Nouveaux rythmes scolaires en Maine-et-Loire :
une réforme qui creuse les inégalités
Depuis
la rentrée, les 64 écoles publiques de la ville d'Angers ainsi que
quelques communes limitrophes ont adopté la semaine de 4,5 jours, et trois
jours à peine après la reprise des cours, le maire PS Frédéric Béatse se
félicitait dans les colonnes du journal municipal d'une rentrée réussie !
Pourtant, quelques semaines après le lancement de l'opération, il est difficile
de parler de réussite.
Certaines communes rurales, comme
Soulaire-et-Bourg et Saint-Barthélemy- d'Anjou, ont décidé de rendre payantes les
activités périscolaires. Le montant avoisine les 100 euros, ce qui exclut
de fait les familles de milieu populaire. D'autres ne proposent que des
activités gratuites mais peu attrayantes, faute de moyens financiers. Comment
pourrait-il en être autrement quand l'État se désengage, laissant aux communes
la charge de la mise en place concrète de la réforme ?
Angers dispose certes de plus
d'infrastructures que ces communes rurales. Mais là aussi, tous les enfants ne
sont pas logés à la même enseigne. Quand on s'éloigne du centre ville, la
réalité est moins rose.
À l'école Jean-Jacques- Rousseau, dans le
quartier de La Roseraie,
le taux d'encadrement diminue, avec parfois un animateur pour 18 dans une école
construite sur plusieurs étages et qui ne dispose pas des locaux adéquats. Les
activités ont lieu pour l'essentiel... dans la cour, où elles se réduisent
parfois à des jeux de ballon. Les écoles de ce quartier doivent
« mutualiser » les animateurs qui courent ainsi d'une école à
l'autre ! Quand on ajoute à cela le bas niveau de leur salaire, on n'est
pas surpris d'apprendre que 30 des 130 animateurs embauchés par la ville
ont déjà démissionné.
Correspondant LO