lundi 14 mai 2018

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise de ce lundi 14 mai 2018 : « Journée sans cheminots : un succès pour tous les travailleurs qui veulent relever la tête »


Journée sans cheminots : un succès pour tous les travailleurs qui veulent relever la tête

Plus d’un mois après le démarrage de leur mouvement, le 18e jour de grève des cheminots a été un succès. La mobilisation a rejoint les plus hauts niveaux du début de leur lutte. Les trois-quarts des conducteurs et des contrôleurs, ainsi qu’une bonne partie du personnel des gares, des aiguillages, de l’équipement ou du matériel étaient en grève, faisant du 14 mai une journée sans cheminots et sans trains sur bien des lignes.
C’est un démenti cinglant aux mensonges de la direction qui, relayée par les médias, annonce chaque semaine que le mouvement s’érode et qui compte les cars de remplacement comme des trains circulants pour minimiser l’impact de la grève. Elle ajoute d’ailleurs la calomnie au mensonge, évoquant des « menaces d’exactions et de blocages de gares », comme si la grève était le fait d’une minorité d’excités !
La réalité, c’est que les grévistes ont milité pour le succès de cette journée. Ils ont fait le tour des gares, des dépôts, des ateliers, pour convaincre tous ceux qui participent au mouvement de manière occasionnelle ou qui ne se mobilisent pas d’habitude de les rejoindre ce jour-là. Et la participation élevée à la grève est le meilleur des référendums pour montrer que la réforme de Macron ne passe pas !
Depuis le début du mouvement, la direction et le gouvernement jurent la main sur le cœur que la SNCF restera publique. Mais une note de travail entre la SNCF et le gouvernement prouve que la privatisation est bien en projet. Tout ce beau monde ment sans vergogne ! Alors oui, les cheminots ont mille fois raison de rejeter cette réforme, qui prétend leur imposer la régression de leurs conditions de travail, de leurs salaires, de leurs retraites ; mille fois raison de s’opposer à toute cette politique qui sera un cadeau au capital et un recul pour les travailleurs du rail comme pour les usagers !
En refusant de se soumettre, les cheminots contribuent à changer le climat social. Leur résistance est un obstacle sur la route de Macron, dont la réforme de la SNCF s’inscrit dans l’offensive menée contre le monde du travail depuis des années.
Une entreprise après l’autre, les travailleurs ont encaissé les coups, les fermetures de sites, les licenciements, la précarité généralisée, le sacrifice de jours de congés, la baisse des salaires, à coups de chantages à la compétitivité.
Les mesures des gouvernements successifs ont accompagné cette régression imposée par le patronat avec des mesures taillées pour faciliter l’exploitation. Au nom de la reprise bien sûr, avec la promesse que fabriquer des chômeurs aujourd’hui permettrait des emplois futurs et que les sacrifices actuels feraient la prospérité de demain.
La prospérité est effectivement au rendez-vous… pour la bourgeoisie dont les milliards s’amoncellent. Les actionnaires se gavent en empochant une part toujours plus grande des bénéfices. Les actionnaires des 40 plus grandes entreprises françaises ont ainsi plus que doublé la part des bénéfices qu’ils s’attribuent, passant de 30 % à 67 % ces quinze dernières années. Voilà à qui profite la politique anti-ouvrière des gouvernements successifs, aggravée par Macron !
Cette politique a suscité des réactions, des manifestations contre la loi El Khomri ou contre la casse du Code du travail aux protestations contre les mesures amputant les pensions des retraités, réduisant les APL, renforçant le contrôle des chômeurs pour les obliger à accepter n’importe quel boulot précaire. Mais il n’y a pas eu d’opposition suffisamment massive et déterminée pour la faire reculer.
Avec leur grève, qui reste solide et déterminée, les cheminots ont relevé la tête. C’est ce qui leur attire la sympathie d’une majorité de travailleurs. Leur mouvement contribue, même de manière limitée, à nous redonner confiance en nos forces, à faire progresser la conscience que nous avons les moyens d’arrêter l’offensive de la classe capitaliste.

