lundi 16 février 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du 16.02.15.



Loi Macron : une nouvelle offensive contre les travailleurs


On nous a présenté la loi Macron comme une loi sur les professions réglementées. Son objectif devait être de libéraliser ces professions pour faire baisser les prix. À l’arrivée, on se retrouve avec une loi anti-ouvrière.
Le ministre de l’Économie n’a jamais eu l’intention de s’attaquer aux vrais rentiers, c’est-à-dire aux bourgeois qui encaissent les dividendes de leurs actions sans rien faire de leurs dix doigts, à l’instar de Madame Bettencourt qui gagne un million chaque jour. Situation que Macron, ancien banquier devenu millionnaire par la grâce d’une opération financière, doit trouver tout à fait normale.
Quant aux petits privilégiés que sont les pharmaciens, les notaires et les avocats, il a suffi qu’ils protestent un peu pour que Macron les laisse tranquilles. Pour se racheter, il a même glissé dans la loi un cadeau à ses amis : l’allègement de la fiscalité des actions gratuites. Pour une loi censée s’en prendre aux rentiers, il fallait le faire !
On trouve de tout dans la loi Macron, jusqu’à l’idée saugrenue de recourir aux postiers pour faire passer le permis de conduire. Et cela a masqué l’essentiel : l’attaque contre le droit du travail.
Indemnités dues aux salariés en cas de litige avec l’employeur, visites médicales et possibilités de détecter les maladies professionnelles, droits des inspecteurs du travail, sanctions contre les patrons violant les droits syndicaux : la loi revoit tout à la baisse.
Pour ne parler que des licenciements collectifs en cas de redressement ou liquidation judiciaire, la loi prévoit que l’administration pourra valider le plan de licenciements en prenant en compte les moyens de l’entreprise et non plus ceux du groupe. Un groupe, aussi riche soit-il, est donc censé ne plus être mis à contribution. La loi Macron légalise les plans de licenciements au rabais !
La généralisation du travail du dimanche est emblématique des reculs imposés par cette loi. Contre la majorité des syndicats du commerce, la loi entérine l’ouverture des commerces jusqu’à 12 dimanches par an sur autorisation administrative.
Quant aux salariés des « zones touristiques internationales », ils pourront être obligés de travailler tous les dimanches et en nocturne, car même si le principe du volontariat est inscrit dans la loi, combien d’employés se risqueront à refuser de travailler le dimanche ? Et que deviendront les majorations salariales quand cette journée sera travaillée comme une autre ?
Macron a refusé de fixer un minimum de majoration salariale pour les salariés qui travailleront le dimanche dans les zones touristiques internationales. Place au dialogue social, dit-il. Quelle hypocrisie !
Évidemment, le patronat préfère « s’arranger » avec les salariés puisqu’il sait qu’il aura le dernier mot. Du haut de son argent et de son pouvoir de licencier, il peut obtenir ce qu’il veut de salariés acculés à la précarité et aux bas salaires.
Le code du travail n’empêche ni les pressions ni les abus patronaux. Mais il s’applique à tout le monde et c’est un point d’appui pour ceux qui veulent se battre pour le faire respecter.
Démolir les lois et les conventions collectives, démolir les recours devant les tribunaux, imposer des négociations entreprise par entreprise, c’est livrer encore plus les travailleurs à la férocité patronale, à commencer par les petites entreprises où le salarié se retrouve seul face au patron.
Il a fallu des décennies de luttes pour que les travailleurs n’aient plus à vivre au jour le jour, pour qu’ils obtiennent le droit à être soignés, le droit à une retraite et pour qu’ils imposent des limites à l’exploitation patronale. Tout cela est en train d’être démoli gouvernement après gouvernement.
Faut-il rappeler qu’il y a 25 ans, il était évident pour tout travailleur que la retraite à taux plein était à 60 ans, avec 37,5 annuités de cotisation ? Qu’être embauché, cela voulait dire être embauché en CDI alors qu’aujourd’hui 85 % des embauches sont des CDD qui assurent quelques semaines de travail ?
À chaque réforme, on nous dit qu’il faut simplifier le code du travail pour, au final, créer des emplois. La loi de juin 2013 devait soi-disant « sécuriser l’emploi ». Depuis, il y a 250 000 chômeurs de plus et les seuls actionnaires des sociétés du CAC 40 se sont partagés 56 milliards !
Après cette, loi combien de chômeurs y aura-t-il de plus ? Quels sacrifices seront encore demandés aux travailleurs pour que les grands actionnaires encaissent le pactole ?
Combattre les politiques anti-ouvrières qui se succèdent, remettre en cause la mainmise du capital sur l’économie, est devenu une question de survie pour les classes populaires.

Argenteuil : lorsque les ordinateurs nous en apprennent de pas belles


Frères ennemis à nos dépends ?

On peut retrouver les différents messages internet brandis pas le maire d’Argenteuil lors du conseil municipal, dont nous parlions hier, sur le site « la tribune d’Argenteuil ».

         Il s’agissait de propositions d’économies adressées à la veille des élections municipales faites par le ou un responsable des finances de la Ville à la direction générale.

         Il serait bien sûr intéressant de connaître le cadre de cette étude poussée, dans quels termes ce travail avait été demandé au haut responsable en question, qui l'avait en premier lieu mandaté ?

