lundi 7 août 2017

Révolution russe de 1917 (suite 3). L'armée en révolution


La révolution dans l’armée 

La révolution, victorieuse à Petrograd le 27 février (12 mars) 1917, ne mit pas longtemps à toucher le front, où l’armée russe piétinait depuis trois ans face à l’armée allemande. Un soldat raconte un des multiples meetings tenus à l’annonce de la révolution :
« Quand tous ont eu fait silence et formé les rangs, le premier orateur des délégués ouvriers et soldats à prendre la parole a été le camarade Kossouraïev, de la 9e compagnie, qui a fait un discours enflammé, expliquant pourquoi et en l’honneur de quoi nous étions venus ici : “Pour fêter la liberté de notre Russie, honorer la mémoire de nos camarades tombés pour la liberté et pour ne pas oublier ceux qui sont enfermés dans les prisons dont les murs suintent de saleté.” Son discours a été prononcé avec une telle émotion que personne ne pouvait retenir ses larmes. »
« Après lui est intervenu le deuxième orateur, Tsiglov, qui a exprimé nos besoins, nos souffrances et a décrit les punitions venant de nos chefs qui se comportaient de façon si révoltante. À entendre un discours si beau, chaque soldat en avait l’âme retournée, tous avaient le visage en larmes. »
« On avait envie de dire : “Voilà comment vous, scélérats que vous êtes, vous vous comportiez avec nous les soldats. Maintenant, regardez-nous les yeux dans les yeux. Qui de nous avait raison, qui était coupable ? Vous buviez notre sang, vous nous forciez à appeler blanc ce qui est noir et noir ce qui est blanc, mais le noir s’est levé devant les yeux des soldats, il s’est transformé en blanc, puis en rouge et soudain tout s’est obscurci comme dans l’épaisseur mortelle de la nuit !” Nos soldats ne laissaient pas parler les officiers parce que ceux-ci avaient tous les torts et se taisaient, tandis que les soldats faisaient connaître tout ce qu’ils ne pouvaient retenir des douleurs accumulées ces derniers temps. »
Au front, des soviets de soldats se constituent. Dans les villes, les soldats siègent aux côtés des ouvriers dans les soviets. Sous leur dictée, le 1er mars, le soviet de Petrograd adopte le prikaze (ou ordre) N°1. Le texte prévoit l’élection dans toutes les unités d’un « comité de représentants parmi les simples soldats ». Il précise :
« Dans tous ses actes politiques, l’unité militaire obéit au soviet de députés ouvriers et soldats, et à ses comités.
- Les armes de tout genre (…) doivent se trouver à la disposition et sous le contrôle des comités (…), et ne seront en aucun cas délivrées aux officiers, même s’ils en faisaient sommation.
- En dehors du service et du rang, dans leur vie politique, civique et privée, les soldats ne sauraient être lésés dans les droits dont jouissent tous les citoyens. Notamment le garde-à-vous au passage d’un supérieur et le salut militaire obligatoire sont abolis hors service.
- De même sont supprimées les formules décernées aux officiers : Votre Excellence, Votre Noblesse, etc.
- Les mauvais traitements de gradés de toute sorte à l’égard des soldats, et le tutoiement, sont interdits. »
C’était la traduction spectaculaire, jusqu’au front, du fait qu’en ce printemps 1917, de tous les pays belligérants, la Russie était devenue, selon l’expression de Lénine, « le plus libre du monde ». Les soldats, organisés dans leurs soviets ou comités, commandaient désormais aux officiers. En pleine guerre, c’était bien la révolution à l’armée !

dimanche 6 août 2017

Argenteuil jardins publics à l'abandon (presque) : il faut des jardiniers supplémentaires !


Des embauches côté cour et côté jardins

 
 


Deux de nos lecteurs ont eu la chance de pouvoir aller se promener dans le jardin de l’Abbaye. « De la chance » puisque nous avons évoqué les nombreuses fermetures intempestives de ce parc public.
         En revanche, ils ont pu constater que l’entretien de ce très beau site laissait à désirer. C’est d’autant plus regrettable que ce parc et ses végétaux ont été aménagés avec soin.
         Il n’y a pas à chercher loin. L’origine du problème est le manque de personnels nécessaires à cet entretien.
         On ne peut pas reprocher au maire précédent d’avoir augmenté le nombre de parcs sur la Ville. Mais pour leur entretien, il avait oublié d’embaucher les effectifs nécessaires pour le faire. Et ce n’est pas son successeur qui a rattrapé l’erreur. En tout cas, les effectifs actuels du service communal Parcs et jardins ne peuvent faire face. Et ce n’est pas seulement le cas pour le jardin de l’Abbaye, mais pour de bien d’autres parcs.

         La solution est évidente : l’embauche de jardiniers en nombre.
         Cela permettra l’entretien correct de ces parc et diminuera d’autant le nombre de chômeurs !
 

On s'occupe de moi, sinon je me taille...
 

Etat : petits serviteurs et autres filous très "moraux"


« Confiance... faites-nous confiance... »

 
Hum ! Hum !

