lundi 2 décembre 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière de ce lundi 2 décembre

Sous la retraite chapeau, le scandale du grand capital

Varin, le PDG de Peugeot Citroën, a formellement reculé face au scandale déclenché par ses 21 millions de retraite chapeau. Mais ce n’est pas le premier scandale, ni le dernier.
Parmi les plus notables, notons le PDG de Carrefour parti en 2012 avec une prime de 1,5 million d’euros et une retraite chapeau de 500 000 euros par an, le salaire de 13,4 millions d’euros de Carlos Ghosn, PDG de Renault Nissan, les 4,8 millions d’euros provisionnés par Alcatel Lucent pour la retraite chapeau de son PDG.
Et ce ne sont là que des exécutants ! Des serviteurs de luxe, certes, mais des serviteurs dont les maîtres peuvent se débarrasser s’ils ne sont pas à la hauteur des services attendus. Cela laisse imaginer la fortune des maîtres !
Les Peugeot, les Bettencourt, les Mittal, ne sont pas visés par le scandale et pourtant, s’ils payent des bonus, des stocks options, des retraites dorées à leurs laquais, c’est que ces derniers leur rapportent plus encore. Qu’ils versent même des sommes aussi extravagantes montre qu’ils ont de l’argent à ne plus savoir qu’en faire.
Que le PDG de PSA soit forcé de s’expliquer et de reculer est un juste retour de bâton. Depuis deux ans, ce monsieur dresse un tableau apocalyptique des finances de PSA. Au nom des prétendues difficultés, il a, en quatre ans de service, supprimé 15 000 emplois, sans compter les intérimaires et les CDD mis à la porte, et fermé trois usines, dont celle d’Aulnay. Et ce Monsieur s’apprêtait à partir avec 21 millions pour compléter sa retraite !
Il a fait le sale boulot de supprimer les emplois, il a justifié le blocage des salaires et la baisse de toute une série de primes, correspondant au vol de 1000 € par an et par salarié. Et ce, en sachant pertinemment que, s’il y avait des sacrifices à faire, la famille Peugeot et les autres actionnaires pouvaient payer. Toutes ces basses œuvres, il les a exécutées pour le compte de la famille Peugeot.
Au-delà de PSA, combien y a-t-il d’autres Varin à la tête des grands groupes payés pour mentir ? Payés pour se faire maîtres chanteurs et forcer les travailleurs à accepter sacrifice sur sacrifice pour le plus grand profit de la bourgeoisie ?
Tous ces grands patrons ont érigé le mensonge en art de gouverner. Eh bien, les travailleurs ne doivent pas prendre ce qu’ils disent pour argent comptant !
Les travailleurs concernés par des licenciements ou confrontés à des attaques devraient avoir accès à la comptabilité de l’entreprise, connaître ses bénéfices réels, ses dettes, ses provisions, ses participations à d’autres entreprises, l’utilisation des dividendes présents et passés.
Les travailleurs devraient faire la lumière sur ces fameuses charges dont tous les patrons se plaignent. Mais combien versent-ils aux banquiers ? Combien payent-ils pour louer leurs locaux aux spéculateurs immobiliers ? Combien payent-ils aux assurances ? Quelle marge le gros donneur d’ordre laisse-t-il au petit sous-traitant ?
Et combien les grands groupes capitalistes touchent-ils en aides et exonérations diverses ? Combien vont-ils toucher en crédit d’impôt compétitivité, au nom duquel le gouvernement va augmenter la TVA et nous faire tous payer ?
Dans cette transparence générale, les travailleurs verraient aussi combien rapporte un salarié. On mesurerait alors l’escroquerie qui consiste à parler de coût du travail. Car le travail ne coûte pas aux patrons, il leur rapporte. Le moindre centime que la bourgeoisie gagne lui vient de l’exploitation du travail, les millions d’euros que dépensent les riches pour s’assurer leur train de vie de parasites sont extraits de la peine et de la sueur des travailleurs.
Ne comptons pas sur le gouvernement ni sur la loi pour rétablir la vérité ou une morale quelconque. Jamais Hollande n’a envisagé une quelconque transparence sur les dividendes et les fortunes de la bourgeoisie. Sa promesse se limitait à encadrer les grandes rémunérations, et pour le privé, il l’a remisée aux oubliettes.
Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui devront prendre en charge le contrôle et la transparence sur les circuits de l’argent. Cela ne remplacera pas le combat nécessaire pour défendre les emplois, les conditions de travail et les salaires mais cela l’aidera.
Aujourd’hui, un salarié est tenu au secret professionnel et, s’il divulgue une information, aussi utile soit-elle pour les travailleurs et pour la société, il peut être licencié et traité comme un malfaiteur.
Le secret commercial, le secret bancaire et le secret des affaires sont des armes du patronat. La levée de ces secrets doit faire partie du programme des travailleurs.

