mercredi 11 janvier 2017

Présidentielles 2017 : le camp de la bourgeoisie, et le camp des travailleurs


Le Pen veut rendre les patrons encore plus heureux

 
« Ce sont les entrepreneurs qui créent l'emploi en France », « il n'y a aucune opposition entre les entrepreneurs et les salariés ou les ouvriers ». Ces propos de Marine Le Pen suffisent à montrer dans quel camp elle se situe. D'ailleurs, dans le même élan, elle a lancé un vibrant appel au patronat à la soutenir, en concluant par ces mots : « je souhaite que mon projet et mon programme permettent de dire "heureux comme un entrepreneur en France". »

Cette sincérité-là suffit à démentir sa posture de protectrice des travailleurs.
 

Avec Nathalie ARTHAUD, « Faire entendre le camp des travailleurs

 
« La France au cœur », « La France en commun », « La France insoumise », « La France juste », et l’on en passe. Chaque candidat à la présidentielle, de l’extrême-droite à la gauche, a son slogan autour de… la France.
         Oui, chacun d’entre eux a sa manière, creuse dans tous les cas, pour faire oublier que dans le pays, il y deux camps, le camp de la bourgeoisie et le camp du monde du travail.
         Faisons entendre « Le camp des travailleurs »

La Réunion : martyre des "enfants réunionnais de la Creuse". Un article de nos camarades de La Réunion


De nos camarades de La Réunion, sur leur site : 


Le martyre des « enfants réunionnais de la Creuse » : un enlèvement et un esclavage organisés 
 

À Paris vendredi 6 et à Guéret dimanche 8 janvier, une soixantaine de personnes déportées enfants de La Réunion vers la métropole de 1963 à 1982 ont témoigné devant une commission nationale obtenue grâce à l’acharnement de certains d’entre eux à ne pas laisser sombrer dans l’oubli ce scandale d’État.
Sous l'égide de Michel Debré alors député de La Réunion plus de 1 600 enfants réunionnais ont été déportés entre 1963 et 1982.
Ces enfants de familles très pauvres avaient été amenés dans quelques départements français sous-peuplés, comme la Creuse qui, à elle seule, en reçut 250. Après leur arrivée à Paris, ils étaient d'abord acheminés jusqu'au foyer de l'enfance de Guéret, puis remis à des familles d'accueil qui les croyaient orphelins ou abandonnés.
À La Réunion, certains furent carrément enlevés à leurs parents. Pour arracher une autorisation parentale, il y avait parfois la promesse de l'effacement d'une dette ou l'espoir d'un logement moins insalubre. Parfois, les agents de la DDASS faisaient croire que les enfants allaient partir quelque temps en France pour revenir avec une formation ou un bon métier et que, de toute façon, les enfants seraient de retour chaque été. Mais, une fois ces enfants partis, les parents n'en eurent plus aucune nouvelle. Loin de faire des études, ces enfants servirent de domestiques dans les fermes et certains vécurent un véritable enfer, pas loin d'un quasi-esclavage.
L'ancien directeur départemental de l'Enfance de la Creuse essaya bien de dénoncer ce qui, à ses yeux, était un véritable scandale. Il ne fut pas entendu, en tout cas par Debré. Cet ancien Premier ministre de de Gaulle, qui mena pendant les vingt-cinq années de son mandat un combat musclé contre le Parti communiste réunionnais (PCR) et le communisme en général, cherchait à contenir le développement démographique des couches populaires de La Réunion. Avec le Bumidom (Bureau pour le développement des migrations intéressant les départements d'outre-mer), Debré organisa aussi la venue en France de plus de 70 000 Réunionnais entre 1963 et 1981. Le Bumidom recrutait pour Peugeot, Michelin, la SNCF et bien d'autres grandes entreprises mais aussi pour des particuliers. Ainsi, quand le PCR dénonça l'emploi de jeunes Réunionnaises comme « domestiques du Tout-Paris UNR » (le parti gaulliste de l'époque), Debré ne démentit rien. Par contre, il envoya une note écrite à ses collaborateurs qui spécifiait : « Il y a un communiste au Bumidom. »
Aujourd'hui, les responsables de toute cette politique ont disparu, et c'est moins gênant pour l'État français que les faits soient reconnus.

