mercredi 11 juillet 2018

Lectures d’été (3) : Zinc, de David Van Reybrouck, quand les frontières sont une catastrophe


Zinc

David Van Reybrouck, Zinc, Actes Sud 80 pages



Dans ce livre David Van Reybrouck retrace ici l’histoire d’un infime territoire coincé entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne, un minuscule territoire déclaré neutre par les grandes puissances jusqu’en 1919, faute d’un accord sur le tracé des frontières alentour. Une situation compliquée par la présence d’un important gisement de… zinc.
« Un siècle de neutralité heureuse du village de Moresnet, une sorte d’Europe en miniature : les nationalités s’y côtoient, les lois sont françaises, l’administration germano-belge, le service militaire est longtemps ignoré. Mais en 1914 l’Allemagne l’occupe, avant que le traité de Versailles ne l’attribue à la Belgique. Et ce n’est qu’un début, car les guerres du xxe siècle ne cesseront de meurtrir la population de cette enclave autrefois privilégiée.
Cette histoire, David Van Reybrouck nous la conte à travers le destin d’Emil Rixen. Né en 1903, cet homme ordinaire changera cinq fois de nationalité sans jamais traverser de frontière : “Ce sont les frontières qui l’ont traversé.” » (Présentation d’Actes Sud)

David Van Reybrouck, Zinc, Actes Sud 80 pages, 8,5 euros. A commander dans toute bonne librairie, telle Le Presse-Papier à Argenteuil

mardi 10 juillet 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du lundi 9 juillet 2018 : "Carton rouge pour le capitalisme"


Carton rouge pour le capitalisme

9/07/2018


Entre matchs du Mondial et Tour de France, il paraît que l’heure est à la détente. On a pu voir Macron en bras de chemise exulter après un but de l’équipe de France, histoire de jouer les messieurs tout le monde. Et c’est l’occasion pour les politiciens de tout bord d’entonner le refrain de l’unité nationale. Par la grâce du ballon rond, toutes les inégalités seraient censées disparaître derrière une grande fraternité tricolore.
Les grandes compétitions sportives sont à l’image de la société capitaliste et le chauvinisme le dispute aux affaires de gros sous. Comme le Tour de France, le Mondial est une machine à faire de l’argent. Derrière les prouesses des joueurs ballon au pied, des centaines de millions sont en jeu, qui finissent dans les poches des chaînes de télévision, des grands groupes de médias, des équipementiers sportifs et autres sponsors officiels, prêts à débourser des millions pour transformer les joueurs en panneaux publicitaires ambulants.
Tant que l’équipe de France gagne, le Mondial est une bonne affaire pour Macron, qui espère surfer sur l’enthousiasme collectif. Il a justifié le report du plan anti-pauvreté – en réalité un plan anti-pauvres – en expliquant que c’était pour mieux s’en occuper plus tard, lorsque les têtes ne seraient plus au foot ou aux vacances… des vacances dont un adulte sur deux et un enfant sur trois ne voient pas la couleur, le plus souvent faute de moyens. La progression de la pauvreté ne fait pas de pause l’été. L’explosion du prix du gaz s’ajoute à toute une politique du grand patronat qui conduit à l’effondrement du niveau de vie des plus modestes, au chômage qui n’en finit pas, aux bas salaires.
Macron a reporté le plan anti-pauvreté, mais pas son show à Versailles devant les parlementaires. Il s’y accorde une heure d’autoglorification et fait son discours sur les vertus de « l’émancipation individuelle ». Mais de quelle émancipation parle-t-il ? De celle des livreurs à domicile au statut d’auto-entrepreneur ? Ils viennent d’entamer une grève contre l’arnaque d’une pseudo liberté les condamnant aux semaines à rallonge et aux payes minables. De celle des ouvriers de PSA Vesoul ? Ils viennent de voir leur temps de travail rallongé sans que la paie suive. De celle des travailleurs de Carrefour ou de la Grande Récré, de Whirpool ou de Ford dont les emplois sont perdus ou sur la sellette ? 
Les spectacles sportifs ou politiciens font la Une de l’actualité, mais ils ne peuvent pas masquer éternellement la réalité : celle des mille difficultés du quotidien des travailleurs, tandis que la richesse se concentre toujours plus à l’autre bout de la société. D’après un classement publié la semaine dernière, les 500 plus gros capitalistes du pays ont multiplié leur fortune par deux en dix ans ! 2018 est ainsi une année record pour eux, dont les fortunes culminent à 650 milliards d’euros, soit une fois et demi le budget de l’État. Combien de millions d’emplois utiles pourraient être créés avec cet argent, au moment où le gouvernement serre la ceinture aux collectivités locales, aux hôpitaux et à tout ce qui est indispensable à la population ?
Luxe et engins de morts se côtoient aux premières places du classement. Les magots des Arnault, Dassault, Hermès, Mulliez et autres Pinault battent tous les records. Voilà qui en dit long sur les perspectives que cette économie offre à l’humanité !
La bourgeoisie aux commandes mène la guerre aux travailleurs et elle en encaisse tous les bénéfices. Dans leur économie à bout de souffle, les marchés saturés n’offrent pas de débouchés suffisamment rentables aux capitalistes à la recherche des profits les plus élevés. Et au lieu d’investir leurs capitaux dans la production, ceux-ci préfèrent les placer dans la spéculation, les coups de poker financiers, les rachats d’entreprises, qui représentent autant de risques d’une nouvelle crise financière. Leur système n’est pas seulement révoltant, il est irresponsable et dangereux !
À l’échelle du monde, c’est une poignée de multimilliardaires qui contrôle l’économie et qui prospère, sans faire progresser d’un pouce l’ensemble de la société. Ils nous mènent au contraire à la catastrophe. L’intérêt privé des capitalistes domine l’économie : cela se traduit par le recul des conditions de vie et de travail dans les pays riches et par le maintien dans le sous-développement d’une grande majorité de la planète.
Pour rendre les coups et imposer notre droit à une existence digne, il faudra une explosion sociale qui remette en cause la domination capitaliste sur l’économie. Car la seule émancipation, la seule liberté que les travailleurs peuvent espérer, c’est celle qu’ils réussiront à imposer collectivement, contre la classe riche et les politiciens à son service.