         Bien évidemment, cette affaire laisse un goût amer.

         Cela dit, si l’hypothèse se profile que le maire précédent préparait,  lui aussi, en catimini des économies drastiques, c’est tout de même le maire actuel qui cogne et cogne à bras raccourcis sur les agents de la Ville et sur la population.

Maison des syndicats : la retraite du petit napoléon du 95


Après l’Huile sur le feu, les douceurs ?

 
On se demande bien ce qui a pu lui prendre à M. Bazin, président du Conseil général, à l’été dernier, en décidant de s’attaquer à la Maison des syndicats de Cergy.

         Sous de fallacieux prétextes d’économies budgétaires, il voulait purement et simplement vendre la Maison des syndicats. Ouste, dehors les galeux et les pestiférés, devait-il penser.

         Et il a fallu qu’il en rabatte devant la réaction des militants syndicalistes. D’abord, dans un premier temps, abandonnée cette lubie de vendre la Maison.

         Aujourd’hui, le Bazin en question vient de signer un accord avec les différentes organisations syndicales. La subvention 2014 sera versée. IL n’est plus question de laisser aux seuls syndicats le coût de l’entretien de ce local. Bref, des « avancées ».
 
         Cela n’aura ignoré à personne que ce « retournement » se fait à la veille d’élections départementales.
         Après le coup de chaud de l’été du président visant l’activité syndicale, des promesses ?
         Alors, méfiance, méfiance.
 
 

Progrès de la photographie en pratique à Argenteuil


De bons livres sur le ridicule

 
Il y a quinze jours, un excellent évènement avait lieu à Argenteuil, le 3ème Salon du Livre et des Lecteurs. La municipalité soutenant l’évènement, tout comme l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons, le maire de la Ville et le président de l’Agglo étaient présents ensemble pour y prendre la parole. Normal.

         Mais que trouve-t-on dans leurs journaux respectifs retraçant l’évènement ? La moitié de la photo du groupe avec le maire dans l’Argenteuillais municipal, et l’autre moitié avec le président de l’Agglo dans le LAB, le journal de cette Agglo.

         Bien évidemment, cela fait d’abord sourire. Et l’on pense ensuite aux progrès de la photographie. A l’époque de Staline, cela devait demander du travail de gommer sur les anciennes photos le portrait de ceux que l’on liquidait. Il y a le cas de cette célèbre photo où Trotsky a disparu du pied de l’estrade où parle Lenine.

         Aujourd’hui, c’est beaucoup plus simple, on zoom et hop, on coupe !

dimanche 15 février 2015

Secret commercial, secret bancaire, secret dans les affaires publiques : ah bas !



Quand M. Mothron fait sans le savoir une démonstration sur le contrôle des affaires publiques

Un moment très intéressant et riche de promesses pour l'avenir a eu lieu lors du conseil municipal de jeudi dernier. Pour argumenter sur le fait que le maire précédent s’apprêtait à mener la même politique d’ « austérité » contre les personnels et la population, M Mothron a été « dégotter de derrière les fagots » des messages internet venant de l’encadrement des services financiers de la Ville adressés au directeur général des services d'alors. Ces messages faisaient des propositions, pour régler les difficultés financières de la Ville, des mesures du même genre que celles, non pas que le maire, propose de discuter, mais qu’il applique depuis près d’un an, et qui frappent durement personnels et administrés.
         Mais de la part du Maire, c’est une belle « leçon de chose » dont, pour une fois, nous nous revendiquerons et que les personnels de la Ville doivent faire leur.
         Il a mis sur la place publique des messages du personnel ? Des messages donnant de belles informations ?
         Mais c’est ce qu’il faut faire systématiquement ! Lorsque des informations concernent le présent et l’avenir des personnels et de la population, il faut les mettre systématiquement sur la place publique ! Il faut suivre l'exemple du maire d'Argenteuil.
         Oui, ah bas le secret municipal ! Voilà un moyen important pour contrôler l’action de tous ceux qui veulent opérer à nos dépens en catimini, comme le "professeur G Mothron" vient d'en donner lui-même l'exemple.
          Une belle leçon que les agents municipaux n'oublieront pas.


Banques, dictature financière sur la société : une toxicité à combattre et supprimer



S’attaquer aux banques, refuser de payer de tels intérêts.

A la fin du conseil, l’adjoint aux finances a projeté sur l’écran un « joli » « fromage » sur les dettes de la Ville. Les « emprunts toxiques » n’y représentaient qu’un petit rayon bleu de 5%.
         Sauf que ces 5% de dettes de la Ville sont particulièrement catastrophiques pour elle. Il s’agit de deux emprunts pour un total de 15 millions d’euros, mais dont les intérêts étaient adossés à la parité euro-franc suisse. Avec l’envol de ce dernier, ces deux emprunts atteignent des taux d'intérêt annuels de 22 et 26% respectivement !, soit 3,5 millions d’intérêts supplémentaires pour cette année, et pour les années qui viennent.
         3,5 millions d’euros, soit les salaires de 150 emplois !
         On comprend que M. Péricat ne se soit pas attardé sur cette situation.
         Les travailleurs, comme employés de la mairie, ou habitants de la Ville doivent se préparer à s’attaquer au pouvoir des banques qui assurent une véritable dictature sur la société.