A peine adoptée la loi de « moralisation » de la vie politique, qui interdit notamment les emplois familiaux façon François et Penelope Fillon, voici que Le Canard Enchaîné révèle que le sénateur centriste Michel Mercier, tout juste nommé au Conseil constitutionnel, avait fait embaucher sa fille comme collaboratrice au Sénat, sur un emploi fictif.
La coïncidence ne doit rien au hasard, tant les politiciens qui servent la bourgeoisie ont pris l'habitude de se servir passage. Ce n'est donc qu’un banal épisode de la vie politique actuelle, et il faudra plus qu'un ravalement de façade, comme cette loi, pour envoyer ces pratiques aux oubliettes. (Photo Marie-Lan Nguyen) 

Allemagne : "diésel en sommet" : ça roule et ça continuera pour les pollueurs


Les pollueurs s'en tirent bien

 


Mercredi dernier s'est tenu à Berlin un « sommet du diesel », réunissant ministres et constructeurs allemands.
Deux ans après l'affaire du « Dieselgate », qui avait mis en évidence les magouilles de Volkswagen pour présenter ses véhicules diesel comme peu polluants, une enquête du magazine Spiegel vient de mettre en cause l'ensemble des grandes marques du pays – VW, mais aussi Mercedes-Daimler, Audi, BMW et Porsche. Elles auraient constitué dès les années 1990 un cartel afin de s'entendre sur leurs cachotteries... et de s'assurer de copieux profits.
Mais le gouvernement allemand n'a fait aucune pression sur les rois de l'automobile, qui échappent aux mesures les plus coûteuses qui avaient été envisagées. Les intérêts des consommateurs, la défense de l'environnement ? Evaporés !

GM&S : les travailleurs menacés toujours mobilisés !


A la rentrée, ils seront toujours là !

 
En gare de la Souterraine
Lors d'un blocage de train à La Souterraine
Lundi 31 juillet, le tribunal de Poitiers a accordé quelques semaines de sursis supplémentaires aux travailleurs de GM&S . Le tribunal a maintenu l’activité de l’entreprise jusqu’au 18 septembre, ce qui implique le versement des salaires, et statuera le 4 septembre sur la seule proposition de reprise connue.
GMD, encouragé et partiellement subventionné par le gouvernement, envisage le licenciement de 157 des 277 salariés de l’usine. Comme l’a dit un des militants de l’entreprise, « les collègues vont pouvoir partir en vacances sans recevoir de lettre de licenciement » et reprendre en rentrant le combat pour que personne ne reste sur le carreau.
Juges, ministres, cadres de PSA ou Renault, commentateurs de tout poil, repreneurs de plus ou moins bonne foi se sont demandés comment on pouvait encore tirer profit de l’entreprise, après avoir pressé les ouvriers comme des citrons pendant des années pour le compte de toute une série de repreneurs. Le sort des travailleurs est alors une donnée du problème parmi d’autres. Il ne prend de l’importance aux yeux des décideurs que lorsque les ouvriers se font entendre. Et ceux de GM&S ont su le faire puisque, au moins jusqu’au 18 septembre, ils sont encore là.
Le cas de GM&S est connu à cause de la persévérance des travailleurs de l’entreprise. Mais d’autres entreprises sont liquidées en silence, des emplois sont supprimés par dizaines de milliers. Face aux licenciements, il faudra bien arriver à poser le problème autrement que ne le font patrons et gouvernants. Il faudra affirmer qu’aucun travailleur ne doit être privé de son emploi et de son salaire, quitte à ce qu’aucun patron ne gagne de l’argent dans l’entreprise menacée, voire à ce que les capitalistes responsables en perdent.

