Geodis (Saint-Ouen-l'Aumône) : les travailleurs en grève font
reculer leur patron
Lundi 15 juillet, la totalité des salariés de l'entreprise Geodis de
Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise) se sont mis en grève contre la fermeture de
leur site, annoncée pour mi-septembre.
Geodis, filiale de la SNCF, possède 26 sites en Ile-de-France, qui effectuent
de la préparation de commandes et du transport pour de grands groupes
industriels. Sur celui de Saint-Ouen-l'Aumône, 48 salariés réceptionnent et
préparent des commandes pour le trust pharmaceutique Johnson et Johnson.
Celui-ci ayant décidé de changer de fournisseur, la direction de Geodis a
brutalement décidé la fermeture pure et simple du site en septembre prochain,
alors que déjà, depuis février, plus d'une vingtaine d'emplois ont été
supprimés, ce qui avait alors provoqué une première grève de quelques heures.
La décision de la fermeture a été prise lors d'un CE extraordinaire le
11 juillet, et annoncée aux travailleurs le lundi suivant. Immédiatement, la
totalité des salariés, y compris des employés et des chefs qui n'avaient jamais
fait grève, ont décidé d'arrêter le travail et de bloquer toutes les
marchandises entreposées sur leur site. Des salariés qui avaient prévu de partir
en vacance ont tout annulé pour rester avec leurs collègues.
Les grévistes revendiquaient davantage de propositions de reclassements
internes, avec des garanties de salaires et de postes et le doublement de la
prime en cas de licenciement.
Devant le silence de la direction de Geodis, les grévistes ont décidé de
bloquer trois autres sites Geodis en plus du leur, dont celui d'Achères, qui
approvisionne l'usine de Peugeot Poissy en faisceaux électriques et en panneaux
de porte. C'est suite à ce blocage du site d'Achères, et aux conséquences sur la
production de l'usine Peugeot Poissy, que la direction de Géodis a enfin accepté
de recevoir les syndicats. Elle a cédé sur une augmentation de 6 000 euros de la
prime de licenciement, de 500 euros de la prime de mutation, et sur le paiement
de deux jours de grève.
Mais les travailleurs restent vigilants : « Si jamais la direction tente de
nous entourlouper sur le plan social, on remettra ça ! »
Correspondant LO