LVMH, « Luxe » : hit-parade des grandes fortunes et des dépenses des riches


Le seul « pognon de dingue »

 
                                                                                Photo Translation service

Le magazine Challenges vient de publier son hit-parade annuel des « fortunes de France ». Le patron de LVMH, Bernard Arnault, reste n°1 et voit sa fortune grossir de 56 %, passant de 46,9 milliards à 73,2 milliards d'euros !
Le secteur du luxe se taille la part du lion. Après LVMH, on trouve Hermès et L'Oréal. Si le luxe se porte si bien, c'est que les riches, sa clientèle, ne l'ont jamais été autant et, en plus, ils sont cajolés par le gouvernement de Macron et consorts.
La même semaine, l'OCDE a publié un rapport qui s'inquiète de la stagnation des bas salaires ; une stagnation qui fait la fortune des multimilliardaires.

Migrants, conseil constitutionnel et « principe de fraternité »


Vive la fraternité et le soutien aux migrants !



Le Conseil constitutionnel vient de redécouvrir la fraternité en réaffirmant la « liberté d'aider autrui ». On attend pour voir si cela met un terme aux poursuites pour « délit de solidarité » contre ceux qui aident les migrants.
Les Collomb, Ciotti, Wauquiez, Le Pen se servent des migrants pour nous faire croire que ce serait de leur faute si tout va mal pour l'emploi et les salaires. Ils ont bonne mine devant un tel jugement.
Mais il est vrai que le seul délit de solidarité dont ces politiciens sont coupables, c'est celle qui les lie au patronat.

