mercredi 8 août 2018

Val d’Oise, La Poste : bureaux de poste fermés, service public disparu


Une société timbrée

 


Le Parisien-95 a évoqué hier la situation inqualifiable de La Poste à Bouffémont dans le département. Il n’y a plus de poste ouverte dans cette ville de plus de 6000 habitants jusqu’au 27 août. Quant au seul distributeur de billets, après épuisement du stock, il ne sera plus réapprovisionné jusqu’à nouvel ordre. Une protestation a eu lieu, mais elle n’a pas réussi à ce jour à faire reculer La Poste.
              Celle-ci évoque des questions de sécurité pour le distributeur, et le manque de personnel, à cause des congés. Naguère, les postes restaient ouvertes en été, un point c’est tout, et les PTT savaient compléter leurs effectifs quand il le fallait.
              Si elle est particulièrement scandaleuse, la situation de Bouffémont n’est pas unique. Et il faudrait, pour ne prendre que le cas d’Argenteuil, recenser tous les bureaux de postes actuellement ne serait-ce que partiellement fermés, ou dont les horaires sont réduits de façon drastique. Aux lecteurs de me transmettre les informations collectées à ce sujet.
              Cette situation est bien évidemment particulièrement dommageable pour les anciens et les plus fragiles.
              Mais a-t-on vu à ce sujet le préfet du Val d’Oise, lui si prompte par exemple à prendre une mesure d’injonction à l’encontre du maire de Bezons dans une simple affaire de dénomination de rue, imposer à La Poste le maintien partout du service public de guichet de distribution de billets, au nom de « l’urgence sociale » ?

Bonnes lectures de l’été : découvrir l’écrivaine Michèle Lesbre


Nina par hasard

 


Un lac immense et blanc

 


Ecoute la pluie

 


J’ai découvert ces derniers mois l’écrivaine Michèle Lesbre. De petits livres quant au nombre de pages, chez un éditeur qui soigne ses parutions, Sabine Wespieser, mais que l’on trouve également, et moins cher, en livre de poche chez folio.
              Ce sont des histoires simples, celles des gens, « gens » là au bon sens du terme, celle de la vie des milieux populaires, mais racontées avec une haute densité de sensibilité qui permet de suivre les personnages dans leurs profondeurs et les aléas qui entraînent –passé, présent, futur- chacun dans des directions différentes, où la femme est au cœur de ces histoires.
              Et pour cela, une écriture limpide, toute en économie

mardi 7 août 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du lundi 6 août 2018 : "Les super profits des capitalistes ruinent la société"

 
 
