Dimanche 28 juillet, en une seule journée, sept vacanciers se sont noyés sur
les plages de l'Hérault. L'inconscience des touristes est pointée du doigt, car
souvent le drapeau orange, voire rouge, avait été hissé, et il a été difficile
pour les surveillants dans une situation un peu exceptionnelle de faire
respecter les interdictions.
Peu de baigneurs imaginent le danger que peut leur faire courir la
Méditerranée, considérée comme plus calme que l'Atlantique mais où parfois,
comme dimanche, de forts vents provoquent des courants violents qui piègent même
les bons nageurs.
Mais à l'inconscience des baigneurs s'ajoute un manque de moyens. Certaines
noyades se sont produites avant l'ouverture des postes de secours, qui, même en
période de pointe, n'a lieu que vers 11 heures. C'est que depuis des années
l'État se désengage de la surveillance des plages. Le nombre de CRS
maîtres-nageurs sauveteurs qui y sont affectés est passé en dix ans de 722 à
471. Et un rapport de la Cour des comptes vient de réaffirmer la nécessité de
continuer ces réductions d'effectifs ! Comme les maires sont pénalement
responsables de la sécurité des baigneurs, c'est à eux de trouver des solutions
pour remplacer les CRS manquants. Assistés par la société de sauvetage en mer,
ils recrutent donc des contractuels ou des pompiers volontaires.
Mais quand la mer devient forte et dangereuse, que peut faire un poste de
secours doté de quelques maîtres-nageurs quand il faut à la fois scruter des
centaines de mètres de rivage bondés, faire l'information, expliquer les
dangers, délimiter au besoin des zones de baignade sûres, faire respecter les
interdictions, et porter secours à ceux qui sont en difficulté ?
L'irresponsabilité con-siste aussi à entasser au pic de l'été sept millions
de vacanciers sur les départements du littoral sans que soient mis en place les
moyens d'assurer au mieux leur sécurité.
Serge FAUVEAU