Argenteuil, entretien des routes : des dépenses à contrôler de près


Quand les troncs rapportent

 
Combien le mètre carré ?
Un des trottoirs du boulevard Maurice Berteaux près de la gare vient d’être refait. Lorsque le macadam a été posé, nous avons craint que les arbres ne puissent plus « respirer » correctement, le revêtement ayant été étalé au bord même des troncs des arbres. Mais nous avons pu constater ensuite que celui-ci avait été découpé et retiré pour, sans doute, installer ultérieurement des grilles autour de ces troncs.
         Cette façon de faire est sans doute une technique de travaux publics autoroutiers. La seule question tout de même qui se pose est la suivante : soit 50 arbres et un mètre carré de macadam pour chacun de ces derniers gâché de cette façon, cela fait au final combien de charge financière supplémentaire pour les finances de la commune, car on imagine que ce macadam posé puis retiré a été facturé ?
         La rénovation des routes et des trottoirs est une des charges parmi les plus lourdes pour la commune. Les dépenses afférentes à cette tâche mériteraient d’être d’autant plus contrôlées de très près.

Lectures d’été (2) : Edouard Louis, Qui a tué mon père


Edouard Louis, Qui a tué mon père



Christine m’avait parlé de ce livre au titre accrocheur. Je l’ai trouvé sur le présentoir de la librairie du Presse papier, l’ai lu, et je ne l’ai pas regretté. C’est grâce à ces conseils de lecture des proches, que l’on navigue dans les lectures et des hasards, et que l’on fait ainsi de belles découvertes.
         Qui a tué mon père est un petit livre (moins d’une centaine de pages) sur le plan du nombre de pages, mais c’est un grand livre qui pose un problème important, celui des parcours qui mènent les individus plus qu’ils ne les mènent, entre les déterminismes des milieux sociaux, ceux des hasards de nos vies, et ceux encore d’une société où pour les humbles en particulier, la voie du travail qui leur est largement imposée ne fait pas de cadeau.
         Ce récit évoque aussi les relations difficiles d’un père avec son fils, mais il permet surtout de réfléchir sur cette vie qui souvent entraîne dans les décennies d’adulte bien loin de ce qui avait été rêvé aux temps de la jeunesse-espérance.

Edouard Louis, Qui a tué mon père ? Le Seuil. Il faut compter 12 euros.

lundi 9 juillet 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 9 juillet 2018


Carton rouge pour le capitalisme
9/07/2018 



Entre matchs du Mondial et Tour de France, il paraît que l’heure est à la détente. On a pu voir Macron en bras de chemise exulter après un but de l’équipe de France, histoire de jouer les messieurs tout le monde. Et c’est l’occasion pour les politiciens de tout bord d’entonner le refrain de l’unité nationale. Par la grâce du ballon rond, toutes les inégalités seraient censées disparaître derrière une grande fraternité tricolore.

Les grandes compétitions sportives sont à l’image de la société capitaliste et le chauvinisme le dispute aux affaires de gros sous. Comme le Tour de France, le Mondial est une machine à faire de l’argent. Derrière les prouesses des joueurs ballon au pied, des centaines de millions sont en jeu, qui finissent dans les poches des chaînes de télévision, des grands groupes de médias, des équipementiers sportifs et autres sponsors officiels, prêts à débourser des millions pour transformer les joueurs en panneaux publicitaires ambulants.

Tant que l’équipe de France gagne, le Mondial est une bonne affaire pour Macron, qui espère surfer sur l’enthousiasme collectif. Il a justifié le report du plan anti-pauvreté – en réalité un plan anti-pauvres – en expliquant que c’était pour mieux s’en occuper plus tard, lorsque les têtes ne seraient plus au foot ou aux vacances… des vacances dont un adulte sur deux et un enfant sur trois ne voient pas la couleur, le plus souvent faute de moyens. La progression de la pauvreté ne fait pas de pause l’été. L’explosion du prix du gaz s’ajoute à toute une politique du grand patronat qui conduit à l’effondrement du niveau de vie des plus modestes, au chômage qui n’en finit pas, aux bas salaires.
Macron a reporté le plan anti-pauvreté, mais pas son show à Versailles devant les parlementaires. Il s’y accorde une heure d’autoglorification et fait son discours sur les vertus de « l’émancipation individuelle ». Mais de quelle émancipation parle-t-il ? De celle des livreurs à domicile au statut d’auto-entrepreneur ? Ils viennent d’entamer une grève contre l’arnaque d’une pseudo liberté les condamnant aux semaines à rallonge et aux payes minables. De celle des ouvriers de PSA Vesoul ? Ils viennent de voir leur temps de travail rallongé sans que la paie suive. De celle des travailleurs de Carrefour ou de la Grande Récré, de Whirpool ou de Ford dont les emplois sont perdus ou sur la sellette ? 

