La Ville organisera une « semaine du handicap »
du 12 au 18 novembre prochain. Une série d’initiatives sont prévues à ce
moment.
Pour illustrer la situation des
handicapés, un article dans le numéro de cette semaine daté du 10 octobre de
notre hebdomadaire Lutte Ouvrière se rapportant à une jeune du Val
d’Oise :
Hébergement pour adultes handicapés : un
jugement révélateur des carences de l'État
Lundi 7 octobre, le tribunal administratif de Pontoise, dans le
Val-d'Oise, a ordonné à l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France (l'ARS, une
agence de l'État), de trouver dans les quinze jours une place en hébergement
spécialisé pour Amélie, une jeune femme de 19 ans lourdement handicapée.
Ce jugement est assorti d'une astreinte de 200 euros par jour de retard.
Après avoir cherché en vain une place en
établissement médico-social depuis octobre 2012, les parents d'Amélie avaient
saisi la justice au nom du « droit à la compensation du handicap » et
du « droit à la vie ». À cette date, Amélie était devenue majeure et
avait dû quitter l'établissement pour jeunes handicapés qui l'accueillait
jusque-là. Elle était retournée au domicile familial, ce qui signifiait une
contrainte énorme pour sa famille, cette jeune femme ayant besoin d'une
surveillance 24 heures sur 24. Ses parents constataient aussi que ses troubles
mentaux augmentaient, du fait de son isolement.
La situation dramatique de cette famille
n'est pas rare. L'Unapei (Union nationale des associations de parents, de
personnes handicapées mentales et de leurs amis) signale que les délais
d'attente pour entrer dans des structures adaptées sont de deux ans au minimum.
Elle considère que 6 000 jeunes adultes handicapés sont contraints de
rester dans des foyers pour enfants, tandis que 5 000 autres doivent
retourner dans leur famille. Le nouveau plan Autisme présenté par le
gouvernement, qui prévoit la création de 1 500 places d'accueil pour
ces adultes handicapés dans la période 2013-2017, est loin de résorber ce
déficit.
Pour l'Unapei, le jugement du tribunal de
Pontoise est une première car, jusqu'à présent, les personnes handicapées qui
saisissaient la justice n'obtenaient, au mieux, que des dommages et intérêts.
Il crée un précédent judiciaire qui pourra peut-être aider d'autres handicapés
confrontés aux mêmes difficultés. Mais pour régler efficacement le problème de
leur hébergement, il faudrait que l'État construise les structures adaptées et
embauche les personnels compétents en nombre suffisant.
Valérie FONTAINE