 

mardi 10 janvier 2017

Amiens, Goodyear : Un communiqué de Nathalie Arthaud


Relaxe pour les salariés de Goodyear injustement poursuivis 

Mercredi 11 janvier, la cour d’appel d’Amiens doit rendre son jugement sur le procès intenté par l’État contre huit ex-salariés de l’usine Goodyear d’Amiens pour avoir retenu pendant quelques heures deux hauts cadres de l’entreprise au moment de l’annonce de la fermeture de leur usine. Le tribunal correctionnel, en première instance, avait osé, quant à lui, rendre un jugement de vengeance sociale en les condamnant à 24 mois de prison dont neuf mois ferme. Des milliers de travailleurs s’étaient rassemblés le 19 octobre dernier à Amiens pour exiger leur relaxe pure et simple. Leur condamnation était, et serait, si elle était maintenue, une condamnation de principe dirigée contre tous ceux qui entendent contester les agressions patronales à travers tout le pays. J’affirme mon entière solidarité avec les huit ex-salariés de Goodyear et appelle à participer au rassemblement organisé le mercredi 11 janvier à 11 heures devant la cour d’appel d’Amiens.

                                           Nathalie Arthaud, le 9.1.17.
 
 

Argenteuil : M. Loi Travail ou 49.3 en campagne


Bluffeurs en marche

 
Les bluffeurs viennent de ressortir le kit de campagne intitulé « Comment tromper les électeurs ». Le kit 2017 présente quelques variations technologiques, mais l’essentiel demeure le même.
         Ainsi le député d’Argenteuil-Bezons, P. Doucet, défenseur du 49.3, de la Loi travail et de bien d’autres mesures antidémocratiques et anti-ouvrières vient de ressortir le sien :
         « Ces élections représentent un moment de débat démocratique important. C’est l’occasion de faire avancer vos idées et vos propositions pour que nous les portions ensemble ».
         « Je souhaite faire avec vous des propositions portés pour que la banlieue ne soit plus à l’écart de la république ».
         Il n’aurait pas par hasard soutenu le gouvernement pendant cinq ans, comme un forcené, de A jusqu’à Z ? Et le voici comme un innocent déclarant vouloir interroger sur le logement, la réussite éducative, l’emploi, et l’on en passe.
         Le logement ? Il est toujours aussi difficile de se loger, l’APL a été réduite voire supprimée pour certains !
         La « réussite éducative » ? Le fossé scolaire n’a cessé de se creuser, et la dégradation de se poursuivre dans les quartiers populaires.
         L’emploi ? Le nombre des chômeurs a augmenté d’un million depuis 2012 et le patronat a eu les mains totalement libres pour licencier et supprimer les postes…
         C’est gens-là comptent sur l’amnésie du monde du travail. Ils font mine de faire parler les électeurs, et ensuite ils servent la soupe au patronat. Aidons-le à garder la mémoire !
 
 

La Réunion : le long combat des ex-mineurs réunionnais "transplantés"


Le long combat des ex-mineurs réunionnais "transplantés"

