vendredi 13 janvier 2017

Goodyear : travailleurs condamnés, un communiqué de Nathalie ARTHAUD


Selon que vous serez milliardaire ou ouvrier, la justice…

 
Communiqué, le 12/01/2017

 


Rassemblement de soutien à Amiens le 11 janvier 2017 @patricecaron80

Deux jugements, à deux jours d’intervalles, les 11 janvier et 12 janvier, illustrent à point nommé ce qu’est la justice de classe et l’actualité de ce qu’écrivait Jean de La Fontaine il y a près de 500 ans : « Selon que vous serez puissant ou misérable  les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ».

Mercredi 11 janvier, si elle a réformé le jugement de première instance qui condamnait huit ouvriers de Goodyear Amiens à neuf mois de prison ferme, la Cour d’appel d’Amiens a tenu à donner des gages au patronat et à la volonté répressive du gouvernement socialiste. Elle a prononcé des condamnations qui se veulent exemplaires en direction du monde ouvrier : cinq ouvriers et militants CGT ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis ; et c’est pour faire passer cette lourde condamnation que deux autres militants ont vu leur condamnation ramenée à trois mois avec sursis et que le dernier a été relaxé. Tout cela alors que les cadres retenus quelques heures au moment de l’annonce de la fermeture de l’usine avaient retiré leur plainte.
Il s’agit bien d’un message en direction de l’ensemble du monde du travail pour montrer ce que la justice réserve à ceux qui se révoltent contre la dictature patronale. Ainsi, toujours à Amiens, sans parler des dizaines de condamnations  à travers tout le pays, la même justice avait condamné en septembre dernier cinq jeunes manifestants contre la loi travail de deux à six mois de prison avec sursis pour avoir brulé des pneus sur la voie publique et à 87 000 euros de dommages et intérêts.
A l’opposé, Jeudi 12 janvier, le tribunal de Paris vient de faire bénéficier d’une relaxe générale la famille Wildenstein, pour avoir soustrait au fisc la déclaration des avoirs estimés à plusieurs milliards d’euros, par des manœuvres que le tribunal a pourtant reconnues comme avérées. Et cela en déclarant que sa décision « pouvait être incomprise ». Certes ! Après la condamnation de Christine Lagarde, ex-ministre des Finances, et la dispense de peine qui l’a accompagnée, on assiste à belle leçon de justice de classe.
En tous les cas je tiens à m’élever contre la condamnation des sept ouvriers de Goodyear en continuant à demander la relaxe pour eux et pour tous les travailleurs et militants injustement poursuivis et condamnés depuis des mois dans le pays.

                                                             Nathalie ARTHAUD

 