Manifestation du 1er décembre : succès de la manifestation contre la hausse de la TVA

Plusieurs milliers de militants et de sympathisants du Front de Gauche, du Parti Communiste, de Lutte Ouvrière et d’autres organisations ont protesté hier, dimanche 1er décembre, contre la hausse de la TVA et plus généralement contre la politique anti-ouvrière du gouvernement. Espérons que ce sera un début car il est indispensable de montrer que, alors que de nombreuses catégories protestent dans la rue, la classe ouvrière est présente, et même qu’elle prenne la tête de la fonde sociale.

        Nous étions un certain nombre d’Argenteuil à y avoir participé, et, pour les militants de Lutte Ouvrière, heureux de crier notre refus de la TVA, de la baisse des salaires et des pensions, et la nécessité de l’échelle mobile.
       Un premier pas ?

       Nous reviendrons dans la journée sur cette manifestation.






Voir sur le site Lutte Ouvrière.org la vidéo de l'intervention de notre camarade Nathalie Arthaud










Municipales-Argenteuil : l’affirmation actuelle de préoccupations électorales éloignées des préoccupations réelles de la population

     On se croirait déjà en mars prochain, tellement que sur la Ville, la campagne électorale a commencé depuis des semaines sur les chapeaux de roues.
      Dans ce début de campagne pétaradante, il y est uniquement question de la commune et de demander son avis à la population sur son avenir. Comme si la situation générale à l’échelle du pays n’était pas actuellement la préoccupation centrale des classes populaires d’Argenteuil comme d’ailleurs. Comme si on ne savait pas tout le peu de crédit que l’on peut donner à la valeur des souhaits exprimés à la veille des élections et ce qu’il en devient des engagements ensuite.
     Sur l’annulation pure et simple de la TVA et de sa prochaine augmentation, qu’en pensent les candidats déjà en action ? De meme, sur la paupérisation d’une partie croissante de la population ? Ou encore, sur la montée du chomage ? Y compris, sur le terrain communal, que comptent-ils faire pour enrayer sa montée ?

     Voilà de vraies questions.

Grande-Bretagne : surenchères xénophobes

Inquiet de la montée dans les sondages du parti UKIP (Parti pour l’Indépendance du Royaume-Uni), un parti d’extrême droite xénophobe, le gouvernement britannique annonce un durcissement des conditions d’accueil des travailleurs en provenance de Roumanie et de Bulgarie, prétendant qu’ils feraient peser un poids insupportable sur les caisses d’allocation chômage et sur les services publics.
    Les immigrés d’Europe de l’Est ne sont pas plus responsables de l’aggravation de la crise en Grande-Bretagne que les Roms en France. Ils le sont bien moins que les patrons qui les utilisent pour accroître leurs profits. En accusant les étrangers de tous les maux, Cameron exonère de leurs responsabilités la City et autres financiers de son pays.

     On connaît bien ça ici, en France. La démagogie nationaliste n’a pas de frontières.

dimanche 1 décembre 2013

1er décembre 2012 : la mort de Jawed, 1er décembre 2013 : une marche pour la vérité et la justice

Nous avons appris par le site internet La Tribune d'Argenteuil qu'une marche aurait lieu ce dimanche de la gare d'Argenteuil à la rue des Déserts dans le quartier d'Orgemont pour commémorer la mort tragique il y a un an d'un jeune de vingt ans habitant le quartier, Jawed.
    Nous reproduisons bien volontiers la lettre de son ami Zahira qui fait également circuler sur internet une pétition. Sur le site de La Tribune, il y a le lien pour la signer.
       Etant à la manifestation parisienne aujourd'hui, les élus Lutte Ouvrière ne pourront pas assister à cette marche pour la vérité et la justice. En tout cas, nous en sommes solidaires. DM