 
Ce week-end, la "Commission des Réunionnais de la Creuse", a auditionné à Guéret les ex-mineurs qui de 1963 à 1981 ont été "transplantés" (car officiellement le mot "déportés" est refusé) depuis leur île natale par l'Etat Français sous la houlette du ministre gaulliste Michel Debré dans 65 départements français en voie de repeuplement.
Ce serait le département de la Creuse qui en aurait accueilli le plus, placés dans un gros foyer à Guéret et chez des paysans qui ont parfois été tout aussi abusés que les familles réunionnaises. On leur avait dit qu'ils étaient orphelins ou abandonnés. Les parents, eux, bien souvent ont accepté- quand on ne leur a pas imposé- avec la promesse que leurs enfants allaient faire des études payées par l'Etat Français et qu'ils reviendraient, ce qui n'a jamais été le cas.
Il a fallu la ténacité et la détermination de quelques dizaines de ces ex-mineurs, des assignations en justice contre l'Etat français dont ils ont été régulièrement déboutés, la lutte pour obtenir un écho dans les médias, un combat de 15 ans, pour qu'enfin une commission soit créée en février 2016, chargée de rechercher "la vérité historique".
Car le combat pour la reconnaissance officielle de l'ignominie de l'Etat français n'est pas terminée : la commission, réunie une première fois en octobre à La Réunion et après l'audition de Paris le 6 et celle de Guéret le 8, doit rendre son rapport à la mi-février sur les demandes ex-transplantés, parmi lesquelles un voyage payé par l'Etat pour aller voir les lieux où ils sont nés car beaucoup sont dans la précarité et n'en ont pas les moyens. Mais ce qu'ils souhaitent en priorité, la reconnaissance de leur arrachement à leur famille comme "crime contre l'enfance" -et c'en est un à l'évidence- n'est pas encore gagnée.

lundi 9 janvier 2017

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 9 janvier 2017



Trump, Le Pen et les charlatans du protectionnisme

Il a suffi à Trump, qui n’est pas encore investi comme président, de faire quelques tweets sur l’industrie automobile, pour se faire applaudir de ce côté-ci de l’Atlantique. Marine Le Pen l’a ainsi salué pour « la démonstration qu’on peut […] imposer dans l’intérêt du peuple américain la relocalisation d’activités industrielles ». Montebourg a affirmé sans rire : « Donald Trump reprend mes thèmes. » Et Mélenchon a déclaré qu’il se réjouirait « de négocier avec un homme pareil ».
De quoi s’agit-il ? Après des menaces de Trump, qui a fait campagne contre les délocalisations, Ford a dit qu’il renonce à construire une usine au Mexique et qu’il investira au contraire dans le Michigan. Trump a également mis en garde General Motors pour des investissements au Mexique.
Trump est un charlatan et Le Pen lui fait une publicité mensongère. En réalité, Ford avait pris sa décision avant les élections. Et rien ne dit que la multinationale créera des emplois aux États-Unis : ces dernières années, les constructeurs ont augmenté leur production sans embaucher. Ce n’est pas Ford qui cède à Trump, mais Trump qui déroule le tapis rouge aux grandes firmes capitalistes. Car s’il a menacé de taxer les produits fabriqués à l’étranger, il a surtout annoncé qu’il réduira le taux d’impôt des sociétés de 35 % à 15 %. Autrement dit, il s’apprête à faire des États-Unis un grand paradis fiscal.
La baisse de l’impôt des sociétés sera compensée par une hausse de la fiscalité pour les travailleurs, ou alors l’État taillera dans les programmes de santé, d’aide sociale ou d’équipements utiles à la population ! Trump promet aussi d’alléger les contraintes en matière de pollution, ce qui permettrait aux firmes automobiles d’économiser des milliards et aurait des conséquences néfastes sur la santé publique.
Aujourd'hui, le protectionnisme nous est vendu comme une protection pour les travailleurs. Chaque période de crise voit resurgir ce type de boniment. Si la France devenait protectionniste, les autres pays européens le seraient à leur tour, entraînant ici une hausse des prix pour les consommateurs et le chômage pour des centaines de milliers de salariés qui travaillent à l’exportation. Dans les années 1930, la montée du protectionnisme aggrava la crise. Et la guerre économique prépara la guerre tout court.
L’économie a complètement internationalisé la production. Un Airbus A380 est assemblé à Toulouse avec trois millions de pièces fabriquées dans 77 pays, dont des pièces essentielles fabriquées… aux États-Unis ! Cela illustre l’absurdité de prétendre « produire français ». Et même les protectionnistes les plus stupides ne proposent pas de fabriquer des avions 100 % Haute-Garonne, de cultiver le coton et le cacao en Picardie, ni d’extraire l’uranium dans le Massif central. Quant à « acheter français », est-ce acquérir une Toyota Yaris fabriquée dans le Nord de la France ou une Citroën C3 assemblée en Slovaquie ?
Le protectionnisme consiste à protéger les intérêts des capitalistes, donc en premier lieu contre les travailleurs, au nom de la compétitivité. Le Pen veut ainsi mettre fin à la durée légale du travail, se dit opposée au tiers-payant généralisé, veut supprimer des postes de fonctionnaires et prend le parti des « entrepreneurs ».
Le problème n’est pas la mondialisation, c’est le capitalisme ! Ce que les travailleurs doivent protéger, c’est leur travail, ce sont leurs salaires et leurs retraites.
Mettre fin au chômage, cela ne peut se faire qu’en répartissant le travail entre tous sans perte de salaire et, bien sûr, en interdisant aux grandes entreprises les plans de suppressions d’emplois et les licenciements.
Pour protéger le niveau de vie, il faut non seulement qu’aucun travailleur ne gagne moins de 1800 euros nets par mois, mais que les salaires, les pensions et les allocations soient indexés sur la hausse réelle des prix.
Et pour empêcher les capitalistes de maquiller leur comptabilité, ce qui leur permet de justifier les licenciements tout en arrosant les actionnaires, il faut que les travailleurs contrôlent les comptes des entreprises. Il faut lever le secret des affaires, le secret commercial et bancaire.
Voilà des exigences pour le monde du travail que ni Le Pen, si respectueuse de l’ordre capitaliste, ni aucun des charlatans du protectionnisme ne reprendront. Des exigences que notre candidate, Nathalie Arthaud, portera dans l’élection présidentielle.