Salaires : salaire décent : 1800 euros net est le minimum


Pour vivre : 1 800 euros net par mois, un minimum

Les candidats à la primaire de la gauche font aujourd’hui des promesses sur le pouvoir d’achat des salariés, tout en se refusant absolument à parler d’augmentation des salaires, par sens des responsabilités vis-à-vis de la bourgeoisie.
Montebourg parle d’une baisse de la CSG sur les salaires et les petites retraites, Valls de redonner du pouvoir d’achat et de défiscaliser les heures supplémentaires, et Hamon du revenu universel. Tout cela n’est que poudre aux yeux.
Depuis des années, les salaires sont bloqués ou même reculent. Les salariés du public n’ont connu aucune augmentation générale depuis 2010. Dans bien des entreprises, des accords dits de compétitivité ont permis de geler les salaires, sous prétexte de maintenir les emplois. Des travailleurs ont même vu leur salaire diminuer à cause des chantages patronaux qui se multiplient. Résultat, les salaires sont très insuffisants. Le smic est à 1 151 euros net par mois pour 35 heures, et ceux à temps partiel ou en contrat aidé gagnent encore moins. Une fois payé les factures de gaz, d’électricité qui augmentent largement, la cantine des enfants, le loyer, il ne reste plus rien. Bien des salariés doivent cumuler deux emplois ou recourir aux heures supplémentaires. On peut même être salarié et recourir aux Restos du cœur.
Pour vivre décemment et s’en sortir, il faut une augmentation massive et générale des salaires et des pensions, et aucun salaire inférieur à 1 800 euros net par mois. Bien des politiciens et autres défenseurs des capitalistes expliquent qu’une telle augmentation est impossible, qu’elle mettrait en péril la compétitivité des entreprises. Et pourtant elle n’a rien d’exagéré. Le salaire des PDG du CAC40 a augmenté de 64 % en dix ans en moyenne, alors qu’il s’agit déjà de sommes indécentes.
Les dix familles de capitalistes les plus riches de France, elles aussi, ont vu leur fortune privée croître sans discontinuer. En dix ans, ces milliardaires ont accumulé 72 milliards supplémentaires, soit 65 % d’augmentation. Leur patrimoine cumulé est passé de 108 à 180 milliards. Et on pourrait poursuivre en évoquant les dividendes distribués aux actionnaires, qui continuent à représenter des dizaines de milliards chaque semestre, malgré la crise de 2008.
Alors, mettre en avant l’exigence d’une augmentation massive des salaires et des pensions, avec un minimum à 1 800 euros net par mois, ne serait pour les travailleurs qu’une façon de réclamer leur dû.

                                        Marion AJAR (Lutte ouvrièren°2528)

Mc Donald's Cergy (95) : les travailleurs dans l'action


Mc Donald's des 3-Fontaines - Cergy
Les salariés pour l'embauche et les salaires

                                                                  

Lors d'un précédent débrayage (photo : Les indignés de Macdonald's via Facebook)

Les salariés du McDonald’s du centre commercial des 3-Fontaines, à Cergy, ont repris mercredi 11 janvier leur mouvement de débrayages surprise, deux ou trois par semaine. Le 17 décembre, une grève pour l’embauche de dix personnes supplémentaires et un salaire minimum de 13 euros de l’heure avait eu lieu entre 8 heures et 15 heures.
Le McDonald’s, l’un des cinq d’un même franchisé, emploie une cinquantaine de jeunes, la plupart lycéens ou étudiants, employés à temps partiel, de 15 à 29 heures par semaine. Le choix est intéressé : même en CDI, les jeunes ont plus tendance que d’autres à démissionner spontanément, ils sont plus demandeurs de temps partiels. De plus, l’effectif est insuffisant, ce qui perturbe les plannings à la moindre absence, particulièrement le soir pour le nettoyage après la fermeture.
Après un rendez-vous stérile avec le patron le 3 janvier, les salariés reprennent leurs débrayages surprise qui visent, sans surprise, les heures et jours de meilleure affluence.

Argenteuil voeux du député, chaud partisan de la Loi travail et du 49.3 (entre autres)


Une révolution qui emportera dans l’oubli tous ces députés

Le député d’Argenteuil-Bezons a envoyé une carte de vœux où il est question de « joie et de réussite ». Au niveau de ces derniers souhaits, on ne peut pas dire que cela soit la joie du côté du monde du travail. Sur ce plan, en tant que député ami du grand patronat qui a justifié tous les mauvais coups de Hollande, de Valls et des gouvernements, il y est pour quelque chose.
         Quant à la réussite, de notre côté, nous souhaitons que l’année qui vient soit une année de remontée de la conscience, du moral et de la combativité de notre classe. Souhait que pourrait très bien illustrer le montage de la carte de vœux du député d'Argenteuil et de ses collègues : des révolutionnaires armés montant à l’assaut du ciel !

Oeuvre de JonOne, merci de la référence à VP


jeudi 12 janvier 2017

Roger OUVRARD : retour sur un itinéraire humain, politique et militant


Nous avions indiqué que nous reviendrions sur ce blog sur l’itinéraire de Roger Ouvrard. Nous le faisons dans le texte ci-dessous. 

