vendredi 8 septembre 2017

Argenteuil Sempérit : un combat pour sa vie, un combat de dignité ouvrière


Pour la défense de son emploi mais également un acte de dignité ouvrière

 
                                                                                             Photo M. Lenhardt

Nous nous sommes retrouvés rue des charretiers hier midi pour un nouveau « jeudi de la colère » autour des travailleurs de Sempérit d’Argenteuil dont l’usine est menacée de fermeture. Avec eux il y avait des proches de ces ouvriers et des militants, venus aussi nombreux que lors des précédents jeudis du début de l’été.
         Nous sommes intervenus bien entendu pour soutenir ces travailleurs inquiets, menacés, mais en colère. Leur lutte qui prend de l’ampleur à ce retour de vacances est bien sûr un combat pour leur vie et celui de leurs familles. Mais c’est aussi un combat de la dignité ouvrière.
         La bourgeoisie est certes aujourd’hui à l’offensive. Et cela dure depuis un certain temps. Mais lorsqu’on nous opprime, la première des réactions est de montrer que l’on n’est pas d’accord. Cette expression de dignité ouvrière sera aussi au cœur de la manifestation de mardi prochain 12 septembre où les ouvriers de Sempérit seront en première ligne du défilé parisien. Oui, le 12, déjà affirmer le refus du monde du travail et de ses éléments conscients au-delà des suites nécessaires que les travailleurs devront ou seront en mesure de lui donner.
         Et nous savons qu’il y aura tôt ou tard un retour de bâton. Et puisque l’on célèbre actuellement le 100ème anniversaire de la Révolution russe de 1917, on peut trouver dans le livre « Petrograd rouge » dont je cite actuellement des extraits sur notre blog « lo argenteuil », ce qui se produit lorsque la peur change de camp, et qu’au pouvoir dans les usines des actionnaires, des capitalistes et de leurs larbins succède celui des travailleurs ! Qu’on se le dise ! Tôt ou tard, ce retour de manivelle viendra. DM

Ordonnances Macron : une déclaration de guerre contre l'ensemble des salariés. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Ordonnances : une déclaration de guerre à l’ensemble des salariés

Le projet contenu dans les ordonnances constitue une remise en cause de ce que les travailleurs avaient pu imposer à leurs exploiteurs par leurs luttes depuis plus d’un siècle.

 


La fin du contrat de travail concerne l’ensemble des salariés du pays. En effet, dans les établissements de moins de 50 salariés, regroupant la moitié des salariés du pays, le patron pourra prendre l’initiative de modifier uniquement le contrat de travail : il lui suffira d’un vote des salariés organisé à son initiative.

La mise en pièce du contrat de travail

Le contrat de travail signé par l’employeur et le salarié lors de son embauche, définissait jusque-là le salaire et les conditions d’emploi, dans tous les domaines. Pour tout ce qui n’était pas écrit, on s’en rapportait à la loi ou à la convention collective. Les combats de la classe ouvrière ont permis d’obtenir plus de droits pour les salariés et des garanties écrites dans le contrat de travail ou dans la loi.

Avec les ordonnances, ce contrat de travail devient un chiffon de papier que la partie patronale peut modifier unilatéralement. Cela veut dire s’attaquer au salaire, aggraver les horaires et les conditions de travail du jour au lendemain. Pire, les ordonnances prévoient que le refus du salarié d’accepter les modifications de son contrat de travail entraîne de droit son licenciement.

Jusque-là, un patron qui licenciait pour un tel motif pouvait être condamné pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et être obligé de verser au minimum six mois de salaire au salarié, et souvent plus. Maintenant, il ne pourra plus être condamné, il devra simplement payer au salarié ses primes de licenciement et quelques heures de formation.

Certes, dans les entreprises de plus de 50 salariés, il faudra des signatures de syndicats majoritaires ou un référendum. Mais on voit comment, en usant de chantage et en s’appuyant sur la soumission de certains syndicats, des reculs sont déjà imposés aujourd’hui. Désormais, les salariés des grandes entreprises seront tout autant sous la menace que les autres.

