Sous la retraite
chapeau, le scandale du grand capital
Varin, le PDG de Peugeot Citroën, a
formellement reculé face au scandale déclenché par ses 21 millions de retraite
chapeau. Mais ce n’est pas le premier scandale, ni le dernier.
Parmi les plus notables, notons le PDG
de Carrefour parti en 2012 avec une prime de 1,5 million d’euros et une
retraite chapeau de 500 000 euros par an, le salaire de 13,4 millions d’euros
de Carlos Ghosn, PDG de Renault Nissan, les 4,8 millions d’euros provisionnés
par Alcatel Lucent pour la retraite chapeau de son PDG.
Et ce ne sont là que des
exécutants ! Des serviteurs de luxe, certes, mais des serviteurs dont les
maîtres peuvent se débarrasser s’ils ne sont pas à la hauteur des services
attendus. Cela laisse imaginer la fortune des maîtres !
Les Peugeot, les Bettencourt, les
Mittal, ne sont pas visés par le scandale et pourtant, s’ils payent des bonus,
des stocks options, des retraites dorées à leurs laquais, c’est que ces
derniers leur rapportent plus encore. Qu’ils versent même des sommes aussi
extravagantes montre qu’ils ont de l’argent à ne plus savoir qu’en faire.
Que le PDG de PSA soit forcé de
s’expliquer et de reculer est un juste retour de bâton. Depuis deux ans, ce
monsieur dresse un tableau apocalyptique des finances de PSA. Au nom des
prétendues difficultés, il a, en quatre ans de service, supprimé 15 000
emplois, sans compter les intérimaires et les CDD mis à la porte, et fermé
trois usines, dont celle d’Aulnay. Et ce Monsieur s’apprêtait à partir avec 21
millions pour compléter sa retraite !
Il a fait le sale boulot de supprimer
les emplois, il a justifié le blocage des salaires et la baisse de toute une
série de primes, correspondant au vol de 1000 € par an et par salarié. Et ce,
en sachant pertinemment que, s’il y avait des sacrifices à faire, la famille
Peugeot et les autres actionnaires pouvaient payer. Toutes ces basses œuvres,
il les a exécutées pour le compte de la famille Peugeot.
Au-delà de PSA, combien y a-t-il
d’autres Varin à la tête des grands groupes payés pour mentir ? Payés pour
se faire maîtres chanteurs et forcer les travailleurs à accepter sacrifice sur
sacrifice pour le plus grand profit de la bourgeoisie ?
Tous ces grands patrons ont érigé le
mensonge en art de gouverner. Eh bien, les travailleurs ne doivent pas prendre
ce qu’ils disent pour argent comptant !
Les travailleurs concernés par des
licenciements ou confrontés à des attaques devraient avoir accès à la comptabilité
de l’entreprise, connaître ses bénéfices réels, ses dettes, ses provisions, ses
participations à d’autres entreprises, l’utilisation des dividendes présents et
passés.
Les travailleurs devraient faire la
lumière sur ces fameuses charges dont tous les patrons se plaignent. Mais
combien versent-ils aux banquiers ? Combien payent-ils pour louer leurs
locaux aux spéculateurs immobiliers ? Combien payent-ils aux
assurances ? Quelle marge le gros donneur d’ordre laisse-t-il au petit
sous-traitant ?
Et combien les grands groupes
capitalistes touchent-ils en aides et exonérations diverses ? Combien
vont-ils toucher en crédit d’impôt compétitivité, au nom duquel le gouvernement
va augmenter la TVA
et nous faire tous payer ?
Dans cette transparence générale, les travailleurs
verraient aussi combien rapporte un salarié. On mesurerait alors l’escroquerie
qui consiste à parler de coût du travail. Car le travail ne coûte pas aux
patrons, il leur rapporte. Le moindre centime que la bourgeoisie gagne lui
vient de l’exploitation du travail, les millions d’euros que dépensent les
riches pour s’assurer leur train de vie de parasites sont extraits de la peine
et de la sueur des travailleurs.
Ne comptons pas sur le gouvernement ni
sur la loi pour rétablir la vérité ou une morale quelconque. Jamais Hollande
n’a envisagé une quelconque transparence sur les dividendes et les fortunes de
la bourgeoisie. Sa promesse se limitait à encadrer les grandes rémunérations,
et pour le privé, il l’a remisée aux oubliettes.
Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui
devront prendre en charge le contrôle et la transparence sur les circuits de
l’argent. Cela ne remplacera pas le combat nécessaire pour défendre les
emplois, les conditions de travail et les salaires mais cela l’aidera.
Aujourd’hui, un salarié est tenu au
secret professionnel et, s’il divulgue une information, aussi utile soit-elle
pour les travailleurs et pour la société, il peut être licencié et traité comme
un malfaiteur.
Le secret commercial, le secret bancaire
et le secret des affaires sont des armes du patronat. La levée de ces secrets
doit faire partie du programme des travailleurs.