Avec le décès de Roger Ouvrard, une génération de militants et de responsables du PCF d’Argenteuil disparaît, celle des années 1950. Roger Ouvrard n’eut pas de grandes responsabilités dans l’appareil de son parti mais il fut un élu local important de 1959 à 2001, d’abord comme conseiller municipal, puis en tant que conseiller général, enfin comme maire d’Argenteuil, de 1995 à 2001.
         Ce rappel succinct illustre à notre sens cette singularité qui marque nombre de militants et de cadres du PCF. Ils furent à la fois des militants dévoués et respectés, mais appliquèrent malheureusement une politique néfaste au monde du travail.
         Dévoué, et de ce fait respecté, Roger Ouvrard le fut. Il avait le contact avec les habitants, il logea longtemps dans une cité populaire du centre d’Argenteuil. Il était disponible et à l’écoute de la population d’une ville que son parti dirigea de 1935 à 2001.
         Mais pour un militant qui se réclame du communisme, ce qui compte avant tout c’est la politique qu’il développe et propose. Et sur ce plan la politique du PCF a depuis longtemps tourné le dos aux objectifs du communisme.  Parce qu’il fut en France l’expression  de la politique stalinienne favorable non pas aux travailleurs mais à une bureaucratie parasitaire en URSS, le PCF infusa au sein de la classe ouvrière les fléaux du nationalisme et de l’électoralisme. Cette politique devint catastrophique dès lors que le PCF se mit à la remorque de Mitterrand. Pendant 35 ans, avec enthousiasme ou avec plus ou moins de modération, il soutint des gouvernements qui, de Mitterrand à Hollande, en passant par l’épisode Jospin, ont conduit non seulement à son recul mais à la démoralisation et à la désorientation du monde du travail.
         Roger Ouvrard ne se démarqua pas de cette politique comme il aurait pu le faire, en particulier à la fin du gouvernement Jospin, quand il appela à voter Chirac.
         Aujourd’hui, cette politique se poursuit aux côtés de Mélenchon, un démagogue qui rejette le communisme pour faire valoir le nationalisme et le protectionnisme, avec des propos indécents envers les travailleurs détachés.
         Les idées du communisme sont aujourd’hui minoritaire, nous le savons et le vivons tous. Mais pour qu’elles redeviennent un espoir pour notre classe nous devons garder notre drapeau sans tache et, pour se faire, ne pas nous mettre à la remorque de politiques qui, n’étant pas des nôtres, se situent inéluctablement sur le terrain de la bourgeoisie, classe que nous avons à combattre et à renverser.
         Depuis plusieurs années, nous avions des relations personnelles chaleureuses avec Roger Ouvrard. Il était venu à plusieurs reprises à notre banquet annuel. Lorsque la maladie y fit obstacle, il avait encore tenu à venir écouter notre camarade Nathalie Arthaud. Il m’avait invité à la cérémonie de ses « noces d’or », par sympathie je crois, mais aussi par estime militante réciproque.
         Malgré toutes les critiques politiques que je pouvais lui faire, je tenais à rappeler aujourd’hui mon respect pour l’homme et le militant.          .

                                       Dominique MARIETTE, le 11.1.17.

                                                                                      Reprises de D.Hommeau 

L’inhumation de Roger OUVRARD aura lieu demain matin vendredi à 10 heures à Argenteuil, au cimetière de Maully, à Orgemont, au pied de la cité Joliot-Curie. Personnellement, je m’y rendrai. DM

P. Doucet, Valls : les meilleurs amis du monde autour du 49.3, de la Loi travail,...


Point trop n’en faut apparemment

 
P. Doucet, le député d’Argenteuil-Bezons est un champion de son ami Valls, prêt à dire sur antenne tout le bien qu’il pense de Valls (nom : 49-3, prénom Loi travail).
          Localement et publiquement sur Argenteuil, c’est une autre affaire. Il est beaucoup plus discret sur son amitié. Si le portrait personnel du député orne abondamment les panneaux d’affichage de la commune, ses amis collent beaucoup moins l’affiche de son mentor Valls, dont le minois pour une « France juste » (hihi !) est encollé avec beaucoup plus de parcimonie.
          Dans une campagne pour les législatives, être entaché de  vallsitude aigue serait-il un boulet dur à porter ?
          Mais on a un copain ou on n’en a pas. Défenseur du patronat à l’échelle du pays, défenseur du même à l’échelle locale, il faut l’assumer sur place, même si cela exige de faire le grand écart entre une posture médiatique enthousiaste et une allégeance locale que l'on souhaite beaucoup plus discrète.

