Le
feuilleton Benalla : un scénario bien faible
Depuis Eugène Sue et ses Mystères
de Paris, écrits au milieu du 19e siècle, le roman-feuilleton
avec ses aventures rocambolesques occupe une place de choix dans les journaux.
L’affaire Benalla est bien partie pour être celui de l’été 2018.
Tous les ingrédients sont réunis
: un personnage haut placé, Macron, qui s’acoquine avec un jeune, Alexandre
Benalla, qui n’a d’autre richesse ou compétence que l’art du coup de poing et
qui connaît une ascension sociale fulgurante, une intrigue parsemée de
multiples rebondissements ; des coups fourrés qui finissent par être dévoilés, des
aveux suivis de démentis et, pour couronner le tout, le personnage principal
qui se tait, puis devient trop bavard, et qui tente de se sortir du marigot
dans lequel il s’est fourré. Quel sera le prochain épisode qui, à vrai dire,
est bien loin des préoccupations des classes populaires ?
En tout cas, ce feuilleton est
bien à l’image des pratiques habituelles des hommes de pouvoir et de leurs
protégés, et aussi de toute cette opposition parlementaire qui l’utilise pour
se remettre au centre de la piste du cirque politicien.
Même si le phénomène existe
depuis des siècles et que nombre de rois avaient eux aussi des tueurs à gages à
leur service, la 5e République nous en a fourni des exemples et, il faut le
dire, bien plus dramatiques que celui du ridicule Benalla. Le Service d’action
civique (SAC) créé par de Gaulle était composé entre autres de tueurs qui
exécutaient sur commande. Quant à Hollande lui-même, il a reconnu dans ses
mémoires avoir commandé aux services spéciaux d’éliminer des djihadistes qui
n’étaient pourtant pas passés aux actes, quatre selon lui, quarante selon les
services secrets, bien placés pour connaître la vérité.
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