mercredi 13 juin 2018

Migrants Aquarius : ah bas ce monde d’horreur et de frontières


Le silence complice de Macron.



L'Aquarius, avec à son bord 629 migrants recueillis au large des côtes libyennes, illustre l'attitude de cette forteresse Europe refoulant ceux qui fuient la guerre ou la misère. Le nouveau gouvernement italien et son ministre de l'Intérieur, issu de la Ligue, parti d'extrême droite, xénophobe et raciste, refuse l'accès de ses ports à ce bateau humanitaire. Il met au défi de façon propagandiste l'Union européenne. Malte lui a aussitôt emboîté le pas. Seul pour le moment, le gouvernement dirigé par le socialiste espagnol Pedro Sanchez a proposé à l'Aquarius de débarquer à Valence mais la distance à parcourir rend cette option dangereuse.
Macron qui se gargarise avec la solidarité européenne, s'est bien gardé de proposer un port en France. Son silence assourdissant en fait lui aussi un complice du crime qui se perpétue, jour après jour, en Méditerranée.

mardi 12 juin 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du lundi 11 juin 2018 : "La colère des cheminots est aussi la nôtre"

La colère des cheminots est aussi la nôtre

11/06/2018 



Ce mardi 12 juin est un nouveau temps fort de la mobilisation des travailleurs du rail. Quel que soit notre secteur d’activité, quel que soit notre statut, souhaitons que cette « journée de la colère cheminote » soit un succès et qu’elle montre à nouveau que les cheminots rejettent l’attaque du gouvernement.

Précaires ou non, du public ou du privé, d’une entreprise grande ou petite, c’est en tant que travailleurs que leur combat nous concerne. Les cheminots défendent tout ce qui compte pour n’importe quel travailleur : leurs conditions de travail, leurs salaires, leur relative sûreté de l’emploi. Avec leur grève, ils font un premier pas pour s’opposer aux attaques que nous subissons tous.

Macron s’est attelé à la réforme de la SNCF après une rafale de mesures qui ont été autant d’attaques contre les classes populaires. Dans la foulée, il espérait imposer un recul sans combat aux dizaines de milliers de cheminots. Eh bien, il n’a pas pu les mettre au pas sans susciter leur opposition massive ! Leur mobilisation, qui dure depuis des semaines, est un grain de sable qui grippe la mécanique de cette politique anti- ouvrière : ne serait-ce que pour ça, les cheminots peuvent être fiers de leur lutte !

Malgré tout ce que rabâchent les médias, malgré la gêne qu’il entraîne, leur mouvement rencontre toujours de la sympathie. Ils le constatent lors de leurs actions en direction des usagers et vers d’autres entreprises. Et le fait que les cheminots aient l’envie et la préoccupation de s’adresser aux autres travailleurs est l’un des aspects positifs de ce mouvement. Oui, la grève des cheminots, qui marque l’actualité sociale et politique depuis des semaines, montre le chemin à l’ensemble du monde du travail.

Car en face, Macron promet de nouveaux coups. En plus des retraites, il est maintenant question des aides sociales. Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, assure qu’il n’y aura pas de coupes budgétaires pour les plus pauvres. Mais en même temps, elle dit s’interroger sur les aides jugées inefficaces, comme l’Allocation spécifique de solidarité. Et elle parle de rediscuter des critères d’attribution du RSA puisqu’ils ne « permettent pas le retour à l’emploi ».

Comme si c’était les critères d’attribution des minimas sociaux qui fabriquent le chômage et pas les licenciements massifs ! Et parmi les patrons licencieurs, l’État figure en bonne position : non seulement, il ne crée pas les emplois nécessaires dans les secteurs vitaux pour la population, mais il en supprime ! Il a même renvoyé vers le chômage des centaines de milliers de contrats aidés.