Les licenciements toujours plus faciles

Cela va d’abord toucher la masse des licenciements individuels. Pour rappel, il y a environ un million de licenciements par an ; les licenciements collectifs représentent moins de 10 % du total. À cela s’ajoutent plus de 400 000 ruptures conventionnelles individuelles.
Les ordonnances réforment radicalement les motifs et les procédures de licenciement. Pour avoir le droit de licencier, le patron était censé respecter des procédures et les motifs de licenciement devaient être évoqués au cours d’un entretien et écrits dans la lettre de licenciement. Tout cela passe aux oubliettes et le patron pourra désormais invoquer de nouveaux motifs au fur et à mesure de la procédure.
Alors que le non-respect de toutes les règles entraînait la nullité du licenciement, les ordonnances prévoient que cela coûtera au patron, dans le pire des cas, un mois de salaire du travailleur licencié.
En dehors des motifs de licenciement économique, Macron a tenu à rajouter toute une série d’articles sur la possibilité de substituer aux plans sociaux des ruptures conventionnelles collectives. Il prévoit également l’élargissement du recours aux contrats de chantier. Ces possibilités existaient déjà, mais le gouvernement a tenu à les élargir et à les institutionnaliser, pour bien montrer au patronat qu’il peut faire ce qu’il veut.
Précarité généralisée
Il apparaît au final que les contrats temporaires de toute nature pourront être étendus, au-delà des 18 mois maximum actuels, jusqu’à 24 mois. Le temps de carence entre deux contrats pourra être raccourci, voire supprimé. La requalification du contrat de travail en CDI sera encore plus difficile, voire impossible. C’est donc la porte ouverte à une précarisation générale et continue de millions de salariés.
La liste des remises en cause des droits des salariés n’est pas exhaustive. Sur les 159 pages des cinq ordonnances, qui devraient entrer en application dès la fin septembre, il y a bien d’autres reculs. Tout ce qui concerne les droits des travailleurs à choisir leur représentant sera défini pour l’essentiel dans des décrets. Il s’agit là de faire plaisir aux plus bornés des patrons, qui ne supportent pas de présence syndicale dans leur entreprise.
Cette attaque en règle montre à quel point il est urgent de faire entendre le rejet large et profond de l’ensemble de la classe ouvrière.

                                              Paul SOREL (Lutte ouvrière n°2562)
 

Tous ensembles mardi 12 septembre
Dans l’action
Manifestons à Paris
De la place de la Bastille à la place d’Italie
Départ à 14 heures

SNCF, cheminots, comme pour les travailleurs du privé, face aux attaques, un même combat


Cheminots, travailleurs du public ou du privé,  même combat

 


Le Monde vient de rendre publics les propos de Macron, échangés le 1er juillet dernier avec quelques cheminots lors de l'inauguration du TGV atlantique. Il annonçait vouloir remettre en cause, dès l'année 2018, le statut des cheminots, en particulier concernant leur retraite.
Il agit à l'égard des cheminots, qu'il présente comme des privilégiés, comme avec l'ensemble des travailleurs.
La seule façon de le faire reculer est de se mobiliser tous ensemble, quel que soit notre statut ou notre contrat de travail. Cela commence par être le plus nombreux possible dans la rue le 12 septembre.

Migrants, la politique de Macron : les renvoyer vers la violence et la mort ?


Le droit d’asile selon Macron

 


Mardi 5 septembre, dans un discours aux préfets, Macron a annoncé une « refondation complète » de la politique d'asile et d'immigration avec une future loi résumée par cette formule : « Nous reconduisons beaucoup trop peu ». Macron a prétendu qu'on laissait « s'installer des centaines de milliers » de migrants dans « un no man's land administratif » et qu'il faudrait « améliorer les retours vers les pays d'origine ».
En juillet, Macron réclamait l'installation de camps en Libye pour y trier ceux qui cherchent à atteindre l'Europe. Qu'importe qu'en Libye les migrants, livrés aux trafiquants et aux milices, soient presque systématiquement battus et rackettés.
Renvoyer les migrants vers la violence voire la mort, voilà la politique d'asile selon Macron.

jeudi 7 septembre 2017

Argenteuil Sempérit : propositions indécentes des licencieurs


Comment des actionnaires se moquent de travailleurs licenciés et menacés…

Comme la loi « l’y oblige » la direction de Sempérit, l'entreprise menacée de fermeture, propose des postes de reclassement pour les travailleurs d’Argenteuil dont elle veut fermer l’usine !
         Jugeons de la liste à la Prévert qu’elle propose :
         -2 dans le nord de la France ;
         -25 en Allemagne et en Autriche ;
         -12 en Chine, à Shangaï, mais à condition pour les postulants de parler le… mandarin ;
         -32 en Tchéquie ;
         -18 en Hongrie ;
         -4 en Inde ;
         -et 18 en Pologne ;
         Sur place, 6 mois pour les candidats sur la base de leur salaire antérieur d'ici, et après… au niveau de la rémunération du pays !
         Dire que ces propositions ne sont pas sérieuses ne serait pas… sérieux !
         En revanche, on pense davantage aux termes de « foutaises » ou de « foutage de gueule… ». Chacun nous excusera de cette vulgarité exceptionnelle.

 



Aujourd’hui, à partir de 11 heures 30 « les jeudis de la colère » des travailleurs de Sempérit

Argenteuil Education : lycée de banlieue, un exemple bien révélateur


Comment voulez-vous que cela fonctionne ?

