samedi 14 janvier 2017

Argenteuil, salle Jean Vilar : les interrogations légitimes ne sont pas des "rumeurs"


Démocratie en direct

 
La FNACA m’avait invité à son pot de l’amitié pour la nouvelle année, qui a eu lieu hier.
         Cette organisation d’ « anciens combattants » rassemblent pour l’essentiel des appelés qui ont été contraints de se retrouver en Algérie pendant de très longs mois, de 1956 à 1962. Elle rassemble en conséquence des adhérents issus des milieux populaires du pays, ouvriers en particulier. Longtemps, le PCF y eut une influence importante, ce qui était encore notable hier au soir.
         En tout cas, hier, ces anciens ont montré qu’ils n’avaient pas leur langue dans leur poche. Le maire d’Argenteuil, G. Mothron étant présent, deux responsables lui ont posé des questions sur l’avenir de la salle Jean Vilar. La FNACA tient à cette salle d’autant plus qu’elle y organise depuis des lustres son banquet annuel, et cela à titre gracieux de la part des municipalités successives. Leurs questions tombaient en plus particulièrement à propos après que l’on ait annoncé à la salle que la FNACA venait de recevoir de l’un de ses adhérents lointains un tableau unissant le souvenir d’Argenteuil et de l’Algérie et qui représentait en particulier pour Argenteuil la basilique du lieu et… la salle Jean Vilar !
         Oui, comme bien d’autres associations et partis de la commune, la FNACA est inquiète. Une fois privatisée, quelles seront les conditions pour obtenir cette salle dorénavant privatisée ? Ne peut-on rénover et moderniser la salle existante ?
         Il a fallu à propos de ces interrogations, que le maire d’Argenteuil parle de « rumeurs ». Il a évoqué les réponses qui avaient été données lors du dernier conseil municipal (voir à ce propos ce que nous en pensons sur le présent blog, articles de décembre). En tout cas, selon lui, il n’y avait pas à s’inquiéter pour les années à venir. Il a déclaré que des informations précises seraient données dans le trimestre qui vient.
         On était hier le 13 janvier. Donc, tout sera clair sur le sujet au plus tard le 13 avril ?
         En tout cas, hier au soir une belle leçon de la part de ces anciens : il y a un souci et un édile sous la main, on lui dit ce qu’on a à lui dire, on lui pose les questions qui tiennent à cœur. Un point c’est tout. DM

Argenteuil : Hollande n'a tout de même pas caché les "notes d'audience" de son ami Faouzi Lamdaoui ?


Z’avez pas vu Mirza ?


La justice n’a vraiment pas de chance. Voilà qu’elle a perdu les « notes d’audience » du premier procès de F. Lamdaoui dans une affaire d’abus  bien sociaux. En première instance, celui-ci s’en était bien sorti mais le parquet avait fait appel. Mais cet appel n’a pu avoir lieu ce jeudi et ce vendredi, à cause de ces fameuses notes qui ont disparu. Il paraît même qu’elles sont recherchées avec obstination depuis plus d’un an !
         F. Lamdaoui fut candidat « malheureux » du PS sur Argenteuil-Bezons. Il fut un des protagonistes d’une bataille épique entre lui et le député actuel du lieu en vue des municipales de 2008. Il fut surtout un très proche de Hollande et trôna sur les photos à côté de ce dernier le soir de son élection. Il fut « conseiller » à l’Elysée, puis remercié lorsqu’il fut épinglé par le Canard enchaîné. Il y en eut d’autres. Bref, un drôle de monde.
         Mais en attendant, si vous récupérez sur le trottoir ou dans une poubelle une liasse intitulé «affaire F Lamdaoui – abus de biens sociaux », prière de le transmettre illico au greffe le plus proche !

Paris, voitures, crit'air : quand l'Etat et Hidalgo jouent à la racket


Faut y aller en racket ?