Les super profits des capitalistes ruinent la société

Les bénéfices des multinationales ont crevé les plafonds au deuxième trimestre. Les profits des grands groupes internationaux ont bondi de plus de 20 % aux États-Unis et de 9 % en Europe.
Apple engrange à lui seul un bénéfice net de 11,5 milliards de dollars qui dope sa valeur : c’est la première multinationale à valoir 1 000 milliards de dollars en Bourse. Les principaux groupes français ne sont pas en reste : le constructeur automobile PSA annonce une rentabilité record pour les six premiers mois de l’année. Dans le luxe, les bénéfices de LVMH sont colossaux et la fortune de son actionnaire principal, le milliardaire Bernard Arnault, a augmenté de 56 % en une année. Cela représente 800 euros par seconde ! L’envolée des profits des entreprises ne sert qu’à augmenter les revenus d’une minorité de super riches.
Les actionnaires, les investisseurs, les propriétaires de ces grands groupes peuvent sabrer le champagne en regardant leur fortune croître. Oui, le travail des salariés en produit des richesses, en rapporte des milliards ! Et c’est au prix d’une dégradation continue de leurs conditions d’existence.
Les licenciements, synonymes de catastrophes pour les familles populaires, sonnent comme autant de promesses de bénéfices du côté des actionnaires. L’action du groupe Carrefour a bondi de 10 % après des résultats en hausse, dus notamment à la suppression de 2 000 emplois. Les profits grimpent grâce à la montée du chômage, à la misère d’une partie de la classe ouvrière, écartée de l’emploi et condamnée à survivre avec des allocations sociales qui baissent, grâce aux difficultés pour boucler les fins de mois avec des salaires et des pensions de retraite insuffisants, à la précarité devenue la norme pour un nombre toujours plus grand de travailleurs.
Pour qu’une minorité de multimilliardaires s’enrichisse toujours plus, l’humanité entière est plongée dans le chaos. La guerre que se livrent les grands groupes dans l’arène économique s’accompagne d’affrontements destructeurs et meurtriers aux quatre coins de la planète. Les grandes puissances, quand elles n’interviennent pas directement, y soutiennent des bandes armées au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais ce sont les intérêts des Areva, Bouygues, Bolloré ou Total qui déterminent l’intervention des troupes françaises dans la région du Mali, en Afrique, pas la protection des populations locales !
Les prouesses de la technologie, qui pourraient représenter un progrès pour toute l’humanité, ne servent qu’à engendrer des super profits pour des entreprises comme Apple. Un milliard d’êtres humains sur les 7,5 milliards que compte la planète souffrent de malnutrition. La sécheresse qui promet des récoltes de céréales à la baisse entraîne l’emballement de la spéculation. Dans les pays riches, à la Bourse des matières premières agricoles, les prix du blé ou de l’orge ont ainsi bondi de 20 %. Cela rapporte des milliards à une minorité mais accentue la famine pour des populations entières.
Le capitalisme n’est pas seulement injuste, fondamentalement basé sur la surexploitation de la majorité au profit d’une minorité. Il fait peser une menace mortelle sur toute la société. Les super profits des multinationales ne sont pas le signe d’un retour à une économie plus prospère, d’une sortie de crise. Des commentateurs soulignent que des investisseurs, qui craignent que les bénéfices deviennent moins profitables après avoir atteint le sommet, commencent à vendre les valeurs des multinationales les plus rentables. D’autres prévoient le début de la prochaine récession dès l’année prochaine.
Sans remise en cause du fonctionnement capitaliste de la société, aucune des crises, aucun des problèmes auxquels la planète se trouve confrontée aujourd’hui ne trouvera de solution : ni les menaces de krach financier, ni les risques de guerre généralisée, ni la crise écologique.
Engager le combat contre le grand capital est devenu une question de survie pour l’ensemble des travailleurs. Ne serait-ce que pour sauvegarder ses conditions d’existence, déjà tant écrasées, il est indispensable que la classe ouvrière engage un combat déterminé et collectif, pour imposer le maintien des emplois et du pouvoir d’achat des salaires et des pensions.
Et, bien au-delà du sort immédiat de la classe ouvrière, c’est toute la société qui crève littéralement de cette organisation sociale catastrophique. Exproprier la classe capitaliste, se débarrasser de la logique du profit individuel, mettre en commun les moyens de production, devient une question de vie ou de mort pour l’écrasante majorité de la société.

Tour Eiffel : une grève victorieuse


Quand les travailleurs s’en mêlent, tout se débloque

 
Sans travailleur, ça ne tour... ne pas



La grève du personnel de la Tour Eiffel, qui a duré deux jours et bloqué complètement l'accès au site, a cessé après que la direction ait reculé sur son nouveau mode d'accès aux ascenseurs qui privilégiait les achats par Internet. Les visiteurs devaient faire des heures de queue sous la canicule et s'en prenaient au personnel sur qui retombaient toutes les conséquences. Ces nouvelles conditions de travail ont poussé le personnel à bout et vers la grève.
Face à une direction sourde aux revendications des salariés et aux besoins des visiteurs, la grève a débloqué la situation. Quand les travailleurs s'en mêlent, c'est toujours plus efficace !

Ryanair : une grève internationale


La compagnie a de quoi payer

Oui, mais il faut un pilote !
 