Le gouvernement prétend vouloir un « accompagnement individuel » des plus pauvres, mais c’est un accompagnement vers le bas, vers encore plus de précarité, plus d’exploitation ! Qu’il s’agisse d’accorder ou non une aide sociale permettant à peine de vivre ou une augmentation de salaire, pour le gouvernement comme pour le grand patronat, « individualiser » rime avec faire accepter toutes leurs conditions.

Voilà la société qu’ils mettent en place. Une société où le gouvernement serre la vis à tous ceux qui ont été jetés au chômage, pendant que les plus riches se gavent comme jamais. Un monde où Carrefour licencie 2 100 travailleurs tandis que l’ex- PDG du groupe, Georges Plassat, part en retraite avec près de 17 millions d’euros en poche, qui pourraient même s’arrondir d’un bonus de 900 000 euros si l’assemblée des actionnaires le valide !

En opposition à ce monde taillé sur mesure pour les capitalistes, l’avenir des travailleurs passe par le chemin que les cheminots ont emprunté à leur niveau, celui des réactions collectives. Il n’y en a pas d’autre.

L’histoire de la classe ouvrière se confond avec celle de ses luttes. Et même lorsque les travailleurs ne se battent pas, la lutte de classe reste leur quotidien, car le patronat, lui, ne désarme jamais. Il a tout un appareil d’État et les gouvernements successifs à son service pour défendre ses privilèges et ses profits !

C’est en montrant leur force au cours de grèves massives et d’explosions sociales que les travailleurs ont contraint les capitalistes à lâcher du lest. Il faudra de nouveau que nous fassions craindre aux possédants de tout perdre. Il faudra qu’ils aient peur d’une explosion de colère telle qu’elle menace leurs propriétés et leur monopole sur l’économie. Ce qu’il faut mettre en cause, c’est le pouvoir des capitalistes d’imposer leur loi aux travailleurs et à toute la société.   

Argenteuil Ecoles une année catastrophique se prépare


Manque de moyens et d’anticipation

 
2017-2018 : le combat des effectifs, 2018-2019 : le combat

L’année scolaire a été difficile dans nombre d’écoles primaires de la Ville. La prochaine le sera tout autant. En cause, la question de l’insuffisance du nombre de groupes scolaires et de classes dans une partie de ces derniers.
         A l'approche des vacances, il n’est certes pas facile de s’y retrouver, mais les problèmes sont là, dus à la hausse de la population d’enfants à scolariser, et aux décisions gouvernementales sans les moyens pour les réaliser.
         Ainsi, la question des CP à 12 dans les quartiers pauvres d’Argenteuil et de leur extension aux cours élémentaire 1ère année ne sera pas résolue, et des écoles qui devaient en bénéficier n’en bénéficieront finalement pas. Il était question d’instaurer dans ces classes le système « deux maîtres pour une classe », mais comment faire pour que cela soit vraiment bénéfique quand il manque des locaux ne serait-ce pour les occuper dans l’école qu’une partie de la journée !
         Pour créer de nouvelles classes, la municipalité a certes rejeté l’option des préfabriqués, mais a pris nombre de locaux dédiés à d’autres fonctions pédagogiques tout aussi essentielles.
         Les responsabilités d’une telle situation est peut-être partagée, mais il est inadmissible que la scolarité des enfants des écoles publiques d’Argenteuil en subissent les conséquences.
         Le coût de l’Ecole devrait être totalement abondé par l’Etat. D’autant plus lorsqu’il prend des décisions coûteuses dont il impose la réalisation aux communes.
         Quant à ces dernières, en ne maîtrisant pas l’évolution démographique, et en l’encourageant souvent bien au contraire, elles contribuent à cette situation.
         Pour ce qui est de celle d’Argenteuil, elle cumule les fautes. Elle n’a pas anticipé depuis 2014 les problèmes, qu’elle aurait pu prendre dès cette année-là à bras le corps. Quant à la question des petits effectifs, elle savait depuis mai-juin 2017 que cela créerait des difficultés. Dès ce moment-là, elle pouvait prendre les mesures qui s’imposaient : récupérer un certain nombre de locaux sur la Ville, même provisoirement. Nous lui avons modestement régulièrement donné quelques idées.

