Canicule
: pendant le réchauffement, les affaires continuent
La canicule actuelle ne touche
pas que la France. Elle sévit dans tout l’hémisphère Nord, avec parfois des
conséquences dramatiques. Au Pakistan, dès le mois d’avril, un record de
température de plus de 50 degrés a été enregistré. Au Japon, des dizaines de
milliers de personnes ont dû être hospitalisées. La sécheresse a attisé les
incendies aux États-Unis, en Grèce, et même en Suède, où on a dépassé les 30
degrés, même au-delà du cercle polaire, événement sans précédent.
Bien sûr, la météo fluctue, et
une situation météorologique particulière cette année explique en partie le
phénomène. Mais les scientifiques y voient aussi ce que le réchauffement
climatique nous promet pour l’avenir. Sous l’influence des émissions de gaz à
effet de serre, gaz carbonique issu de l’industrie et des transports, et du
méthane des activités agricoles, les températures moyennes à la surface de la
Terre ont déjà augmenté de un degré en un siècle, et cela va en s’accélérant.
Malgré les fluctuations annuelles, les dix années les plus chaudes à l’échelle
de la planète depuis 1880 se trouvent parmi les douze dernières années !
Les climatologues voient là une
confirmation de leurs prévisions et simulations informatiques, et avertissent
que ces vagues de chaleurs exceptionnelles aujourd’hui préfigurent les étés
moyens des années 2050. Les canicules amèneront alors, en France, des pics de
température de plus de 50 degrés.
Le réchauffement aura bien
d’autres conséquences inquiétantes, sur les calottes polaires, les océans et la
diversité des espèces animales et végétales dont dépend notre alimentation. On
sait aussi que ce seront les pauvres des pays pauvres qui paieront les premiers
les conséquences de la montée du niveau des mers, de l’aggravation des
sécheresses et du renforcement de la violence des pluies et des cyclones qui
accompagneront le réchauffement. Aujourd’hui, les scientifiques qui avaient
tiré la sonnette d’alarme il y a déjà une trentaine d’années constatent
amèrement que ce qui se produit est proche du pire des scénarios qu’ils avaient
envisagés, celui où tout continue comme avant. Les émissions de gaz à effet de
serre continuent à progresser rapidement.
Pourtant, depuis, ce ne sont pas
les discours qui ont manqué, comme au Sommet de Paris en 2016. Mais les mesures
prises se sont limitées à culpabiliser les populations, prêcher la décroissance
et à développer le capitalisme vert. L’économie capitaliste a continué sa
marche aveugle, dominée par la soif du profit immédiat et maximum.
Dans ce domaine comme dans celui
des autres catastrophes, encore plus immédiates, crise et guerres qui
s’abattent sur les travailleurs et les pauvres aujourd’hui, tous ceux qui
prétendent améliorer les choses sans arracher le contrôle de l’économie aux capitalistes
nous mentent. Réorganiser l’économie, produire en fonction des besoins les plus
urgents, sous le contrôle des travailleurs et de la population, voilà la seule
issue pour l’humanité.