Oui, nous les travailleurs, qui produisons tout dans cette société, avons le pouvoir de barrer la route à l’offensive de la bourgeoisie. Nous pouvons nous opposer à la logique de ce système capitaliste en déclin. Un système qui, dans les pays riches comme la France, fait la guerre aux travailleurs pour ramener leurs conditions de vie et de travail un siècle en arrière et qui condamne des populations entières au sous-développement, semant barbarie et chaos à travers le monde.
Pour refuser cet avenir-là, il faut préparer le nôtre !

Grève des cheminots, ils tiennent, et c’est tant mieux. Aidons-les !


Vers une journée noire pour la direction



Dans le dernier numéro de notre hebdomadaire Lutte ouvrière, nous écrivions dans l’article consacré à la grève des cheminots : « D’ores et déjà, dans de nombreux secteurs, la perspective de faire du 14 mai une journée « sans cheminots » a été discutée comme un objectif de renforcement, d’approfondissement de la grève. Il s’agit de convaincre, d’entraîner ce jour-là les cheminots opposés au pacte ferroviaire, mais jusqu’à présent peu ou pas encore mobilisés, à se joindre massivement au mouvement. Le succès de cette journée peut impulser une nouvelle dynamique de la lutte. Ce n’est effectivement pas autour du tapis vert, ni dans les salons de Matignon, qu’on peut obtenir satisfaction. C’est en continuant fermement sur la route engagée : celle de la grève et de la mobilisation générale des travailleurs du rail. »

         Ce que nous disions se confirme. Selon un militant du réseau Paris-St-Lazare : « les infos collectées disent que la participation à la grève sera très, très forte, dans les eaux dans les eaux du 22 mars ou 3 avril. Les prévisions de trafic sont impactées, la direction s’étant réservée pour annoncer assez tard les quelques trains en circulation, quasiment rien pour Rouen /Le Havre – Paris ».



Ce lundi 14 mai
Argenteuil
Journée de mobilisation locale en soutien aux cheminots
De 11 à 13 heures, boulevard Léon Feix
Face à l’entrée de la mairie
Fin d’après-midi, « Carrefour Babou »

Suite à cette information, le message suivant nous est parvenu que nous publions bien volontiers

Bonjour, j'ai vu que vous organisiez une journée de soutien aux cheminots en grève le 14/05 de 11h00 à 13h00. si vous voulez nous rejoindre et faire le nombre, ce lundi 14/05 départ 13h30 de Gare de l'Est pour République, une manifestation des cheminots contre le pacte ferroviaire…

Mai 1968, modeste itinéraire d’un jeune de 16 ans (3)


Après le 13 mai, comme ailleurs, la grève se poursuit

 
Il croyait sortir à nouveau le 15, mais la grève continue après le 13 mai...

Au lendemain de la journée de grève et de manifestation du 13 mai 1968, les enseignants ne reprennent pas les cours et continuent la grève à l’école normale de Versailles.  Je ne me souviens pas que, nous les élèves, nous ayons organisé une assemblée générale. En revanche, les enseignants organisent la grève, et des réunions professeurs grévistes-élèves ont lieu pour discuter de la situation et surtout, selon mes vagues souvenirs, de la réforme de l’école élitiste et bourgeoise ! je me souviens également d’une réunion convoquée à la Bourse du travail de Versailles et d’une mini-manifestation dans le centre de la Ville. Mais tout cela s’est-il passé sur un ou deux jours, je ne sais plus.
         Les élèves ont toutefois décidé l’occupation de l’école. Mais l’administration dont l’austère J., le directeur-adjoint, en charge de l’annexe moderne du 45 de l’avenue des Etats-Unis et des classes-pré baccalauréat, ne l’entend pas de cette oreille. Elle rappelle toutes les familles qui sont chargées de venir récupérer dans les meilleurs délais leur progéniture, puisqu’elle ne contrôle plus la situation…
(A suivre, selon que vous aurez des parents compréhensifs ou pas…)