Les spectacles sportifs ou politiciens font la Une de l’actualité, mais ils ne peuvent pas masquer éternellement la réalité : celle des mille difficultés du quotidien des travailleurs, tandis que la richesse se concentre toujours plus à l’autre bout de la société. D’après un classement publié la semaine dernière, les 500 plus gros capitalistes du pays ont multiplié leur fortune par deux en dix ans ! 2018 est ainsi une année record pour eux, dont les fortunes culminent à 650 milliards d’euros, soit une fois et demi le budget de l’État. Combien de millions d’emplois utiles pourraient être créés avec cet argent, au moment où le gouvernement serre la ceinture aux collectivités locales, aux hôpitaux et à tout ce qui est indispensable à la population ?

Luxe et engins de morts se côtoient aux premières places du classement. Les magots des Arnault, Dassault, Hermès, Mulliez et autres Pinault battent tous les records. Voilà qui en dit long sur les perspectives que cette économie offre à l’humanité !

La bourgeoisie aux commandes mène la guerre aux travailleurs et elle en encaisse tous les bénéfices. Dans leur économie à bout de souffle, les marchés saturés n’offrent pas de débouchés suffisamment rentables aux capitalistes à la recherche des profits les plus élevés. Et au lieu d’investir leurs capitaux dans la production, ceux-ci préfèrent les placer dans la spéculation, les coups de poker financiers, les rachats d’entreprises, qui représentent autant de risques d’une nouvelle crise financière. Leur système n’est pas seulement révoltant, il est irresponsable et dangereux !

À l’échelle du monde, c’est une poignée de multimilliardaires qui contrôle l’économie et qui prospère, sans faire progresser d’un pouce l’ensemble de la société. Ils nous mènent au contraire à la catastrophe. L’intérêt privé des capitalistes domine l’économie : cela se traduit par le recul des conditions de vie et de travail dans les pays riches et par le maintien dans le sous-développement d’une grande majorité de la planète.

Pour rendre les coups et imposer notre droit à une existence digne, il faudra une explosion sociale qui remette en cause la domination capitaliste sur l’économie. Car la seule émancipation, la seule liberté que les travailleurs peuvent espérer, c’est celle qu’ils réussiront à imposer collectivement, contre la classe riche et les politiciens à son service.

Grève des cheminots : un bilan… seulement d’étape


La détermination est toujours là 

 « On est là, on est là, même si vous ne le voulez pas, nous, on est là » … ce refrain, les cheminots l’ont scandé à tue-tête dans les manifestations interprofessionnelles du 28 juin, narguant tous les politiciens et journalistes qui misaient sur leur démoralisation. D’après la CGT, 10 000 cheminots ont manifesté ce jour-là dans le pays. Ainsi à Paris, plus de 1 200 cheminots étaient présents dans un cortège de tête dynamique. Autant dire que les cheminots ne rendent pas les armes.
La grève reste forte