La compagnie low cost irlandaise Ryanair connaît, depuis le début de l'été, des journées de grève du personnel navigant. Cette grève a touché plusieurs pays européens, Belgique, Espagne, Portugal, Italie etc...où les salariés dénoncent les contrats de travail très défavorables car signés sous la législation irlandaise, et pas sous celle du pays où ils travaillent. Ainsi, seules les heures de vol entre le décollage et l'atterrissage sont payées, et pas les heures passées à nettoyer les avions et à préparer les vols.
Ils réclament le respect par Ryanair des lois des pays où ils travaillent. Ryanair qui a fait 1,3 milliard d'euros de bénéfices en 2017 a largement les moyens de payer. C'est une évidence !

Argenteuil, journée du patrimoine, une bonne soupe si loin de la guerre


L’odeur et le goût de la pourriture
 
 
 
Images de propagande, en tout cas, à l'Arrière
A l’occasion des journées européennes du patrimoine, les 14 et 15 septembre prochains, la cuisine centrale municipale d’Argenteuil proposera aux archives municipales la réalisation et la dégustation d’une « soupe du poilu ». Nous avons hâte de voir de quoi il en retourne.
         Comment imaginer le quotidien des combattants, quand ils étaient en première ou en seconde lignes en particulier ? Comment imaginer comment ils pouvaient se nourrir, quand ils pouvaient le faire ?
         La soupe était accessible à condition de rejoindre les « roulantes ». Celles-ci restaient à l’arrière, au plus près des soldats, ce qui n’allait pas sans prendre des risques Pour le reste, boîte de singe et autres conserves, quartiers de viande à faire cuire de la façon dont on le pouvait, et miches de pain surtout.
         L’horreur de la guerre se mesure au quotidien, lorsqu’il est impossible de se laver, lorsque la vermine vous rend la vie impossible, lorsque l’on dort tout habillé, lorsque l’on mange donc, et quand on peut manger, ce qui vous parvient.
         La guerre relève du domaine de l’imaginable. C’est pour cela qu’il faut combattre pour qu’un jour elle disparaisse de l’histoire de l’humanité.

Bonnes lectures (23) : L’orient après l’amour, Mohamed Kacimi, Actes Sud


L’orient après l’amour

 


Laissons parler son éditeur qui en parle si bien : 

« L’intégrisme commence quand l’homme perd son sens de l’humour ! Mohamed Kacimi, écrivain et auteur de théâtre, part de sa propre histoire algérienne dans les années 1960 pour retourner tous les clichés et nous don ner une lecture de ce monde arabe et musulman pleinement inscrit dans la complexité méditerranéenne.
Dans cette langue française où il a appris à dire “je”, Kacimi raconte avec beaucoup de sensibilité et un sens magistral du détail ce qui tisse l’entredeux et nourrit tant de malentendus. Au fil de ces pages, une autre histoire apparaît, qui est d’abord celle d’une rupture avec l’Algérie officielle et d’un départ vers Paris.
 Viennent ensuite de nombreux périples, à La Mecque, Sanaa, Le Caire, des “Illuminations” à Bey routh, un retour à Alger ou la découverte de Jéru salem et de son théâtre cruel. Autant de voyages initiatiques qui ne laissent pas indemnes. Les draps sont froissés après l’amour…
 “Il faut chercher le bonheur jusque dans la catastrophe”, lui confiait son grand-père. C’est avec beaucoup d’amour et d’humour que Kacimi se montre fidèle à ce bel héritage. » 

L’orient après l’amour, Mohamed Kacimi, Actes Sud, 19 euros

lundi 6 août 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 6 août 2018 : "Les super profits des capitalistes ruinent la société"