Monoprix Argenteuil : des commerces ouverts le dimanche bien inutilement


Une ouverture inutile

 
Surprise, le Monoprix d’Argenteuil était ouvert ce dimanche après-midi. Comme si son ouverture du matin ne pouvait pas suffire. D’autant plus que les soldes qui commencent mercredi prochain 11 janvier n’étaient pas commencées. Et dans les faits, il n’y avait apparemment vraiment pas grand monde dans le magasin.
         Cette ouverture surprenante entre sans doute dans le quota des 11 ouvertures annuelles maximum dominicales prévues par la loi Macron , maximum qui a été entériné à Argenteuil le 13 décembre dernier lors du dernier conseil municipal.
         Nous ne connaissons pas le degré de « volontariat » des travailleurs de Monoprix qui ont permis l’ouverture de cette enseigne. Mais si les salaires permettaient, dans celle-ci comme ailleurs, réellement de bien vivre, chacun sait que ce degré se réduirait à zéro. Le dimanche, c’est pour se reposer, être avec ses proches, se détendre et se cultiver.

Valls, ou l'indécence en action


Saltimbanque

 
Le jongleur du 49.3, le funambule de la Loi travail est en campagne, tentant désespérément de changer de chemise, de se proclamer de « gauche », d’utiliser un revêtement quelque peu « social ». Hier, il vient d’affirmer qu’il était pour revenir à la « défiscalisation » des heures supplémentaires mise en place par Sarkozy puis abandonnée par Hollande, Valls et cie.
         Rivalisant avec un autre challenger dans les éliminatoires du PS qui prône un « revenu universel », Valls propose, lui, un « revenu décent » de 800 euros par mois !
         Il faut bien, comme Valls, appartenir à ce petit monde qui vit avec 8000, 12 000 euros, ou davantage de revenu mensuels, qui ne va ni faire ses courses ni payer ses factures d’énergie, pour considérer qu’avec 800 euros on peut vivre décemment !
         Mais veste « sociale » le temps d’une élection, veste patronale le reste du temps, Valls s’y perd. Pas étonnant qu’il confonde la décence et l’indécence.