Argenteuil, SNCF, gare centrale, défense du droit de passage pour tous


Un droit évident à défendre


Nous pouvons dire que la remise en question du droit de passage du souterrain de la gare d’Argenteuil-centre a créé un grand émoi chez tous les habitants qui sont au courant. Nous n’avons rencontré personne défendant l’option contraire.
         Nous ne pouvons imaginer que la municipalité d’Argenteuil ait sans consulter les habitants accepté de remettre en cause le contrat qui avait été mis au point entre la Ville et la SNCF.
         Une pétition est à signer sur internet. Elle le sera aux gares dans les jours ou les semaines qui viennent. Il serait bon que nous soyons un certain nombre à nous retrouver pour l’effectuer de conserve. Me joindre donc. DM
 
Ce n'est déjà pas simple...

Pétition

« Depuis quelques jours les argenteuillais ont appris que le passage souterrain de la gare SNCF d’Argenteuil centre ne serait plus accessible à tous ceux qui traversent en venant d’Orgemont ou en se rendant à Orgemont. Cet accès serait limité aux seuls titulaires d’une carte car résidant ou travaillant dans un rayon de 500 m ! Cette situation n’est pas tolérable car elle ne satisfait pas aux engagements pris historiquement par la SNCF. A l’origine une passerelle permettait ce passage. L’autorisation de démolir cette passerelle fut conditionnée par la municipalité de l’époque, à l’obligation pour la SNCF de laisser l’accès libre aux personnes traversant, par le souterrain. Une tentative de fermeture en 2011 avait pu être repoussée par l’action conjuguée de la municipalité, le conseil régional et une pétition. Nous devons une fois encore nous mobiliser pour empêcher ce passage des seules personnes titulaire d’une autorisation, ce qui ne respecte pas l’engagement initial 

Demandons le maintien du passage libre pour les piétons dans le souterrain Signez massivement faites signer. » 



Et notre brève du 6 mai dernier

https://www.blogger.com/blogger.g?blogID=7386018671461532708#editor/target=post;postID=4081468911721155022;onPublishedMenu=overviewstats;onClosedMenu=overviewstats;postNum=38;src=link

Argenteuil : Tell my city, Allô ! A l’eau !


Justement il ne pleut toujours pas où ce n’est pas mouillé

                                                        Photo   Blurb   
Si au moins c'était cela

En discutant avec un habitant, celui-ci m’a indiqué qu’à l’occasion de la visite de Valérie Pécresse à Orgemont il y a quelque temps de cela, d’importants et jolis pots de fleurs avait été installés pour l’occasion à la gare routière d’Argenteuil. La vedette étant partie, ils ont été laissés, mais n’ont pas été entretenus, et on imagine aujourd’hui l’état des végétaux en question.
         Cela nous fait penser à ce que nous avions écrit à propos de la plate-bande de fleurs face à la mairie et qui est maintenant en déshérence, puisqu’en particulier elle n’est plus arrosée.
         Passant par-là par hasard hier midi, nous avons pu observer qu’un membre « éminent » de la municipalité qui circulait également à cet endroit, lui aussi, regardait d’un air dubitatif, voire désolé, la situation « florale » du massif, florale étant dorénavant un bien grand mot.DM

Accidents du travail : accident mortel aux Fonderies de Feurs (Loire), Feursmetal et Valdi définitivement condamnées


On ne peut pas perdre sa vie à la gagner

 
Mais la réalité...

