Esclavage
en Libye, naufrages en Méditerrannée : la barbarie du monde capitaliste
Un documentaire d’une chaîne
américaine montrant un marché aux esclaves en Libye a suscité l’indignation. Il
y avait de quoi être choqué, bouleversé et révolté devant cette traite des
Noirs des temps modernes où des êtres humains sont vendus comme du bétail.
C’est la première fois que de
telles horreurs ont pu être filmées et diffusées à une telle échelle mais
depuis de mois, elles étaient dénoncées par des associations. Faisant mine de
s’émouvoir, Macron a déclaré : « ce sont des crimes contre l’humanité ». Mais
ces crimes odieux, ce sont lui et les autres chefs d’Etat européens qui en sont
les véritables responsables !
En faisant de l’Europe une
forteresse de plus en plus interdite aux pauvres du reste de la planète, les
dirigeants européens ont transformé la Méditerranée en un véritable cimetière
pour des dizaines de milliers de femmes et d’hommes parmi ceux qui tentent de
gagner les côtes européennes sur des embarcations de fortune.
Du temps du dictateur Kadhafi qui
avait été reçu en grande pompe par Sarkozy en 2007, l’État libyen jouait le
rôle de garde-frontière de l’Europe en retenant les migrants dans des centres
de détention aux conditions inhumaines.
Depuis la chute de son régime en
2011, ce sont des milices, certaines soutenues par les puissances occidentales,
qui se disputent le pouvoir et le droit de devenir des garde-chiourmes de ces
camps de réfugiés.
La situation des migrants s’est
encore aggravée ces derniers mois, depuis que, pour les intercepter, l’Union
européenne a décidé de s’appuyer principalement sur les garde-côtes libyens et
de réduire les moyens consacrés au sauvetage des naufragés. En choisissant
sciemment de contenir à tout prix les migrants en Libye, les gouvernements de
l’Union européenne se comportent comme les commanditaires des réseaux mafieux
qu’ils dénoncent ! Quand ils passent des accords avec les dirigeants ou les
chefs de milices libyens, ils savent très bien qu’ils livrent les migrants à
des geôliers de centres de rétention et à des marchands d’esclaves.
Pour justifier cette politique
criminelle, Macron a repris à son compte la formule de l’ancien Premier
ministre socialiste Rocard : « on ne peut pas accueillir toute la misère du
monde ». Mais cette misère, ce sont les dirigeants des puissances
impérialistes qui la créent ! Ce sont eux qui, en multipliant les interventions
militaires pour leurs intérêts, n’ont cessé depuis des décennies de semer le
chaos et la destruction en Afrique et au Moyen-Orient. Macron est bien le digne
successeur de tous les dirigeants qui, depuis l’époque de la colonisation, ont
aidé la bourgeoisie française à piller ces régions, créant les conditions de
leur sous-développement actuel.
La France, l’un des pays les plus
riches de la planète, aurait largement les moyens d’accueillir dignement les
réfugiés qui fuient la guerre, la misère ou les dictatures. Mais Macron s’en
prend aux migrants, à la suite de ses prédécesseurs de droite comme de gauche,
pour faire oublier qu’il mène la guerre à tous les travailleurs pour permettre
à la bourgeoisie d’accroître sa fortune.
Depuis son arrivée au pouvoir,
Macron ne cesse de prendre des mesures qui vont faire reculer les conditions de
vie des travailleurs. Ses ordonnances vont permettre au patronat de licencier
plus facilement et de tenter de baisser les salaires. Des milliards vont être
soustraits aux services publics les plus utiles à la population afin de
financer les cadeaux fiscaux à une minorité de riches. Et c’est ainsi que
Macron aggrave la situation des classes populaires dont les migrants font
partie.
Le système impérialiste entraîne
toute la société dans la crise et la barbarie. Ici, en France, les travailleurs
doivent subir le chômage, la précarité et l’explosion de la pauvreté. Dans les
régions les plus pauvres du monde, des millions de personnes sont condamnées à
l’exil ou à vivre dans des camps de réfugiés.
Le capitalisme ne peut offrir
comme seul avenir que plus d’exploitation et d’oppression. Pour échapper à cet
avenir, la seule solution est de renverser ce système injuste et criminel.
Alors, il faut refuser la guerre
entre pauvres dans laquelle Macron et ses semblables voudraient nous entraîner
! Nous avons au contraire besoin d’être solidaires et conscients que, quelle
que soient notre origine ou notre nationalité, nous avons une lutte commune à
mener pour changer la société.