Selon que vous serez milliardaire ou ouvrier, la justice…
Communiqué,
le 12/01/2017
Rassemblement de soutien à Amiens
le 11 janvier 2017 @patricecaron80
Deux jugements, à deux jours
d’intervalles, les 11 janvier et 12 janvier, illustrent à point nommé ce qu’est
la justice de classe et l’actualité de ce qu’écrivait Jean de La Fontaine il y
a près de 500 ans : « Selon que vous serez puissant ou
misérable les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».
Mercredi 11 janvier, si elle a
réformé le jugement de première instance qui condamnait huit ouvriers de
Goodyear Amiens à neuf mois de prison ferme, la Cour d’appel d’Amiens a tenu à
donner des gages au patronat et à la volonté répressive du gouvernement
socialiste. Elle a prononcé des condamnations qui se veulent exemplaires en
direction du monde ouvrier : cinq ouvriers et militants CGT ont été
condamnés à douze mois de prison avec sursis ; et c’est pour faire passer
cette lourde condamnation que deux autres militants ont vu leur condamnation
ramenée à trois mois avec sursis et que le dernier a été relaxé. Tout cela
alors que les cadres retenus quelques heures au moment de l’annonce de la
fermeture de l’usine avaient retiré leur plainte.
Il s’agit bien d’un message
en direction de l’ensemble du monde du travail pour montrer ce que la justice
réserve à ceux qui se révoltent contre la dictature patronale. Ainsi, toujours
à Amiens, sans parler des dizaines de condamnations à travers tout le
pays, la même justice avait condamné en septembre dernier cinq jeunes
manifestants contre la loi travail de deux à six mois de prison avec sursis
pour avoir brulé des pneus sur la voie publique et à 87 000 euros de
dommages et intérêts.
A l’opposé, Jeudi 12 janvier, le
tribunal de Paris vient de faire bénéficier d’une relaxe générale la famille
Wildenstein, pour avoir soustrait au fisc la déclaration des avoirs estimés à
plusieurs milliards d’euros, par des manœuvres que le tribunal a pourtant
reconnues comme avérées. Et cela en déclarant que sa décision « pouvait
être incomprise ». Certes ! Après la condamnation de Christine
Lagarde, ex-ministre des Finances, et la dispense de peine qui l’a accompagnée,
on assiste à belle leçon de justice de classe.
En tous les cas je tiens à
m’élever contre la condamnation des sept ouvriers de Goodyear en continuant à
demander la relaxe pour eux et pour tous les travailleurs et militants
injustement poursuivis et condamnés depuis des mois dans le pays.
Nathalie ARTHAUD