vendredi 21 juin 2013

Brésil : le pouvoir change de ton, mais pas de politique

Les autorités brésiliennes espèrent éteindre la contestation qui secoue le pays sans changer leur politique. Après que plusieurs villes aient annoncé revenir sur l’augmentation des transports qui avait déclenché les premières manifestations, la présidente Dilma Roussef a expliqué qu’elle « comprenait » les protestataires et que c’était « le propre de la jeunesse de manifester ».

     Cette jeunesse lui montrera, espérons-le, qu’elle ne se laisse pas séduire par ces mielleux discours.







Flash ball : de l'opposition au gouvernement, une dangerosité diminuée ?

Lors d’une manifestation à Montreuil en juillet 2009, un cameraman perdait un œil. S’associant à un rassemblement de protestation, le Parti Socialiste, par la voix de son secrétaire national aux droits de l’homme publiait le communiqué suivant :

« Violence policière à Montreuil

Mercredi 8 juillet, alors qu’une cantine de rue et un rassemblement étaient organisés pour protester contre l’évacuation forcée de la clinique (squat investi par de nouveaux habitants et devenu lieu social et culturel du quartier) les forces de l’ordre ont violemment chargé les manifestants en utilisant à de nombreuses reprises des flash ball et en visant les manifestants à la tête. Parmi eux, plusieurs blessés, dont un cameraman qui a perdu l’usage d’un œil.

Le Parti socialiste demande que l’IGS, qui a été saisie, et la Commission nationale de déontologie de la sécurité puissent faire toute la lumière sur ce grave incident.
La dotation en flash ball de la police a été appuyée par l’argument que ces armes seraient non létales et leur usage rigoureusement encadré. Les faits démontrent qu’il n’en est rien. Ces flash ball sont utilisés de façon offensive en ignorant les principes supposés régler leurs interventions dont celui de « proportionnalité de la riposte », et ceci au risque d’occasionner des dégâts graves (tirs à bout portant, tirs à la tête).

Communiqué de Pouria Amirshahi,
Secrétaire national aux Droits de l’Homme, le 13.07.09. »


Ce n'est pas pour cet Argenteuil que nous luttons


Quand la droite argenteuillaise s’intéresse à l’emploi, on peut sourire... si on pouvait sourire d'un tel sujet

On ne pourra pas reprocher à la droite locale d’écrire sur l’emploi comme elle le fait dans la dernière livraison du Mag municipal. L’augmentation générale du chômage à Argenteuil comme à l’échelle du pays est le fléau numéro un pour le monde du travail.
     Mais concrètement, l’a-t-on vu protester contre la fermeture de l’usine de PSA-Aulnay qui touche un certain nombre d’habitants d’Argenteuil ? Loin de là, ces messieurs ont dénoncé le vote d’une aide aux salariés en difficulté qui se battaient pour leur emploi.
     Et question aide à l’emploi, que faisaient toujours les mêmes lorsqu’ils refusèrent pendant les années de leur mandat de titulariser des centaines et des centaines de contractuels employés par la Ville ?
     D’accord, c’est le passé, et du passé faisons table rase. Alors parlons du présent.
     Dans leur tribune, ces messieurs-emploi évoquent la liquidation de la Mission Intercommunale Jeunesse telle qu’elle était jusqu’alors. Eh bien parlons-en de la MIJ.
     Chacun à pu constater à la lecture de ce blog par nos prises de positions que nous étions en total désaccord avec la façon dont cette liquidation a été opéré.
     Lorsque les élus Lutte Ouvrière ont été sollicités sur la question, collectivement ou individuellement, ils y ont répondu. Lorsqu’ils ont appris telle ou telle initiative prise par les personnels, ils ont été présents. Lors de celles-ci, ils n’ont pas croisé ne serait-ce que l’ombre d’un de ces édiles !
    Mieux, cette MIJ était une structure intercommunale dans laquelle des amis de nos « champions de l’emploi » participaient à son Conseil d’Administration. Ces amis de cœur ont-ils protesté ? Leurs amis argenteuillais les ont-ils mis en demeure de le faire en le faisant savoir aux intéressés et à la population d’Argenteuil ? Nenni, mille fois non !
     Oui, l’emploi est la priorité du monde du travail et de la société toute entière. Le chômage a des conséquences dévastatrice, à Argenteuil comme ailleurs. Il faut interdire les licenciements. Il faut des embauches massives, à commencer pour rétablir un fonctionnement normal de nombre de services publics.

