Le 9 octobre, manifester contre les suppressions d'emplois et l'austérité
Le 9 octobre les travailleurs sont appelés par la CGT à une journée
de mobilisation « pour l'industrie, pour l'emploi, avec une Sécurité
sociale professionnelle ». Si, dans un premier temps, seule la
Fédération de la métallurgie était à l'origine de l'appel, aujourd'hui
sept fédérations CGT de l'industrie, et au-delà, des transports à
l'Éducation nationale, se sont également jointes à la journée
du 9.
Face à la croissance du chômage et à l'austérité imposées par le
patronat et le gouvernement, une riposte est attendue par bien des
militants syndicaux et par bien des travailleurs.
Actuellement, il y a plus de trois millions de chômeurs, auxquels
s'ajoutent presqu'autant de salariés en sous-emploi et surtout en
sous-salaire. Et les menaces lancées par de grands groupes
capitalistes, de PSA à la Banque de France, en passant par
Alcatel-Lucent, ArcelorMittal, Sanofi, Pétroplus et tant d'autres
conduiront à fabriquer encore plus de chômeurs, si un coup d'arrêt n'est
pas mis à cette hémorragie.
Dans cette situation déjà dramatique et qui s'aggrave, la direction
de la CGT donne comme objectif de « relancer l'industrie ». Mais
qu'est-ce à dire ? Les patrons n'ont qu'un seul but, celui de
préserver, si ce n'est d'augmenter leurs profits, quitte pour cela à
jeter des travailleurs à la rue ou à fermer des usines. Leurs capitaux,
ils les font circuler là où la rentabilité immédiate est la
plus forte. Ainsi fonctionne ce système fou. Alors si « sauver
l'industrie » veut dire donner plus d'aides et subventions au grand
patronat, ce qui se fait depuis des décennies sans aucun impact sur
l'emploi, ce n'est pas un mot d'ordre juste. Ce serait à l'État avec
l'argent des contribuables de relancer de grands travaux pour construire
des logements, des écoles, des hôpitaux, sans en passer
par les promoteurs. Alors il faut être clair. Cette mobilisation doit
s'entendre comme l'occasion de mettre en avant les mesures d'urgence
indispensables à la survie des travailleurs menacés, et par
les plans de suppressions d'emplois et par l'attitude complice du
gouvernement vis-à-vis du grand patronat, responsable de cette saignée.
Le 9 octobre, les travailleurs seront nombreux pour exiger l'arrêt
des suppressions d'emplois, l'embauche des travailleurs précaires et des
jeunes sans emploi, la répartition du travail entre tous
sans diminution de salaire. Il faut exiger que les salaires et les
pensions soient revalorisés et indexés réellement sur le coût de la vie,
dûment constaté par les travailleurs eux-mêmes. Il faut
exiger que les services publics cessent de se dégrader et que soient
embauchés des infirmières, des postiers, des enseignants etc. Il faut
affirmer que tout cela est possible, non pas en voulant
convaincre le patronat qu'une autre politique pourrait également lui
être favorable, mais en disant que toutes les richesses accumulées par
la classe capitaliste doivent en premier lieu servir à
garantir l'emploi et les salaires.
Les travailleurs, les chômeurs, les retraités devront se montrer en
force dans l'une ou l'autre des sept manifestations régionales
organisées le 9 octobre, en exprimant clairement leurs exigences
vitales. Cette démonstration doit être une réussite, et un premier pas
vers les mobilisations plus amples qui seront indispensables à
l'établissement d'un rapport de forces favorable au monde
ouvrier.
Viviane LAFONT