 
A partir du 15 janvier, une nouvelle vignette automobile, Crit'air, devient obligatoire pour circuler à Paris. Elle servira de base pour restreindre la circulation des véhicules selon leurs émissions polluantes. D'autres grandes villes devraient suivre l'exemple de Paris.
Mais l'État ne fournit pas la vignette que la Ville de Paris impose aux automobilistes. Il leur fait payer. Comme s'ils n'étaient pas déjà suffisamment accablés de taxes en passant à la pompe !
         C'est ainsi que la lutte contre la pollution sert au gouvernement à encaisser d'ores et déjà plus de 8 millions d'euros.
 
Eux ne manquent pas d'air !

 

Racket en hausse

 

La maire de Paris veut augmenter d'ici 2018 les amendes pour stationnement, jusqu'à 50 euros (au lieu de 17 aujourd'hui). Elle avait déjà annoncé la privatisation du stationnement dans les rues de Paris, se plaignant de l'importance de la « fraude », c'est-à-dire du nombre d'automobilistes qui se garent sans payer. Cela se comprend que des gens essayent d'esquiver cette taxe quand on sait qu'actuellement au centre de Paris l'heure  de stationnement coûte 4 euros.
Faire payer toujours plus cher les automobilistes, rendre la vie particulièrement impossible à ceux qui ne peuvent pas faire autrement que de se déplacer en voiture, c'est tellement plus facile que développer au maximum des transports en commun adaptés aux nécessités !

Trump, B. Arnault, Jack Ma, sur la planète des riches


Les super-Picsous entre eux

 
Le milliardaire et bientôt président des États-Unis, Trump, vient de recevoir la visite de deux rois des affaires : Jack Ma, le fondateur du géant chinois du commerce en ligne Alibaba, et Bernard Arnault, le propriétaire du géant du luxe français LVMH.
A cette occasion, ses deux visiteurs ont félicité leur hôte pour ses promesses « pro-business ». Arnault a déclaré qu'il comptait maintenant investir davantage aux États-Unis, et Ma a promis la création d'un million d'emplois sur le sol américain.
Les super-milliardaires, champions de la lutte anti-chômage ? Plutôt champions du baratin « king size » et de l'enrichissement personnel, ça ne fait aucun doute.
Tous dans la caverne d'Ali Baba
 

 

vendredi 13 janvier 2017

Roger OUVRARD : un itinéraire militant, humain, mais aussi politique



Avec le décès de Roger Ouvrard, une génération de militants et de responsables du PCF d’Argenteuil disparaît, celle des années 1950. Roger Ouvrard n’eut pas de grandes responsabilités dans l’appareil de son parti mais il fut un élus local important de 1959 à 2001, d’abord comme conseiller municipal, puis en tant que conseiller général, enfin comme maire d’Argenteuil, de 1995 à 2001.
         Ce rappel succinct illustre à notre sens cette singularité qui marque nombre de militants et de cadres du PCF. Ils furent à la fois des militants dévoués et respectés, mais appliquèrent malheureusement une politique néfaste au monde du travail.
         Dévoué, et de ce fait respecté, Roger Ouvrard le fut. Il avait le contact avec les habitants, il logea longtemps dans une cité populaire du centre d’Argenteuil. Il était disponible et à l’écoute de la population d’une ville que son parti dirigea de 1935 à 2001.
         Mais pour un militant qui se réclame du communisme, ce qui compte avant tout c’est la politique qu’il développe et propose. Et sur ce plan la politique du PCF a depuis longtemps tourné le dos aux objectifs du communisme. Parce qu’il fut en France l’expression de la politique stalinienne favorable non pas aux travailleurs mais à une bureaucratie parasitaire en URSS, le PCF infusa au sein de la classe ouvrière les fléaux du nationalisme et de l’électoralisme. Cette politique devint catastrophique dès lors que le PCF se mit à la remorque de Mitterrand. Pendant 35 ans, avec enthousiasme ou avec plus ou moins de modération, il soutint des gouvernements qui, de Mitterrand à Hollande, en passant par l’épisode Jospin, ont conduit non seulement à son recul mais à la démoralisation et à la désorientation du monde du travail.
         Roger Ouvrard ne se démarqua pas de cette politique comme il aurait pu le faire, en particulier à la fin du gouvernement Jospin, quand il appela à voter Chirac.
         Aujourd’hui, cette politique se poursuit aux côtés de Mélenchon, un démagogue qui rejette le communisme pour faire valoir le nationalisme et le protectionnisme, avec des propos indécents envers les travailleurs détachés.
         Les idées du communisme sont aujourd’hui minoritaire, nous le savons et le vivons tous. Mais pour qu’elles redeviennent un espoir pour notre classe nous devons garder notre drapeau sans tache et, pour se faire, ne pas nous mettre à la remorque de politiques qui, n’étant pas des nôtres, se situent inéluctablement sur le terrain de la bourgeoisie, classe que nous avons à combattre et à renverser.
         Depuis plusieurs années, nous avions des relations personnelles chaleureuses avec Roger Ouvrard. Il était venu à plusieurs reprises à notre banquet annuel. Lorsque la maladie y fit obstacle, il avait encore tenu à venir écouter notre camarade Nathalie Arthaud. Il m’avait invité à la cérémonie de ses « noces d’or », par sympathie je crois, mais aussi par estime militante réciproque.
         Malgré toutes les critiques politiques que je pouvais lui faire, je tenais à rappeler aujourd’hui mon respect pour l’homme et le militant.          .