Le 25 juin 2011, Jacques Tissot et Damien Jamot perdaient la vie lors de l’explosion d’un four sur le site des Fonderies de Feurs. Depuis les familles et le Collectif de soutien, créé au lendemain de l’accident et réunissant 600 membres, n’ont eu de cesse que de faire condamner les deux entreprises, Feursmetal et Valdi, impliquées dans le double accident mortel.
     Sept ans après, ces deux entreprises, condamnées au tribunal de Saint-Étienne puis à la cour d’appel de Lyon, ont finalement renoncé à se pourvoir en cassation. Leur condamnation devient définitive.
     Cette bataille du pot de terre contre le pot de fer se termine donc par la reconnaissance des droits des familles et de statut de victimes des deux ouvriers, mais il a fallu attendre sept ans et une mobilisation importante pour en arriver là.

dimanche 13 mai 2018

13 mai 1968, 13 mai 2018, il y a cinquante ans jour pour jour, ma première manifestation


Première manifestation, le 13 Mai 1968, excusez-moi du peu !



Le 13 mai, il y a l’appel à la grève nationale et à la manifestation parisienne sur le thème « Dix ans avec De Gaulle, ça suffit ». L’ensemble des enseignants de l’EN et des élèves sont en grève. Je crois me souvenir être allé seul à la grande manifestation convoquée à gare de L’Est. Je resterai entre celle-ci et République la fin de la matinée et une bonne partie de l’après-midi, dans une ambiance surchauffée et pas seulement par le soleil de mai. Pour ma première manifestation, je suis servi, quelle manifestation ! Des banderoles neuves fabriquées pour l’occasion, des slogans, de la fraternité, de la combativité…
         Grosso modo, je ne manifesterai pas. Le cortège ne bouge pas. Il s’étirera jusqu’à Denfert-Rochereau. Je le quitte vers 17 heures, c’est l’heure de rentrer à Versailles-Montreuil. La soupe n’attend pas pour l’adolescent que je suis. Mais dans la rame de métro qui m’entraîne, je me souviens des grands signes fraternels échangés avec la rame d’en face. Cette manifestation ne sera pas sans lendemain. Mais en tout cas, elle reste, aujourd’hui encore, comme un point de repère, celle d’un rassemblement jusqu’à ce jour sans nul autre pareil.
           (A suivre. 14 mai 1968, en grève...)


Argenteuil, défense de Jean Vilar et l’Adjoint…


Quand la vérité fait sursauter…

 
Non merci !

Le journal l’Echo régional est revenu ces jours-ci sur l’avenir de la salle Jean Vilar. Dans le passage suivant, interrogé, l’adjoint au maire d’Argenteuil Xavier Péricat y conteste l’appréciation du Comité Jean Vilar sur la fermeture ou la non-fermeture prochaine de cette salle de la façon suivante (en gras) : "Alors que Georges Mothron a annoncé que le projet subira des modifications « substantielles », le comité Jean-Vilar avance maintenant l’hypothèse que la « suspension » de l’utilisation de la salle Jean-Vilar aurait été repoussée d’un an… Une info qui fait sursauter Xavier Péricat. « Non, ce n’est pas ce qui est prévu. L’arrêt de l’utilisation reste prévue pour cet été, même si après, l’avancement du projet dépend de nombreux recours qui ont été exercés », insiste le premier adjoint." (comité Jean-Vilar 6 mai).
         Il faut analyser mot à mot cette déclaration alambiquée de l’adjoint. Une nouvelle fois elle illustre la façon dont ces gens-là procèdent à l’égard de la population : ne jamais lui dire exactement la vérité en lui apportant les informations précises nécessaires.
         Un adjoint soucieux des habitants aurait déclaré tout simplement : « Le projet Héloïse connaît d’incontestables retards. Des modifications substantielles ont été demandées au promoteur. Des recours ont été déposés. Une ou deux nouvelles enquêtes publiques doivent avoir lieu. La structure provisoire nous pose incontestablement des soucis. Elle est sous-dimensionnée pour un certain nombre d’évènements. Nous ne pouvons que tenir compte de l’avis de plusieurs responsables d’associations. Dans ces conditions, il est préférable de suspendre la « suspension » de la salle Jean Vilar, pour un an au moins. Cela nous mène aujourd’hui à juin 2019 ».
         C’est si compliqué d’être simple et de dire la vérité ?