Le long combat des ex-mineurs réunionnais
"transplantés"
Ce week-end, la "Commission
des Réunionnais de la Creuse", a auditionné à Guéret les ex-mineurs qui de
1963 à 1981 ont été "transplantés" (car officiellement le mot
"déportés" est refusé) depuis leur île natale par l'Etat Français
sous la houlette du ministre gaulliste Michel Debré dans 65 départements
français en voie de repeuplement.
Ce serait le département de la
Creuse qui en aurait accueilli le plus, placés dans un gros foyer à Guéret et
chez des paysans qui ont parfois été tout aussi abusés que les familles
réunionnaises. On leur avait dit qu'ils étaient orphelins ou abandonnés. Les
parents, eux, bien souvent ont accepté- quand on ne leur a pas imposé- avec la
promesse que leurs enfants allaient faire des études payées par l'Etat Français
et qu'ils reviendraient, ce qui n'a jamais été le cas.
Il a fallu la ténacité et la
détermination de quelques dizaines de ces ex-mineurs, des assignations en
justice contre l'Etat français dont ils ont été régulièrement déboutés, la
lutte pour obtenir un écho dans les médias, un combat de 15 ans, pour qu'enfin
une commission soit créée en février 2016, chargée de rechercher "la
vérité historique".
Car le combat pour la
reconnaissance officielle de l'ignominie de l'Etat français n'est pas terminée
: la commission, réunie une première fois en octobre à La Réunion et après
l'audition de Paris le 6 et celle de Guéret le 8, doit rendre son rapport à la
mi-février sur les demandes ex-transplantés, parmi lesquelles un voyage payé
par l'Etat pour aller voir les lieux où ils sont nés car beaucoup sont dans la
précarité et n'en ont pas les moyens. Mais ce qu'ils souhaitent en priorité, la
reconnaissance de leur arrachement à leur famille comme "crime contre
l'enfance" -et c'en est un à l'évidence- n'est pas encore gagnée.
1 commentaires:
Merci pour eux.
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