Pollution : Port de Gennevilliers et « valorisation » des matériaux


Valorisation des profits en priorité

 
                                                                                 Sciences Po

Une enquête publique va avoir lieu concernant l’installation dans le port de Gennevilliers d’une nouvelle unité de transfert et de « valorisation » de terres et autres matériaux appartenant au groupe Suez. Cette enquête concerne Argenteuil.
         Ce n’est pas la première unité de ce genre qui s’installe dans le grand port parisien.
         Ce genre d’activité n’est pas sans conséquence sur la qualité de l’air dans la région. Sur la quantité de particules fines en particulier. On peut le constater sur le plateau qui surplombe la Seine, face à Gennevilliers, dans le quartier des Cités jardins ou de Joliot-Curie à Orgemont, mais bien au-delà sur Argenteuil, et dans les communes environnantes.
         Il est connu que les particules fines ont des conséquences néfastes sur la santé.
         Mais, dans notre société, cette donnée passe totalement au second plan.

Carrefour : postes supprimés et scandaleuse rallonge


La rallonge, c’est pour l’ex-PDG !


                                                                                                     20 minutes
Au moment où le groupe Carrefour annonce que 2 100 postes de travail vont passer à la trappe avec la fermeture des boutiques Dia, l'ex-PDG du groupe, Georges Plassard, va bénéficier d'une scandaleuse rallonge sur sa prime de départ.
Quand il a laissé sa place au licencieur professionnel Alain Bompard en 2017, il a empoché 16 millions d'euros, dont 4 millions de prime de départ. En avril dernier, le conseil d'administration a décidé de rajouter 820 000 euros supplémentaires au titre du salaire et 900 000 euros brut de part variable. Pour quelqu'un qui a laissé un déficit d'un demi-milliard d'euros, c'est bien payé. Et cela, au moment, où Carrefour propose des reclassements précaires et sous-payés à ses employés !

Total : la palme des profits


Total colère

 
Champ... d'or

En accordant au groupe Total le droit d'importer 300 000 tonnes d'huile de palme à bas prix, pour le transformer en biocarburant, Macron a déclenché la colère des cultivateurs de colza, du fait qu'ils se sont lancés dans cette culture uniquement pour sa transformation en biocarburant.
Total dit qu'il maintiendra ainsi 250 emplois, mais les cultivateurs craignent que plusieurs milliers d'emplois disparaissent. Et ils bloquent maintenant des dépôts d'essence et des raffineries.
À leur tour, ces cultivateurs découvrent que Macron est le président des très riches, en tête les multinationales du CAC 40 à qui rien n'est interdit.

lundi 11 juin 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 11 juin 2018 : « La colère des cheminots est aussi la nôtre »


La colère des cheminots est aussi la nôtre

11/06/2018 



Ce mardi 12 juin est un nouveau temps fort de la mobilisation des travailleurs du rail. Quel que soit notre secteur d’activité, quel que soit notre statut, souhaitons que cette « journée de la colère cheminote » soit un succès et qu’elle montre à nouveau que les cheminots rejettent l’attaque du gouvernement.

Précaires ou non, du public ou du privé, d’une entreprise grande ou petite, c’est en tant que travailleurs que leur combat nous concerne. Les cheminots défendent tout ce qui compte pour n’importe quel travailleur : leurs conditions de travail, leurs salaires, leur relative sûreté de l’emploi. Avec leur grève, ils font un premier pas pour s’opposer aux attaques que nous subissons tous.

Macron s’est attelé à la réforme de la SNCF après une rafale de mesures qui ont été autant d’attaques contre les classes populaires. Dans la foulée, il espérait imposer un recul sans combat aux dizaines de milliers de cheminots. Eh bien, il n’a pas pu les mettre au pas sans susciter leur opposition massive ! Leur mobilisation, qui dure depuis des semaines, est un grain de sable qui grippe la mécanique de cette politique anti- ouvrière : ne serait-ce que pour ça, les cheminots peuvent être fiers de leur lutte !