Le 28 juin, dernier jour du calendrier initial de l’intersyndicale, la participation à la grève restait à un niveau important : 17,7 % à l’exécution, 36,2 % chez les conducteurs et 34,2 % chez les contrôleurs, d’après les chiffres de la direction, alors que c’était le 36e jour de grève.
Les assemblées générales, même peu fournies, ont souvent voté la grève pour les 6 et 7 juillet, à l’appel de la CGT et de Sud-Rail, la CFDT et l’UNSA s’étant retirés du mouvement.
Nombre de cheminots veulent « maintenir les braises » en organisant des actions cet été, en vue de la rentrée. Mais les discussions et les assemblées sont aussi l’occasion de tirer un premier bilan de la grève. Les cheminots s’interrogent sur la force du mouvement, mais aussi ses faiblesses et les raisons pour lesquelles il n’a pas fait reculer le gouvernement.
Il y a d’un côté la fierté d’avoir participé à un des plus importants mouvements de grève à la SNCF, par le nombre de grévistes qu’il a entraînés et par sa durée. Les cheminots ont en effet, sans aucun corporatisme, montré à tous qu’il est possible de relever la tête, de s’organiser et de faire grève pour défendre ses droits et sa dignité de travailleur. Et cela comptera pour l’avenir.
Mais il y a aussi la déception, en particulier de ceux qui avaient cru au discours de l’intersyndicale, prétendant que l’on pouvait gagner en économisant ses forces, grâce au procédé innovant de la grève dite perlée, de deux jours sur cinq, censée, comme la grille de Loto, ne pas coûter cher et rapporter gros. Ce procédé permet peut-être de durer, mais pas de vaincre. Car pour l’emporter, il faut se faire vraiment craindre, non seulement du gouvernement, mais de la bourgeoisie. Il faut donc mobiliser au maximum l’énergie des grévistes et s’appuyer sur la dynamique d’un mouvement, sur les secteurs les plus mobilisés afin de chercher à entraîner les autres, à propager la grève et mettre le feu à la prairie.
Des leçons à tirer

Or, qu’elle ait été possible ou non, l’intersyndicale n’avait pas la volonté de déclencher une telle dynamique. Ce n’est pas surprenant, c’est au contraire dans l’ADN des directions syndicales : elles souhaitent défendre leurs intérêts d’appareil, être reconnues comme interlocuteurs par le patronat et le gouvernement afin de garantir leurs moyens d’existence. Dès lors, loin d’être un moyen de vérifier pas à pas l’état de mobilisation pour chercher à l’approfondir, le calendrier de grève avait comme objectif d’accompagner celui des négociations avec le gouvernement.
Le poids et l’influence de la CGT à la SNCF lui ont permis d’assumer la direction du mouvement. Les autres syndicats l’ont de fait suivie, la CFDT et l’UNSA bien malgré elles en raison du mépris affiché du gouvernement à leur égard. Mais c’était aussi le cas de Sud-Rail, qui a tout autant joué le jeu de ces fausses négociations et tenait à rester dans le cadre de l’intersyndicale. Ainsi dès le 23 mars, ces quatre fédérations réclamaient, non pas le retrait du pacte ferroviaire, mais l’ouverture de négociations sur la base de huit points comme la reprise de la dette, la relance du ferroviaire etc.
La principale limite du mouvement a été ce cadre soigneusement fixée par les organisations syndicales, que les cheminots n’ont pas débordé. La grève est devenue pour beaucoup une grève à la carte, elle-même marquée par une disproportion entre le nombre de grévistes et celui des participants aux assemblées et aux piquets : beaucoup de cheminots faisaient grève chez eux, hormis quelques temps forts. Pour gagner, il faudra qu’à l’avenir, les grévistes participent activement à leur grève et ne s’en remettent pas aux seules intersyndicales pour assurer leur unité. L’élection de comités de grève, la mise en place d’une direction démocratique de la grève chargée de mettre en œuvre les décisions des assemblées, seront indispensables.
Tous les cheminots savent que cette lutte n’est qu’un début, car la direction de la SNCF et le patronat du secteur ferroviaire vont devoir leur imposer dans la pratique la régression prévue dans le pacte ferroviaire. Et vu la haine croissante que suscite la politique antiouvrière du gouvernement, l’extension de la riposte à d’autres secteurs du monde du travail, que souhaitaient ardemment les cheminots, sera peut-être possible. C’est en tout cas ce qu’il faudra viser.

                                                Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2605)