Révolution russe de 1917 (suite. 2). En France, la colère contre la guerre


France – 1917 : la colère contre la guerre 

En 1917, après trois années d’une guerre horrible, le mécontentement montait dans tous les pays, sur les fronts comme à l’arrière. En France, des mutineries eurent lieu sur le front. Mais à l’arrière aussi des grèves commencèrent à éclater.
En France, comme dans tous les pays belligérants, les industries avaient accru considérablement leurs activités, et ce d’autant plus que l’État finançait les nouvelles installations des Citroën, Renault, Schneider et autres fournisseurs indispensables des armées. Le nombre d’ouvriers s’en trouva également grossi, tout particulièrement dans les usines liées à l’armement et aux besoins des troupes, comme la métallurgie ou le secteur de l’habillement. Des ouvrières y avaient été embauchées massivement, ainsi que des travailleurs coloniaux ou étrangers, que les patrons avaient fait venir de tous les continents, y compris de Chine, avec le concours du gouvernement.
En août 1914, la classe ouvrière avait été désarmée politiquement par la trahison des dirigeants de la CGT et des socialistes de la SFIO qui, comme leurs homologues de toute l’Europe, s’étaient ralliés à la guerre. Une discipline de caserne pesait également de tout son poids sur le pays. Si nombre d’ouvriers avaient finalement été mobilisés dans les usines sur le « front de la production » en raison de la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, ils pouvaient à tout moment être renvoyés vers les tranchées, et donc vers la mort, pour fait de grève, ou être traduits devant un conseil de guerre.
Le gouvernement, le patronat et la presse ne manquaient donc pas d’opposer dans leur propagande l’arrière – non pas les bourgeois, mais les ouvriers présentés comme des embusqués – et les combattants, les poilus qui, eux, risquaient leur vie à tout instant.
Mais, à partir de 1917, en même temps que l’agitation et le mécontentement s’étendaient peu à peu dans les unités du front, la classe ouvrière commença à redresser la tête. On dénombra cette année-là 293 000 grévistes et 696 grèves, contre 41 000 grévistes et 315 grèves l’année précédente.
Ces grèves éclatèrent dès le mois de janvier, puis entre mai et juillet, séparées par un 1er mai qui, pour la première fois depuis le déclenchement de la guerre, revêtit une certaine ampleur. Les femmes, dont les salaires étaient inférieurs d’un tiers à ceux des hommes, furent aux avant-postes de ce combat.
En raison de la flambée des prix, les bas salaires étaient à l’origine de la plupart de ces mouvements. Ainsi, le lait était passé de 30 à 50 centimes le litre, la douzaine de choux de trois à six francs en quelques mois. Dans le même temps, l’État instaura des journées sans viande, le pain et le sucre furent rationnés. Il n’était pas rare non plus dans les familles ouvrières de subir quotidiennement des coupures de gaz et d’électricité.
Les travailleurs mirent aussi à l’ordre du jour la semaine anglaise sur cinq jours, que la CGT avait placée en tête de ses revendications lors de son congrès de 1912. Les premières grèves ouvertement politiques éclatèrent enfin. Ainsi, le 1er mai 1917, à Vienne dans l’Isère, à l’appel de la CGT, une assemblée de 700 ouvrières et ouvriers prit position contre la guerre et vota une motion de soutien à la révolution russe, qui avait éclaté en février. En pleine guerre, et en raison du contrôle de plus en plus serré de l’État sur la production et l’alimentation, tout mouvement revendicatif prenait nécessairement un caractère politique.
La répression fut à la hauteur de ce premier assaut ouvrier et de la peur qu’il inspira au gouvernement. Ainsi, des troupes furent positionnées aux portes de Paris pour prévenir tout mouvement d’ampleur. Puis des centaines de militants ouvriers furent arrêtés et déférés devant les conseils de guerre, d’autres furent expédiés au front ou enfermés dans un camp.
C’est à ce prix que la bourgeoisie française réussit à faire refluer les mouvements de grève, tandis que sur le front les généraux faisaient fusiller pour l’exemple des dizaines de mutins. Mais ce n’était encore qu’une première manifestation, en France, d’une révolte qui montait dans toute l’Europe.

                                                                Pierre DELAGE

samedi 5 août 2017

Argenteuil, course à pied, 10 km, ce n'est pas le pied


Pas le pied (de la course à)

Les amateurs locaux de course à pied sont inquiets. Il n’y a nulle information sur la tenue de l’édition 2017 de l’épreuve des « 10 km d’Argenteuil ». L’an passé, elle avait été annulée, en raison du plan Vigipirate. Mais depuis rien, alors que bien d’autres épreuves sportives du même type continuent ailleurs à avoir lieu. (voir ci-dessous)
         Tout cela n’est pas de bon augure. Feu le « Tour pédestre d’Argenteuil » fut pendant plus de trente ans un bel évènement populaire de la rentrée de septembre. La course du dimanche matin qui prit sa suite n’eut plus le même caractère. Et là, maintenant, plus rien ?
         En tout cas, la moindre des choses serait d’informer la population et les coureurs intéressés.
         Au fait, ce n’est tout de même pas parce que le conseiller municipal délégué en charge des « 10 km et du handicap » (comme le dit encore le tableau du conseil municipal du site de la Ville) a disparu en courant que l’épreuve ne se fait pas ?
         (Bon, à ce sujet, ce n’est pas un drame pour l’organisation des 10 km, mais pour le « handicap »… !)

Une édition précédente


177 courses à pied trouvées rien que pour le mois de septembre sur :

http://www.jogging-plus.com/calendrier/courses-5-10-15-km/ile-de-france/

Argenteuil, activités sportive aoûtiennes, mais que les jeunes soient au courant...


Et que l’information parvienne aux intéressés…

De trop nombreux services sont fermés sur la Ville l’été comme nous l’avons répété à plusieurs reprises ces dernières semaines, alors qu’ils devraient répondre à la demande de ceux qui ne partent pas en vacances. La mise entre parenthèse durant tout l’été de L’Argenteuillais est également révélateur à cet égard. Il pourrait justement particulièrement chercher à s’adresser à ceux qui restent sur Argenteuil et leur donner des idées d’y passer tout de même de bonnes vacances. Et sur la Ville comme aux alentours, il y a bien des choses à faire. En tout cas, même sur la commune, en août, pour la jeunesse, des activités sont organisées, par le service jeunesse et celui des sports. Voilà ci-dessous notre modeste contribution à l’information des jeunes sur le sujet.