Pour
vivre : 1 800 euros net par mois, un minimum
Les candidats à la primaire de la
gauche font aujourd’hui des promesses sur le pouvoir d’achat des salariés, tout
en se refusant absolument à parler d’augmentation des salaires, par sens des
responsabilités vis-à-vis de la bourgeoisie.
Montebourg parle d’une baisse de
la CSG sur les salaires et les petites retraites, Valls de redonner du pouvoir
d’achat et de défiscaliser les heures supplémentaires, et Hamon du revenu
universel. Tout cela n’est que poudre aux yeux.
Depuis des années, les salaires
sont bloqués ou même reculent. Les salariés du public n’ont connu aucune
augmentation générale depuis 2010. Dans bien des entreprises, des accords dits
de compétitivité ont permis de geler les salaires, sous prétexte de maintenir
les emplois. Des travailleurs ont même vu leur salaire diminuer à cause des
chantages patronaux qui se multiplient. Résultat, les salaires sont très
insuffisants. Le smic est à 1 151 euros net par mois pour 35 heures, et ceux à
temps partiel ou en contrat aidé gagnent encore moins. Une fois payé les factures
de gaz, d’électricité qui augmentent largement, la cantine des enfants, le
loyer, il ne reste plus rien. Bien des salariés doivent cumuler deux emplois ou
recourir aux heures supplémentaires. On peut même être salarié et recourir aux
Restos du cœur.
Pour vivre décemment et s’en
sortir, il faut une augmentation massive et générale des salaires et des
pensions, et aucun salaire inférieur à 1 800 euros net par mois. Bien des
politiciens et autres défenseurs des capitalistes expliquent qu’une telle
augmentation est impossible, qu’elle mettrait en péril la compétitivité des
entreprises. Et pourtant elle n’a rien d’exagéré. Le salaire des PDG du CAC40 a
augmenté de 64 % en dix ans en moyenne, alors qu’il s’agit déjà de sommes
indécentes.
Les dix familles de capitalistes
les plus riches de France, elles aussi, ont vu leur fortune privée croître sans
discontinuer. En dix ans, ces milliardaires ont accumulé 72 milliards
supplémentaires, soit 65 % d’augmentation. Leur patrimoine cumulé est passé de
108 à 180 milliards. Et on pourrait poursuivre en évoquant les dividendes
distribués aux actionnaires, qui continuent à représenter des dizaines de
milliards chaque semestre, malgré la crise de 2008.
Alors, mettre en avant l’exigence
d’une augmentation massive des salaires et des pensions, avec un minimum à 1
800 euros net par mois, ne serait pour les travailleurs qu’une façon de
réclamer leur dû.
Marion
AJAR (Lutte ouvrièren°2528)
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