Loi
Macron : une nouvelle offensive contre les travailleurs
On nous a présenté la loi Macron
comme une loi sur les professions réglementées. Son objectif devait être de
libéraliser ces professions pour faire baisser les prix. À l’arrivée, on se
retrouve avec une loi anti-ouvrière.
Le
ministre de l’Économie n’a jamais eu l’intention de s’attaquer aux vrais
rentiers, c’est-à-dire aux bourgeois qui encaissent les dividendes de leurs
actions sans rien faire de leurs dix doigts, à l’instar de Madame Bettencourt
qui gagne un million chaque jour. Situation que Macron, ancien banquier devenu
millionnaire par la grâce d’une opération financière, doit trouver tout à fait
normale.
Quant aux
petits privilégiés que sont les pharmaciens, les notaires et les avocats, il a
suffi qu’ils protestent un peu pour que Macron les laisse tranquilles. Pour se
racheter, il a même glissé dans la loi un cadeau à ses amis : l’allègement
de la fiscalité des actions gratuites. Pour une loi censée s’en prendre aux
rentiers, il fallait le faire !
On trouve
de tout dans la loi Macron, jusqu’à l’idée saugrenue de recourir aux postiers
pour faire passer le permis de conduire. Et cela a masqué l’essentiel :
l’attaque contre le droit du travail.
Indemnités
dues aux salariés en cas de litige avec l’employeur, visites médicales et
possibilités de détecter les maladies professionnelles, droits des inspecteurs
du travail, sanctions contre les patrons violant les droits syndicaux : la
loi revoit tout à la baisse.
Pour ne
parler que des licenciements collectifs en cas de redressement ou liquidation
judiciaire, la loi prévoit que l’administration pourra valider le plan de
licenciements en prenant en compte les moyens de l’entreprise et non plus ceux
du groupe. Un groupe, aussi riche soit-il, est donc censé ne plus être mis à
contribution. La loi Macron légalise les plans de licenciements au
rabais !
La
généralisation du travail du dimanche est emblématique des reculs imposés par
cette loi. Contre la majorité des syndicats du commerce, la loi entérine
l’ouverture des commerces jusqu’à 12 dimanches par an sur autorisation
administrative.
Quant aux
salariés des « zones touristiques internationales », ils pourront
être obligés de travailler tous les dimanches et en nocturne, car même si le
principe du volontariat est inscrit dans la loi, combien d’employés se
risqueront à refuser de travailler le dimanche ? Et que deviendront les
majorations salariales quand cette journée sera travaillée comme une
autre ?
Macron a
refusé de fixer un minimum de majoration salariale pour les salariés qui
travailleront le dimanche dans les zones touristiques internationales. Place au
dialogue social, dit-il. Quelle hypocrisie !
Évidemment,
le patronat préfère « s’arranger » avec les salariés puisqu’il sait
qu’il aura le dernier mot. Du haut de son argent et de son pouvoir de
licencier, il peut obtenir ce qu’il veut de salariés acculés à la précarité et
aux bas salaires.
Le code
du travail n’empêche ni les pressions ni les abus patronaux. Mais il s’applique
à tout le monde et c’est un point d’appui pour ceux qui veulent se battre pour
le faire respecter.
Démolir
les lois et les conventions collectives, démolir les recours devant les
tribunaux, imposer des négociations entreprise par entreprise, c’est livrer
encore plus les travailleurs à la férocité patronale, à commencer par les
petites entreprises où le salarié se retrouve seul face au patron.
Il a
fallu des décennies de luttes pour que les travailleurs n’aient plus à vivre au
jour le jour, pour qu’ils obtiennent le droit à être soignés, le droit à une
retraite et pour qu’ils imposent des limites à l’exploitation patronale. Tout cela
est en train d’être démoli gouvernement après gouvernement.
Faut-il
rappeler qu’il y a 25 ans, il était évident pour tout travailleur que la
retraite à taux plein était à 60 ans, avec 37,5 annuités de cotisation ?
Qu’être embauché, cela voulait dire être embauché en CDI alors qu’aujourd’hui
85 % des embauches sont des CDD qui assurent quelques semaines de
travail ?
À chaque
réforme, on nous dit qu’il faut simplifier le code du travail pour, au final,
créer des emplois. La loi de juin 2013 devait soi-disant « sécuriser
l’emploi ». Depuis, il y a 250 000 chômeurs de plus et les seuls
actionnaires des sociétés du CAC 40 se sont partagés 56 milliards !
Après
cette, loi combien de chômeurs y aura-t-il de plus ? Quels sacrifices
seront encore demandés aux travailleurs pour que les grands actionnaires
encaissent le pactole ?
Combattre
les politiques anti-ouvrières qui se succèdent, remettre en cause la mainmise
du capital sur l’économie, est devenu une question de survie pour les classes
populaires.