyens d’assurer correctement l’entretien des routes et du réseau dont elles ont la charge.
Et quoi qu’en dise la ministre, le gouvernement Macron a clairement l’intention de poursuivre cette politique criminelle qui sacrifie la sécurité de la population.

La Poste : les casseurs jouent les conseilleurs


Elle qui a largement contribué à la montée des tensions

 


La Poste se félicite d'avoir obtenu la signature de plusieurs syndicats en bas d'un accord qui prétend protéger son personnel en général et les chargés de clientèle en particulier contre la montée des « incivilités » dans les bureaux « à forts enjeux sociaux ».
Le fait est que, dans des quartiers populaires les plus frappés par la crise, et où les conditions d’accueil se sont dégradées, les tensions au guichet peuvent très vite monter. C'est insupportable pour un travailleur sans emploi de s'apercevoir par exemple que les aides auxquelles il a droit n'ont pas été versées sur son compte – et c'est insupportable pour les agents de La Poste de faire face à longueur de journées aux coups de colère et à la détresse des usagers.
Mais en supprimant des dizaines de milliers d'emplois au fil des ans, La Poste a largement contribué elle-aussi à créer cette situation. Ses bons tuyaux aux salariés sur la meilleure façon de gérer leur stress, elle peut se les garder !

Argenteuil, défense de Jean Vilar, de l’argent pour la rénovation ?


A la bonne heure !

 
Dans la procédure de recours auprès du tribunal administratif intenté contre la municipalité dans l’affaire du « projet Héloïse », celle-ci a contesté l’information selon laquelle en cas d’abandon du projet, Fiminco ne récupérerait pas 750 000 pour ses études, comme tout le monde l’avait compris. Elle reconnaît toutefois un problème de rédaction dans l’acte de vente.
         Nous nous étonnons que dans un souci de faire connaître la réalité aux habitants, elle n’ait pas contesté plus tôt ce que tout le monde avançait et avait compris.
         Bon, cette précision est toutefois une bonne nouvelle.
         Elle peut dorénavant abandonner ce projet largement rejeté. Il n’y a plus le risque de faire perdre 750 000 euros à la Ville.
         Avec une telle somme, elle pourrait commencer à entreprendre un des nombreux gros travaux nécessaires pour rénover la salle Jean Vilar : refaire le plancher, tous les murs, rénover les luminaires,…

vendredi 17 août 2018

Parcoursup : les vandales sont au gouvernement


Près de 70 000 étudiants encore sur le carreau

 


Au lieu des cinq millions d'euros annoncés, la ministre de l'Enseignement supérieur déclare qu'il va falloir sept millions pour « réparer les dégâts » prétendument causés par le mouvement étudiant d'opposition à Parcoursup.
Mais si la facture est salée- en supposant qu’elle ne soit pas artificiellement gonflée afin de dramatiser - c'est souvent parce que les présidences d'université ont payé très cher les services d'agences de sécurité pour surveiller, voire cadenasser les lieux. Et les tags à effacer ou les murs à repeindre, tout cet environnement dégradé date de bien avant la mobilisation étudiante.
En attendant, la facture la plus salée est pour les dizaines de milliers d'étudiants recalés ou découragés par Parcoursup, et pour ceux qui subiront le même parcours d'obstacles l'an prochain.