Les super profits des capitalistes ruinent la société

Les bénéfices des multinationales ont crevé les plafonds au deuxième trimestre. Les profits des grands groupes internationaux ont bondi de plus de 20 % aux États-Unis et de 9 % en Europe.
Apple engrange à lui seul un bénéfice net de 11,5 milliards de dollars qui dope sa valeur : c’est la première multinationale à valoir 1 000 milliards de dollars en Bourse. Les principaux groupes français ne sont pas en reste : le constructeur automobile PSA annonce une rentabilité record pour les six premiers mois de l’année. Dans le luxe, les bénéfices de LVMH sont colossaux et la fortune de son actionnaire principal, le milliardaire Bernard Arnault, a augmenté de 56 % en une année. Cela représente 800 euros par seconde ! L’envolée des profits des entreprises ne sert qu’à augmenter les revenus d’une minorité de super riches.
Les actionnaires, les investisseurs, les propriétaires de ces grands groupes peuvent sabrer le champagne en regardant leur fortune croître. Oui, le travail des salariés en produit des richesses, en rapporte des milliards ! Et c’est au prix d’une dégradation continue de leurs conditions d’existence.
Les licenciements, synonymes de catastrophes pour les familles populaires, sonnent comme autant de promesses de bénéfices du côté des actionnaires. L’action du groupe Carrefour a bondi de 10 % après des résultats en hausse, dus notamment à la suppression de 2 000 emplois. Les profits grimpent grâce à la montée du chômage, à la misère d’une partie de la classe ouvrière, écartée de l’emploi et condamnée à survivre avec des allocations sociales qui baissent, grâce aux difficultés pour boucler les fins de mois avec des salaires et des pensions de retraite insuffisants, à la précarité devenue la norme pour un nombre toujours plus grand de travailleurs.
Pour qu’une minorité de multimilliardaires s’enrichisse toujours plus, l’humanité entière est plongée dans le chaos. La guerre que se livrent les grands groupes dans l’arène économique s’accompagne d’affrontements destructeurs et meurtriers aux quatre coins de la planète. Les grandes puissances, quand elles n’interviennent pas directement, y soutiennent des bandes armées au nom de la lutte contre le terrorisme. Mais ce sont les intérêts des Areva, Bouygues, Bolloré ou Total qui déterminent l’intervention des troupes françaises dans la région du Mali, en Afrique, pas la protection des populations locales !
Les prouesses de la technologie, qui pourraient représenter un progrès pour toute l’humanité, ne servent qu’à engendrer des super profits pour des entreprises comme Apple. Un milliard d’êtres humains sur les 7,5 milliards que compte la planète souffrent de malnutrition. La sécheresse qui promet des récoltes de céréales à la baisse entraîne l’emballement de la spéculation. Dans les pays riches, à la Bourse des matières premières agricoles, les prix du blé ou de l’orge ont ainsi bondi de 20 %. Cela rapporte des milliards à une minorité mais accentue la famine pour des populations entières.
Le capitalisme n’est pas seulement injuste, fondamentalement basé sur la surexploitation de la majorité au profit d’une minorité. Il fait peser une menace mortelle sur toute la société. Les super profits des multinationales ne sont pas le signe d’un retour à une économie plus prospère, d’une sortie de crise. Des commentateurs soulignent que des investisseurs, qui craignent que les bénéfices deviennent moins profitables après avoir atteint le sommet, commencent à vendre les valeurs des multinationales les plus rentables. D’autres prévoient le début de la prochaine récession dès l’année prochaine.
Sans remise en cause du fonctionnement capitaliste de la société, aucune des crises, aucun des problèmes auxquels la planète se trouve confrontée aujourd’hui ne trouvera de solution : ni les menaces de krach financier, ni les risques de guerre généralisée, ni la crise écologique.
Engager le combat contre le grand capital est devenu une question de survie pour l’ensemble des travailleurs. Ne serait-ce que pour sauvegarder ses conditions d’existence, déjà tant écrasées, il est indispensable que la classe ouvrière engage un combat déterminé et collectif, pour imposer le maintien des emplois et du pouvoir d’achat des salaires et des pensions.
Et, bien au-delà du sort immédiat de la classe ouvrière, c’est toute la société qui crève littéralement de cette organisation sociale catastrophique. Exproprier la classe capitaliste, se débarrasser de la logique du profit individuel, mettre en commun les moyens de production, devient une question de vie ou de mort pour l’écrasante majorité de la société.