     Voilà le programme des militants qui « se battent pour l’emploi ». A mille lieux des discours démagogiques le temps d’une tribune des uns et des autres.

jeudi 20 juin 2013

Argenteuil : islamophobie, antisémitisme, racisme, nationalisme, contre des fléaux pour tous, l'union de tous

Contrairement à ce que le Parisien a annoncé dans sa livraison d’hier et contrairement au bruit qui en a circulé, aucune demande à manifester n’a été déposée pour demain vendredi suite aux agressions à l'encontre de femmes voilées sur Argenteuil de ces dernières semaines.
      En revanche, un rassemblement silencieux est prévu samedi devant le siège du représentant de l’Etat à Argenteuil, la Sous-préfecture.
      Les organisateurs de ce rassemblement exigent que les pouvoirs publics recherchent et sanctionnent de manière exemplaire les auteurs des attaques dont la communauté musulmane est la cible. Ils demandent que « la classe politique toute entière » condamne et prenne des mesures pour « enrayer la spirale des actes et des attitudes islamophobes », et que les médias informent correctement des drames en question. On peut toujours demander de telles choses qui ont, de notre point de vue, aucune chances de se concrétiser sérieusement.
     Pour l’essentiel, les actuels signataires sont des organisations qui militent au sein de la communauté musulmane, connues pour leur prise de position contre la loi sur le voile à l'école par exemple. Une seule a une activité sur Argenteuil, l'ATMF, dont nous rencontrons des militants régulièrement dans la vie locale.
     Nous rappelons ce que nous écrivions hier, loin de tout combat de telle ou telle communauté en tant que tel qui soit :
      « Il y a dans le pays la montée d’un courant réactionnaire qui se sent porté et encouragé.
     Ces idées réactionnaires se déclinent en nationalisme, en islamophobie, en antisémitisme, en racisme. Des individus en sont victimes, mais d’une façon ou d’une autre, si nous n’y prenons garde, elles se retourneront contre les classes populaires dans leur ensemble. » Et j’ajouterai : le combat contre ces obscurantismes concerne toutes les classes populaires, quelles que soient les origines ou les convictions philosophiques de chacun. Lutter contre tous ces obscurantismes, c’est resserrer les liens entre tous, c’est aider à l’unité nécessaire des classes populaires si nécessaires pour lutter contre les fléaux sociaux qui les touchent.
      Il faut affirmer une solidarité élémentaire à l’égard des femmes victimes, mais il est vital de défendre de telles convictions.  DM

      

Conseil municipal de ce lundi 24 juin

LUNDI 24 JUIN
19 HEURES 
HOTEL DE VILLE

De très nombreux points à l'ordre du jour méritent discussion. L'ordre du jour est affiché sur les panneaux municipaux ou sur le site de la ville. Sur toutes demandes de précisions vous pouvez nous contacter. Nous pouvons échanger sur les questions où des décisions importantes doivent être prises.
      Il sera en particulier discuté lors de ce conseil municipal :
      - de l'application locale de la "réforme" Peillon qui pose de gros problèmes à tous les acteurs, et alors que la concertation n'est pas terminée 
  -de décisions concernant la police municipale : perspective de l'augmentation importante des effectifs de celle-ci ; armement de celle-ci d'armes de catégories 4. Toutes choses auxquels les élus communistes de Lutte Ouvrière sont opposés ; 
        -une délibération "cadre sur les rapports entre l'enseignement catholique privé sous contrat et la ville d'Argenteuil" ;
      Bref, vraiment de quoi discuter, c'est le moins que l'on puisse dire. DM
     

Migrants : les à-côtés de l’intervention impérialiste en Libye

Un jeune rescapé d’un naufrage en Méditerranée qui a fait plus de soixante victimes porte plainte contre l’armée française et l’armée espagnole pour « non assistance à personne en danger ». Fuyant la Libye lors de l’intervention militaire de 2011, il les accuse de ne pas avoir secouru son embarcation alors même qu’elles l’avaient repérée. Les galonnés répondent hypocritement et cyniquement qu’ils étaient « sous commandement de l’OTAN ».
     Les armées impérialistes mènent de sales guerres avec les comportements qui vont avec