Nathalie ARTHAUD : Vive le "crime d'humanité". Sur son blog


Vive le « crime d’humanité » !

10 Janvier 2017

Huit mois de prison avec sursis ont été requis contre Cédric Herrou, un agriculteur de la vallée de la Roya, à la frontière avec l’Italie. Son crime ? Avoir secouru des migrants, les avoir transportés et leur avoir trouvé un hébergement.
C’est Eric Ciotti, président LR du conseil départemental des Alpes Maritimes, connu pour sa démagogie anti-immigrée, qui a porté plainte contre plusieurs habitants de la vallée, qu’il assimile à des passeurs. Tout l’appareil judiciaire a suivi, le parquet s’est acharné, sur Cédric et sur d’autres. Ainsi, Pierre-Alain Mannoni, passé en procès pour avoir lui aussi apporté son aide, a d’abord été relaxé par le tribunal, avant que le parquet ne fasse appel de cette décision. Voilà où s’illustre « l’efficacité » de la justice : dans l’acharnement contre des femmes et des hommes dont les simples réflexes de solidarité constituent à ses yeux une menace pour la société !
L’État ne s’occupe pas d’organiser l’assistance minimale nécessaire à tous ceux, enfants et adolescents compris, qui parviennent en France, alors qu’il a une responsabilité écrasante dans leur exil. Et pour faire bonne mesure, il poursuit ceux qui tentent de palier à son incurie, qui sont tout simplement humains et refusent de fermer les yeux devant la détresse des réfugiés qu’ils croisent tous les jours sur leur route.
Tout est fait pour que nous taisions nos sentiments de fraternité et pour nous forcer à l’indifférence et au chacun pour soi. Et comme on le voit, il n’y a rien de « naturel » à cela. C’est le résultat d’une pression étatique et de dirigeants qui font de l’égoïsme et de l’individualisme une vertu sociale, tellement ces comportements collent à leur société inégalitaire et injuste.
Eh bien disons tout notre dégoût vis-à-vis de cette justice et de l’État ! Disons notre solidarité à tous ceux qui aident les migrants. Et puisque dans cette société, être humain est un crime, vive le « crime d’humanité » !
 

Lisez le site de Nathalie ARTHAUD

http://www.nathalie-arthaud.info/

 

Engie, Voix du Nord. Privatisation, Loi Travail. Le gouvernement en action.


Privatisation de gauche

 
Dans une opération de privatisation partielle, l'État vient de vendre pour 1 milliard d'euro d'actions d'Engie (ex GDF-Suez). L'argent récupéré ne servira en rien aux besoins de la population, mais sera versé à une autre entreprise : Areva.
          Comme ses prédécesseurs, ce dernier gouvernement de Hollande mène une politique pro-patronale. Jusqu'au bout. 

Licenciements à la Voix du Nord

 
La direction du quotidien régional La Voix du Nord a annoncé mardi un plan de suppression de 178 postes, soit un emploi sur quatre. Cette entreprise, propriété du groupe Rossel qui édite aussi le quotidien belge Le Soir, met en avant un tassement des ventes et de son chiffre d'affaires.
          La loi Travail récemment adoptée permet aux patrons d'invoquer une baisse d'activité pour lancer un plan de sauvegarde de l'emploi, qui consiste à en supprimer.
          Cela alors que La Voix du Nord dégage plusieurs millions d'euros bénéfices et que le groupe est sur les rangs pour le rachat du titre Paris-Normandie...