jeudi 17 octobre 2013

"Rythmes scolaires" : des changements qui creusent les inégalités. L'exemple d'Angers dans le Maine et Loire, un article extrait de Lutte Ouvrière de cette semaine (en vente à la librairie "Le presse-papier" avenue G. Péri)

Nouveaux rythmes scolaires en Maine-et-Loire : une réforme qui creuse les inégalités

Depuis la rentrée, les 64 écoles publiques de la ville d'Angers ainsi que quelques communes limitrophes ont adopté la semaine de 4,5 jours, et trois jours à peine après la reprise des cours, le maire PS Frédéric Béatse se félicitait dans les colonnes du journal municipal d'une rentrée réussie ! Pourtant, quelques semaines après le lancement de l'opération, il est difficile de parler de réussite.
     Certaines communes rurales, comme Soulaire-et-Bourg et Saint-Barthélemy- d'Anjou, ont décidé de rendre payantes les activités périscolaires. Le montant avoisine les 100 euros, ce qui exclut de fait les familles de milieu populaire. D'autres ne proposent que des activités gratuites mais peu attrayantes, faute de moyens financiers. Comment pourrait-il en être autrement quand l'État se désengage, laissant aux communes la charge de la mise en place concrète de la réforme ?
     Angers dispose certes de plus d'infrastructures que ces communes rurales. Mais là aussi, tous les enfants ne sont pas logés à la même enseigne. Quand on s'éloigne du centre ville, la réalité est moins rose.
     À l'école Jean-Jacques- Rousseau, dans le quartier de La Roseraie, le taux d'encadrement diminue, avec parfois un animateur pour 18 dans une école construite sur plusieurs étages et qui ne dispose pas des locaux adéquats. Les activités ont lieu pour l'essentiel... dans la cour, où elles se réduisent parfois à des jeux de ballon. Les écoles de ce quartier doivent « mutualiser » les animateurs qui courent ainsi d'une école à l'autre ! Quand on ajoute à cela le bas niveau de leur salaire, on n'est pas surpris d'apprendre que 30 des 130 animateurs embauchés par la ville ont déjà démissionné.

                                                Correspondant LO

Sagem : d'Argenteuil à Eragny : aux décideurs d'être les payeurs

Selon FO, les conséquences du déplacement des activités d'Argenteuil vers Eragny auront des conséquences importantes sur nombre de travailleurs, en terme de temps et de coût. Selon la direction elle-même, 62% des salariés d'Argenteuil verront leur temps de trajet augmenté, que ce soit en transport en commun ou en voiture. 116 salariés verront même leur temps de trajet augmenter de plus de 30 minutes, on suppose à l'aller comme au retour.
     Dans ce cas-là, la solution est simple, pas besoin de sortir de Polytechnique pour la trouver. Le temps de trajet supplémentaire doit être défalqué du temps de travail, à la minute près, et  chaque surcoût d'essence ou de transport supplémentaire remboursé par la direction, au centime près.
     C'est tout de même la direction qui a décidé ce transfert vers Eragny, pas les salariés !

Quand Leclerc se paie des chômeurs

Le Leclerc drive d’Auxerre, au lieu d’embaucher des salariés, leur propose une formation de six semaines non rémunérée en échange d’une promesse d’un éventuel CDI. Les employés ne touchent que leurs allocations chômage, s’ils y ont droit. Leclerc a ainsi à sa disposition des salariés à plein temps et reçoit en plus de l’argent pour financer leur « formation » de préparateur de commande, qui ne dure en réalité qu’environ une heure. À l’issue des six semaines, bien peu sont embauchés et l’affaire recommence avec une nouvelle fournée de stagiaires.

     Ces méthodes sont pratiquées par d’autres patrons de la distribution, avec la complicité active ou passive de Pôle emploi et des conseils régionaux qui financent la « formation ». Est-ce cela que le gouvernement appelle le « traitement social du chômage » ?

Collèges du Val Notre Dame : une solution qui risque d'être catastrophique

Le conseil général du Val d'Oise envisage un changement dans les secteurs de recrutement des collégiens du Val Notre Dame à Argenteuil. Le collège Camus a vu ses effectifs exploser ces dernières années, c'est intenable.
    La solution est de distribuer les élèves d'un certain nombre de rues dans trois autres collèges de la commune : Monet, Rousseau et Eugénie Cotton.. Cela, si cela est fait, entraînera une hausse significative des effectifs dans ces trois collèges qui doivent pourtant affronter depuis des années des difficultés importantes.
    La hausse des effectifs de Camus n'est pas nouvelle.
     Pourquoi se retrouver aujourd'hui devant une telle situation ?
     Diriger, c'est prévoir ?

    Mais quand il s'agit de quartiers populaires, l'acuité, pour certain, est nettement moins à l'affût.

Arrestation de Léonarda : un communiqué de Nathalie Arthaud

La sordide chasse aux sans-papiers et aux Roms menée par le gouvernement PS

L’arrestation de Léonarda, une collégienne rom kosovar, pendant une sortie scolaire, suivie de son expulsion avec sa mère et ses cinq frères et sœurs, est profondément scandaleuse. Cette élève de 15 ans vivait en France depuis quatre ans et dix mois, avec ses frères et sœurs et ses parents. Léonarda, dont la famille demandait l’asile en France, ne demandait qu’à mener ici une vie ordinaire, à l’inverse des propos xénophobes du ministre de l’Intérieur sur les Roms qui n’auraient pas « vocation à s’intégrer ».
     Je m’associe à la protestation des personnels du collège de Léonarda et du Réseau éducation sans frontières. Cette rafle et ces expulsions sordides rappellent qu’en matière de chasse aux sans-papiers, Valls vaut Hortefeux et Guéant, et que Hollande vaut Sarkozy. Tous courent après le Front national ; mais au lieu de le combattre, ils lui font la courte échelle.
     Il y a quelques jours, les dirigeants européens, français compris, versaient des larmes de crocodile sur les centaines de migrants naufragés de Lampedusa et de Malte. La réalité est qu’ils transforment l’Europe en une forteresse que les migrants fuyant la misère, la faim, la dictature voire la guerre, ne peuvent tenter de gagner qu’au péril de leur vie. C’est une politique inhumaine et criminelle.