Brésil : on nous informe

« …Il y a tout un tas de choses qui se révèlent, des gens qui se politisent, forcément.
     Les médias, qui jouaient un rôle très particulier dans l'opinion publique (Les journalistes ont toujours fait des "critiques sociales" où ils étaient, soi-disant, du côté du peuple), se sont pris un énorme coup, mais ils essaient toujours de faire semblant d'être du côté du peuple malgré les attaques violentes (Morales et physiques) auxquelles ils se sont heurtés. Ils ont, bien évidemment, mis les "vandales" en avant, et chez Record (Une des plus grosses chaînes), par exemple, ils ont précisé qu'ils étaient bien conscients qu'il ne s'agissait pas du cas de la majorité des manifestants, pour bien montrer leur "respect" envers le mouvement.
      Quelques semaines auparavant, le gouvernement annonçait une réduction de
plusieurs dizaines de milliers de postes dans l'éducation nationale, parce que le pays avait, soi-disant, un nombre de professeurs "équivalent à celui d'un pays développé". Hier, le maire de São Paulo disait que l'augmentation de 20 centavos du coût des tickets de transport public -qui a été la goûte d'eau qui a fait déborder le vase- pourrait rapporter plus de 300 millions de reais "qui pourraient être utilisés pour la construction d'hôpitaux et l'amélioration du  système hospitalier" (Sans mentionner les licenciements dans l'éducation nationale, bien évidemment). Bref, dans tous les cas, cette augmentation a déjà été abandonnée dans plusieurs États face aux manifestations. Le nombre va peut-être s'accroître.
Le cynisme de la présidente, qui se dit "ravie et à l'écoute du peuple" est également frappant. Le PT est rejeté par un nombre d'individus qui ne cesse de s'accroître.
Une grève générale est prévue pour le 1er juillet.
     À ce que je vois, le mouvement est spontané. Il n'y a pas de vraie organisation ni d'idées pour guider le combat que les manifestants mènent contre l'Etat ... en tout cas, ces affrontements sont significatifs d'une colère qui n'a jamais cessé d'augmenter face à tous les coups portés à la population, malgré toutes les richesses qui sont produites sur place. L'arrivée de la Coupe du Monde a juste réveillé cette colère et, pour l'instant, on ne sait pas du tout comment ça va évoluer… »


Conférence sociale : un article dans Lutte Ouvrière de ce jour

Conférence sociale : s'opposer aux prochains mauvais coups

La voilà la « grande conférence sociale 2013 ». Les 20 et 21 juin, confédérations syndicales et représentants du patronat devaient s'installer pour « dialoguer » sous le patronage du gouvernement. Et le président de la République en personne devait sonner l'ouverture de la messe.
      Sont au programme la formation professionnelle, les conditions de travail, les filières d'avenir, l'avenir des services publics de même que celui de la protection sociale et... des retraites. À l'issue de ces deux journées de « tables rondes », le Premier ministre définira la « feuille de route ». Ensuite, il y aura des mois de négociations pour aboutir à un « accord » avant la fin de l'année, puis à une loi de réforme, notamment de réforme des retraites.
      C'est exactement le même planning et la même opération que celle qui, après la conférence sociale de juillet 2012, a permis au gouvernement d'imposer l'ANI (Accord national interprofessionnel), puis la loi dite de « sécurisation de l'emploi » qui ne sécurise que la volonté du patronat d'en finir avec ce qui reste des droits des travailleurs.
     Aujourd'hui la mascarade a pour but d'imposer la volonté du patronat en matière de retraites – travailler plus longtemps, cotiser davantage pour toucher une pension plus faible – et de la travestir en un « accord » négocié avec les confédérations syndicales. Tel est l'objectif du gouvernement. Et le Premier ministre s'en frotte les mains : « Le dialogue social, c'est la marque de fabrique de notre gouvernement. C'est la bonne méthode et tous les partenaires sociaux la partagent. »
     Certaines confédérations syndicales renâclent. Le secrétaire général de FO menace : « Si les pistes retenues ne vont pas dans le bon sens, nous n'hésiterons nullement à mobiliser. » De son côté la CGT annonce « plusieurs grands meetings sur tout le territoire dès la rentrée de septembre » et devrait décider d'ici la fin du mois d'une « journée d'action interprofessionnelle en lien avec le calendrier parlementaire concernant les grands dossiers sociaux et notamment la réforme des retraites ».
     Qu'une journée d'action soit prévue, c'est vraiment le moins, mais à condition qu'elle ne soit pas un simple alibi. Pour mettre en échec les projets gouvernementaux et patronaux, il faut une forte mobilisation des travailleurs. Certes, elle ne se décrète pas en appuyant sur un bouton mais au moins doit-elle être annoncée, préparée de manière à convaincre les travailleurs, à leur donner confiance dans leurs forces et leur capacité à lutter. Et le fait de participer au simulacre de dialogue instauré par le gouvernement n'est pas la meilleure façon de préparer cette mobilisation.
     Les récentes journées de grève dans les transports ont montré que bien des salariés comprennent la nécessité d'une riposte. Alors, pour que le rapport de force change enfin en faveur des travailleurs, il faut préparer une riposte à la hauteur des attaques en commençant par s'opposer clairement aux politiques patronales et gouvernementales.

                                                                    Sophie GARGAN