Malgré tout ce que rabâchent les médias, malgré la gêne qu’il entraîne, leur mouvement rencontre toujours de la sympathie. Ils le constatent lors de leurs actions en direction des usagers et vers d’autres entreprises. Et le fait que les cheminots aient l’envie et la préoccupation de s’adresser aux autres travailleurs est l’un des aspects positifs de ce mouvement. Oui, la grève des cheminots, qui marque l’actualité sociale et politique depuis des semaines, montre le chemin à l’ensemble du monde du travail.

Car en face, Macron promet de nouveaux coups. En plus des retraites, il est maintenant question des aides sociales. Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, assure qu’il n’y aura pas de coupes budgétaires pour les plus pauvres. Mais en même temps, elle dit s’interroger sur les aides jugées inefficaces, comme l’Allocation spécifique de solidarité. Et elle parle de rediscuter des critères d’attribution du RSA puisqu’ils ne « permettent pas le retour à l’emploi ».

Comme si c’était les critères d’attribution des minimas sociaux qui fabriquent le chômage et pas les licenciements massifs ! Et parmi les patrons licencieurs, l’État figure en bonne position : non seulement, il ne crée pas les emplois nécessaires dans les secteurs vitaux pour la population, mais il en supprime ! Il a même renvoyé vers le chômage des centaines de milliers de contrats aidés.

Le gouvernement prétend vouloir un « accompagnement individuel » des plus pauvres, mais c’est un accompagnement vers le bas, vers encore plus de précarité, plus d’exploitation ! Qu’il s’agisse d’accorder ou non une aide sociale permettant à peine de vivre ou une augmentation de salaire, pour le gouvernement comme pour le grand patronat, « individualiser » rime avec faire accepter toutes leurs conditions.

Voilà la société qu’ils mettent en place. Une société où le gouvernement serre la vis à tous ceux qui ont été jetés au chômage, pendant que les plus riches se gavent comme jamais. Un monde où Carrefour licencie 2 100 travailleurs tandis que l’ex- PDG du groupe, Georges Plassat, part en retraite avec près de 17 millions d’euros en poche, qui pourraient même s’arrondir d’un bonus de 900 000 euros si l’assemblée des actionnaires le valide !

En opposition à ce monde taillé sur mesure pour les capitalistes, l’avenir des travailleurs passe par le chemin que les cheminots ont emprunté à leur niveau, celui des réactions collectives. Il n’y en a pas d’autre.

L’histoire de la classe ouvrière se confond avec celle de ses luttes. Et même lorsque les travailleurs ne se battent pas, la lutte de classe reste leur quotidien, car le patronat, lui, ne désarme jamais. Il a tout un appareil d’État et les gouvernements successifs à son service pour défendre ses privilèges et ses profits !

C’est en montrant leur force au cours de grèves massives et d’explosions sociales que les travailleurs ont contraint les capitalistes à lâcher du lest. Il faudra de nouveau que nous fassions craindre aux possédants de tout perdre. Il faudra qu’ils aient peur d’une explosion de colère telle qu’elle menace leurs propriétés et leur monopole sur l’économie. Ce qu’il faut mettre en cause, c’est le pouvoir des capitalistes d’imposer leur loi aux travailleurs et à toute la société.   

Argenteuil, Côté Seine et ses travailleurs


Salut et fraternité
 

Lorsque l’on a vécu un drame comme celui de vendredi, il n’est pas facile de reprendre le fil des jours. Ce sera particulièrement vrai ce lundi pour les centaines de travailleurs qui travaillent à « Côté Seine » qui, pour nombre d’entre eux en particulier, étaient présents dans le centre vendredi soir.
         Un seul message pour ces travailleurs : « Salut et fraternité » en ce jour de reprise d’aujourd’hui qui, pour eux, sera moralement bien difficile.