                                       Dominique MARIETTE, le 11.1.17.


Goodyear : travailleurs condamnés, un communiqué de Nathalie ARTHAUD


Selon que vous serez milliardaire ou ouvrier, la justice…

 
Communiqué, le 12/01/2017

 


Rassemblement de soutien à Amiens le 11 janvier 2017 @patricecaron80

Deux jugements, à deux jours d’intervalles, les 11 janvier et 12 janvier, illustrent à point nommé ce qu’est la justice de classe et l’actualité de ce qu’écrivait Jean de La Fontaine il y a près de 500 ans : « Selon que vous serez puissant ou misérable  les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

Mercredi 11 janvier, si elle a réformé le jugement de première instance qui condamnait huit ouvriers de Goodyear Amiens à neuf mois de prison ferme, la Cour d’appel d’Amiens a tenu à donner des gages au patronat et à la volonté répressive du gouvernement socialiste. Elle a prononcé des condamnations qui se veulent exemplaires en direction du monde ouvrier : cinq ouvriers et militants CGT ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis ; et c’est pour faire passer cette lourde condamnation que deux autres militants ont vu leur condamnation ramenée à trois mois avec sursis et que le dernier a été relaxé. Tout cela alors que les cadres retenus quelques heures au moment de l’annonce de la fermeture de l’usine avaient retiré leur plainte.
Il s’agit bien d’un message en direction de l’ensemble du monde du travail pour montrer ce que la justice réserve à ceux qui se révoltent contre la dictature patronale. Ainsi, toujours à Amiens, sans parler des dizaines de condamnations  à travers tout le pays, la même justice avait condamné en septembre dernier cinq jeunes manifestants contre la loi travail de deux à six mois de prison avec sursis pour avoir brulé des pneus sur la voie publique et à 87 000 euros de dommages et intérêts.
A l’opposé, Jeudi 12 janvier, le tribunal de Paris vient de faire bénéficier d’une relaxe générale la famille Wildenstein, pour avoir soustrait au fisc la déclaration des avoirs estimés à plusieurs milliards d’euros, par des manœuvres que le tribunal a pourtant reconnues comme avérées. Et cela en déclarant que sa décision « pouvait être incomprise ». Certes ! Après la condamnation de Christine Lagarde, ex-ministre des Finances, et la dispense de peine qui l’a accompagnée, on assiste à belle leçon de justice de classe.
En tous les cas je tiens à m’élever contre la condamnation des sept ouvriers de Goodyear en continuant à demander la relaxe pour eux et pour tous les travailleurs et militants injustement poursuivis et condamnés depuis des mois dans le pays.