                                                                                       Nathalie Arthaud, le 16.10.13.

Oui, les jeunes ont raison de se mobiliser par milliers. Les Valls et consorts n'ont pas encore eu raison de leur esprit de révolte et de solidarité. Mais Valls qui a 15 ans déjà voulait croquer, pour lui, le monde, l'a-t-il eu cet état-d'esprit un jour ?

mercredi 16 octobre 2013

Valls et consorts : chasse à l’enfant

Une collégienne rom a été arrêtée lors d’une sortie scolaire près de Pontarlier, avant d’être expulsée vers le Kosovo avec toute sa famille. Il ne manquait que deux mois à cette famille pour avoir 5 ans de séjour et pouvoir déposer une demande de régularisation. Elle était parfaitement « intégrée » selon les critères du gouvernement puisque les enfants étaient scolarisés et parlent français.

     Plusieurs dirigeants du parti socialiste, quand même gênés par la méthode et la publicité faite autour de cette affaire, demandent des « explications » tandis que Valls assume sa politique brutale d’autant qu’elle correspond au personnage qu’il s’est choisi pour réaliser ses ambitions. Il ne recule devant aucune crapulerie.

Elections : un piège si elles se réduisent au geste d’un jour

Des calicots fleurissent sur Argenteuil invitant les Argenteuillais électeurs à être « acteurs » des prochaines élections, les élections municipales de mars prochain et des élections européennes de fin mai 2014.
       Les milieux populaires représentent l’énorme majorité de la population de la Ville. Les capitalistes aiment d’autres cieux que les nôtres. Il faudrait effectivement que cette population saisisse l’occasion de ces élections pour dire qu’elle en a assez du chômage, des bas revenus, qu’il faut inverser le rapport entre la richesse et la difficulté à boucler les fins de mois. C’est pour cela, qu’il y aura une liste Lutte Ouvrière lors des Municipales à Argenteuil, et une liste de notre parti à l’échelle du pays lors des Européennes.
      Mais être acteurs, seulement deux ou quatre jours, de temps en temps, en mettant une enveloppe dans une urne ?
      Pour notre part, nous appelons le monde du travail, à être acteur chaque jour, en s’informant, en s’organisant et en agissant.
     Les élus de la bourgeoisie considèrent qu’une fois élus, ils disposent d’un « mandat » dont ils peuvent disposer à leur guise jusqu’aux prochaines élections.
     Les communistes sont, quant à eux, favorables à la révocabilité de tous les élus, à tout moment.

     Ce serait aussi un aspect de l’action « des acteurs » qui, conscients, mobilisés, agissant, pourraient renverser bien des montagnes.

Dassault : des millions en Rafale

Côté XVIème :

Malgré les efforts commerciaux répétés de tous les ministres et chefs d’État successifs, l’État français est le seul et unique client du Rafale, cet avion de combat construit par Dassault. Le prix trop élevé de ce joujou à 100 millions d’euros et les liens militaires qui relient la majorité des États - acheteurs potentiels - aux États-Unis expliquent ce bide commercial.

     L’Inde avait bien commandé sept Rafales livrables en 2016, mais un changement de ministre va retarder la transaction… Pas de problème pour Dassault : la Direction Générale de l’Armement, organisme lié a l’État français, va passer à la caisse. Pour rendre service à un richissime industriel, le gouvernement trouve sans problème 700 millions d’euros. Qui osera encore dire que Hollande n’est pas l’ami généreux des patrons ?

Côté Argenteuil : trois "échos" du bulletin d'entreprise Lutte Ouvrière de l'usine d'Argenteuil 


Réagir ensemble
Le témoignage de 2 ouvrières venues de Tunisie à propos de leurs conditions de travail là-bas a récemment été publié par un syndicat de l’usine ; il est éloquent. On constate que c’est à l’échelle de la planète que les grands groupes capitalistes donneurs d’ordre, comme Airbus et Dassault, sous-traitent et imposent à tous leur système d’exploitation. Ils nous mettent en concurrence, attisent les rivalités afin de mieux tirer les marrons du feu.
      En tout cas, ces ouvrières ne se laissent pas faire et nous montrent l’exemple. Nous avons tout intérêt à être solidaires et joindre nos voix aux leurs pour ne pas se laisser démolir les uns après les autres.

On a tous le même patron
Ici, à Argenteuil, c’est maintenant plus du quart de l’effectif de production qui souffre d’une situation de précarité : intérimaires, sous-traitants, prestataires de service.
     La direction multiplie les conditions pour mieux nous isoler, elle souhaite que chacun se considère comme un cas particulier avec des intérêts propres.
     Diviser pour régner, elle connaît son affaire, car c’est finalement notre force collective qu’elle craint…

Il ne sait pas compter
Lors du CCE d’octobre, l’un des directeurs généraux a affirmé que le taux horaire, c’est-à-dire le salaire des ouvriers de Dassault, était trop élevé.
    A son poste, on aurait pu s’attendre à ce qu’il sache compter Il n’y a pourtant pas de mystère, ce sont surtout les actionnaires qui coûtent cher, alors que les ouvriers, eux, rapportent.