« Mon ami Jawed est mort sans raison. Il a été abattu de deux balles, le 1er décembre 2012, devant chez lui (à Argenteuil, Val d’Oise), sous les yeux de son neveu de 4 ans qu’il venait d’emmener au cinéma voir le dernier Disney. Jawed n’avait que 20 ans. Ce qui nous fait le plus souffrir, ses parents et moi, c’est que 11 mois après les faits, les assassins de Jawed sont toujours en liberté.
J’ai donc lancé cette pétition demandant aux autorités d’arrêter les meurtriers. Tout ce que nous voulons c’est la justice, comme n’importe quelle autre personne qui aurait perdu un proche dans de telles conditions.  Comme son père aimait à le dire, “Jawed était un bon garçon”. Il n’avait aucun problème avec la justice et n’était même pas connu des services de Police, il veillait sur sa famille, avait beaucoup d’amis et s’occupait des salles de sport à Nanterre.
Nous étions plusieurs centaines à ses obsèques pour lui dire combien nous l’aimions. “Jojo”, comme on le surnommait, ne devait pas nous quitter si vite. Sa mort n’a rien avoir avec un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants et n’est dû qu’à la monstruosité de ses assassins.  Je ne peux admettre qu’aujourd’hui, en France, quelqu’un puisse se munir d’une arme à feu et assassiner n’importe qui sans craindre la police et la justice. Quels que soient sa situation et son lieu de vie, chaque citoyen devrait être protégé. En quelques jours, plus de 5000 personnes ont signé ma pétition. Je suis très touchée par cette solidarité et je suis persuadée que si nous sommes encore plus nombreux à signer, nous pourrons attirer l’attention des médias et pousser le ministère de l’Intérieur et la police à accélérer l’enquête.
Rejoignez mon appel pour arrêter les assassins de Jawed.
Merci pour votre aide,
Zahira B. »

Education nationale : une situation inadmissible qui doit cesser



On nous signale que sur la localité des enseignants vacataires ne sont toujours pas payés trois mois après le début de l’année scolaires et qu’ils devront encore attendre. Ils n’ont reçu qu’une avance dérisoire.
     C’est inadmissible.
     Des initiatives doivent être prises dans les jours qui viennent pour qu’ils le soient.

EADS-Allemagne : contre les menaces de licenciements, les salariés se mobilisent



Hier jeudi, 3 000 salariés d’Airbus ont manifesté à Hambourg contre la suppression attendue de 20 % des effectifs du groupe EADS en Allemagne (soient une perte probable de 8 000 postes sur 50 000). Par ailleurs ils étaient 5 000 à se mobiliser dans d’autres villes du nord du pays, à Brême, Kiel ou encore Nordenham.
     C’est la réduction des contrats d’armement avec le gouvernement allemand qui obligerait le groupe à licencier. Comme si les profits colossaux d’EADS ne permettaient pas de répartir le travail entre tous les travailleurs sans perte de salaire ! Et comme si les sites concernés ne pouvaient être reconvertis vers la production de produits utiles autres que des machines à tuer !
     En attendant les détails du plan, qui sont attendus lors du comité d’entreprise européen du groupe du 9 décembre, les ouvriers d’EADS font savoir qu’ils ne comptent pas se laisser faire.

Emeutes en Tunisie



Mercredi 27 novembre, trois régions tunisiennes ont été le théâtre d’une grève générale destinée d’une part à commémorer les victimes de la répression policière lors d’un précédent mouvement social il y a un an ; et d’autre part à protester contre le marasme économique, le chômage et la pauvreté.
     Encore une fois le gouvernement, où sont associés islamistes et laïcs avec l’armée dans l’ombre, a envoyé sa police à Siliana et à Gafsa. La population s’est à nouveau soulevée et 50 policiers ont fini à l’hôpital.
     Malgré la déception engendrée par la politique anti-pauvres des autorités qui ont pris le relais du dictateur Ben Ali en 2011, les classes populaires tunisiennes montrent qu’elles sont toujours capables se défendre.