                                                             Nathalie ARTHAUD

 

Salaires : salaire décent : 1800 euros net est le minimum


Pour vivre : 1 800 euros net par mois, un minimum

Les candidats à la primaire de la gauche font aujourd’hui des promesses sur le pouvoir d’achat des salariés, tout en se refusant absolument à parler d’augmentation des salaires, par sens des responsabilités vis-à-vis de la bourgeoisie.
Montebourg parle d’une baisse de la CSG sur les salaires et les petites retraites, Valls de redonner du pouvoir d’achat et de défiscaliser les heures supplémentaires, et Hamon du revenu universel. Tout cela n’est que poudre aux yeux.
Depuis des années, les salaires sont bloqués ou même reculent. Les salariés du public n’ont connu aucune augmentation générale depuis 2010. Dans bien des entreprises, des accords dits de compétitivité ont permis de geler les salaires, sous prétexte de maintenir les emplois. Des travailleurs ont même vu leur salaire diminuer à cause des chantages patronaux qui se multiplient. Résultat, les salaires sont très insuffisants. Le smic est à 1 151 euros net par mois pour 35 heures, et ceux à temps partiel ou en contrat aidé gagnent encore moins. Une fois payé les factures de gaz, d’électricité qui augmentent largement, la cantine des enfants, le loyer, il ne reste plus rien. Bien des salariés doivent cumuler deux emplois ou recourir aux heures supplémentaires. On peut même être salarié et recourir aux Restos du cœur.
Pour vivre décemment et s’en sortir, il faut une augmentation massive et générale des salaires et des pensions, et aucun salaire inférieur à 1 800 euros net par mois. Bien des politiciens et autres défenseurs des capitalistes expliquent qu’une telle augmentation est impossible, qu’elle mettrait en péril la compétitivité des entreprises. Et pourtant elle n’a rien d’exagéré. Le salaire des PDG du CAC40 a augmenté de 64 % en dix ans en moyenne, alors qu’il s’agit déjà de sommes indécentes.
Les dix familles de capitalistes les plus riches de France, elles aussi, ont vu leur fortune privée croître sans discontinuer. En dix ans, ces milliardaires ont accumulé 72 milliards supplémentaires, soit 65 % d’augmentation. Leur patrimoine cumulé est passé de 108 à 180 milliards. Et on pourrait poursuivre en évoquant les dividendes distribués aux actionnaires, qui continuent à représenter des dizaines de milliards chaque semestre, malgré la crise de 2008.
Alors, mettre en avant l’exigence d’une augmentation massive des salaires et des pensions, avec un minimum à 1 800 euros net par mois, ne serait pour les travailleurs qu’une façon de réclamer leur dû.

                                        Marion AJAR (Lutte ouvrièren°2528)

Mc Donald's Cergy (95) : les travailleurs dans l'action


Mc Donald's des 3-Fontaines - Cergy
Les salariés pour l'embauche et les salaires

                                                                  

Lors d'un précédent débrayage (photo : Les indignés de Macdonald's via Facebook)

Les salariés du McDonald’s du centre commercial des 3-Fontaines, à Cergy, ont repris mercredi 11 janvier leur mouvement de débrayages surprise, deux ou trois par semaine. Le 17 décembre, une grève pour l’embauche de dix personnes supplémentaires et un salaire minimum de 13 euros de l’heure avait eu lieu entre 8 heures et 15 heures.
Le McDonald’s, l’un des cinq d’un même franchisé, emploie une cinquantaine de jeunes, la plupart lycéens ou étudiants, employés à temps partiel, de 15 à 29 heures par semaine. Le choix est intéressé : même en CDI, les jeunes ont plus tendance que d’autres à démissionner spontanément, ils sont plus demandeurs de temps partiels. De plus, l’effectif est insuffisant, ce qui perturbe les plannings à la moindre absence, particulièrement le soir pour le nettoyage après la fermeture.
Après un rendez-vous stérile avec le patron le 3 janvier, les salariés reprennent leurs débrayages surprise qui visent, sans surprise, les heures et jours de meilleure affluence.