Lutte de classe
Notre organisation, Lutte ouvrière, dispose d’une excellent revue, Lutte de classe, en vente dans les bonnes librairies telle Le Presse-papier sise à Argenteuil. Elle paraît tous les deux mois. Dans sa dernière parution, le numéro 172 présente en particulier un article intitulé "Quelle place pour le Front national au service de la bourgeoisie ?" dont nous extrayons la fin qui s'adresse plus spécialement aux militants du mouvement ouvrier qui s'interrogent sur l'avenir. De cela, nous aimerions fraternellement discuter avec eux.
…La crise économique et ses
répercussions politiques, et notamment électorales, ont mis un terme à
l’alternance parlementaire classique en faisant du FN le premier parti du pays.
Son aggravation pourrait conduire la bourgeoisie à employer des moyens
extraparlementaires et violents pour imposer de nouveaux reculs sociaux. L’état
d’urgence, déclenché et mis en œuvre par le gouvernement PS, accroît déjà des
moyens répressifs qu’il n’hésitera ni à prolonger ni à employer contre les
travailleurs en lutte. La progression du FN renforce, moralement sinon sur le
plan de l’organisation, des groupes ou des individus prêts à en découdre
aujourd’hui avec les étrangers et demain avec les grévistes, les travailleurs
en lutte, les militants syndicaux.
Renouer
avec la lutte de classe
Nous n’en sommes pas là
aujourd’hui, ne serait-ce que parce qu’il n’y a pas de luttes collectives
d’ampleur. Mais si l’extrême droite est renforcée, le mouvement ouvrier, lui,
est considérablement affaibli, très en retard. De nombreux militants ouvriers
autour de nous, militants syndicaux, sympathisants du PCF ou du Front de
gauche, sont inquiets face à la montée électorale du FN, y compris autour
d’eux, dans leur propre classe. Eh bien, s’ils veulent enrayer cette montée,
ces militants doivent s’atteler à réimplanter les idées de la lutte de classe ; la
conviction qu’il n’existe pas « d’intérêt national » et que la solution n’est pas de « produire
français » ; l’idée que les travailleurs, parce qu’ils font
tout fonctionner dans la société, parce qu’ils produisent tout, possèdent un
pouvoir considérable et que leurs intérêts sont diamétralement opposés à ceux
des possesseurs de capitaux. Ils doivent réimplanter la conviction que le
prolétariat est la seule force sociale capable de mettre un terme à la
dictature du grand capital, des banquiers, sur l’économie, qu’il n’y a pas de
sauveur suprême et que ce renversement ne se fera pas par les urnes.
On part de loin, tant ces idées,
élaborées et longtemps diffusées par les organisations ouvrières qui se
réclamaient du socialisme et du communisme, ont été dévoyées puis abandonnées
par les partis dits socialistes et communistes, ce qui a justement laissé le
champ libre au FN pour entraîner une fraction des travailleurs dans son
sillage. Une course de vitesse est incontestablement engagée avec l’extrême
droite. Mais il n’y a pas d’autre voie. Et le petit épisode d’Air France, le
5 octobre dernier, où l’on a vu partout dans le pays des travailleurs, des
militants ouvriers, ressentir solidarité et fierté quand, pour une fois, des
hauts cadres ravalaient leur arrogance et détalaient chemises au vent devant la
colère des salariés refusant d’être licenciés sans broncher, montre que les
réactions collectives peuvent surgir à n’importe quel moment.
Le 17.12.15.
Ce numéro 172 |
Demain dimanche 3 janvier, notre permanence aura
lieu
de 10 heures
15 à midi à
notre place habituelle marché Héloïse. Nous serions
heureux de
vous y
rencontrer.