 
Le lycée Georges Braque est peut-être situé dans le centre d’Argenteuil mais il est bien loin d’être un établissement de « centre-ville ». Il concentre pour l’essentiel des élèves des quartiers populaires de la commune.
         Dans les lycées, les soucis pour fonctionner ne serait-ce qu’à minima ne concernent pas seulement les équipes enseignantes, de surveillance, d’entretien, de restauration, ou autre, mais également les équipes de direction.
         Dans ce lycée Georges Braque, il y a deux ans, un duo proviseur-proviseur adjoint avait commencé à redonner un certain tonus à cet établissement. Sauf que l’an passé, le proviseur a obtenu un poste de chargé de mission dans un ministère. Le proviseur-adjoint est devenu proviseur et une adjointe de proviseur a été déplacée alors d’un collège pour le seconder. Mais ce proviseur bien installé n’a pas eu la confirmation de ce poste, a été rétrogradé pour cette rentrée dans sa position antérieure, pour finalement apprendre à une encablure de cette rentrée qu’il devait aller diriger un collège ailleurs. Il a donc fallu trouver un proviseur adjoint pour « faire fonction ». Oui, c’est compliqué, mais résumons : à cette rentrée, l’équipe de direction est totalement nouvelle à Georges Braque, tout comme les deux secrétaires de direction. Et cerise empoissonnée sur le gâteau, cette équipe de secrétariat de direction composée de trois secrétaires vient d’être amputée d’un poste…
         On imagine les difficultés pour les uns et pour les autres, et pour que le lycée fonctionne correctement, toute en repartant sur bien des plans à zéro.
         Voilà le sort d’un lycée populaire qui, loin de là, devrait être l’objet de toutes les attentions.
         Il en faudra encore du courage à cette rentrée, pour tous les personnels, pour tous les élèves…

Education, Ecole primaire des quartiers populaires : ou comment tenter de régler un problème en en créant un autre. Des enseignants qui disent : "pas d'accord !"


Pour une « rentrée en musique »… c'est plutôt la cacophonie !

 


Plus de 170 enseignants des écoles primaires du Rhône ont fait grève le 4 septembre pour dénoncer les suppressions de postes engendrées par les  nouvelles mesures. Dix-neuf écoles – dont treize à Vaulx-en-Velin et trois à Vénissieux – sont restées fermées ce jour-là.
Ils dénonçaient la disparition des postes du dispositif « Plus de maîtres que de classes », qui permettaient depuis des années de mener des projets et de faire travailler des élèves en petits groupes. Sous prétexte de diminuer les effectifs des classes de CP, le gouvernement a augmenté le nombre d’élèves dans toutes les autres classes. À tel point qu'à Vaulx-en-Velin, les élèves du CE1 au CM2 se retrouvent souvent dans des classes encore plus chargées que dans les écoles des beaux quartiers !
Les enseignants en grève réclamaient la diminution du nombre d’élèves dans toutes les classes du CP au CM2, et la liberté aux équipes enseignantes pour déployer au mieux les moyens qui sont donnés à chaque école !

femmes : violences faites aux femmes, un constat accablant. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Violences faites aux femmes : un constat accablant

Une enquête de la Délégation aux victimes, relayée par la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a rappelé qu’en France chaque année plus de 200 000 femmes sont victimes de violences, en particulier dans leur foyer.
Chaque jour, des faits divers en témoignent. En 2016 encore, 123 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon.
Dans une société où l’inégalité règne et s’accroît sans cesse, où les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, dans la famille « l’homme est le bourgeois, la femme joue le rôle du prolétariat » selon la formule d’Engels. Et la société continue à charrier les préjugés machistes qui sont le terreau sur lequel se développe cette violence.
Depuis quinze ans, les gouvernements ont mis en place des plans de lutte contre ces violences. Le dernier en date, qui va de 2017 à 2019, prévoit à son tour d’augmenter les financements, de créer de nouvelles places d’hébergement, de former policiers et infirmières.
Mais en même temps que le gouvernement lance ce nouveau plan, on voit des mesures ponctuelles en sens inverse. Ainsi, en juillet dernier, la préfecture du Loiret supprimait les postes d’assistants sociaux intervenant dans les commissariats et gendarmeries pour aider les victimes de violences conjugales. Et depuis des années les gouvernements réduisent les moyens consacrés à l’interruption volontaire de grossesse et à la contraception, alors que bon nombre de meurtres récents sont déclenchés par l’annonce d’une grossesse.
Le gouvernement Macron, malgré les dénégations de la ministre, semble bien décidé à réduire les budgets des associations qui aident les femmes en danger. En digne défenseur d’une société capitaliste qui conserve l’oppression des femmes dans son ADN !
                                         Vincent GELAS (Lutte ouvrière n°2562) 

A ce sujet :
Où en est la Maison des femmes d’Argenteuil ? Les nouvelles dont nous disposons ne sont pas bonnes.