C’est la fin du secret de polichinelle, la direction
a annoncé officiellement ce qui était dans son plan « secret »
dévoilé il y a un an et demi par la
CGT : la fermeture de l’usine d’Aulnay et des milliers
de suppressions d’emplois au total (8 000, dont 1 400 à Rennes). C’est un
véritable crime, un crime social contre les travailleurs. Le groupe PSA et la
famille Peugeot, son principal actionnaire, ont accumulé des milliards de
profits ces dernières années. Et ces gens-là décident de bouleverser la vie de
milliers de familles et de ruiner des régions. Pour gagner toujours plus !
Comme l’a
dit le représentant CGT de PSA Aulnay, c’est une déclaration de guerre à la
classe ouvrière . Il faudra, dans le camp des travailleurs, que cette
déclaration ait une réponse à la hauteur de l’attaque.
Un
communiqué de Lutte Ouvrière du 12.07.12. :
Le
groupe PSA sème la misère, il récoltera la colère
Après des mois de mensonges et de faux-semblants, la
famille Peugeot, qui cache des milliards de bénéfices en Suisse depuis des
décennies, a annoncé ce matin que l’usine PSA d’Aulnay, qui emploie plus de 3
000 salariés, fermera ses portes en 2014.
A cette fermeture s’ajoutent des milliers de
suppressions d’emplois dans les autres usines du groupe, notamment à Rennes et
à Sevelnord. Au total, 8 000 suppressions de postes sont annoncées. Sous
prétexte que les ventes de PSA auraient chuté au premier semestre 2012, les
actionnaires de PSA vont faire perdre leur gagne-pain à des milliers de
travailleurs.
Il n’y a aucune raison d’accepter cela.
C’est une nécessité pour tous de faire reculer ce
patronat avide, qui accumule des milliards sur le dos des travailleurs et
licencie dans de nombreux secteurs. Il faut qu’il apprenne, lui et tous ceux
qui le soutiendront, qu’en semant la misère, c’est la colère de tout le monde ouvrier
qu’ils vont récolter.
Nathalie Arthaud
Un article de l’hebdomadaire Lutte Ouvrière daté du
13.07.12. :
PSA : les mensonges grossiers du patronat
Depuis
une semaine, la direction du groupe PSA - et derrière elle les représentants du
patronat - ont mis en route la grosse machinerie pour préparer l'opinion à
l'annonce de la fermeture d'Aulnay et de milliers de suppressions de postes
dans d'autres usines.
Dans cette comédie bien huilée, la
direction du groupe a reçu le soutien de toute une partie de la presse, bien
complaisante : depuis une semaine, les titres, tous plus catastrophistes les
uns que les autres, s'enchaînent à la une des médias : « PSA s'effondre », «
PSA au bord du gouffre », a même titré Le Figaro. Un gouffre où la famille
Peugeot ne devrait pas se faire trop mal si elle devait y tomber, sa chute
étant amortie par le matelas de milliards qu'elle cache en Suisse depuis des
décennies.
Mais la presse n'est pas seule à jouer
cette partition : un certain Eric Saint-Frison, « consultant automobile », a
expliqué le 5 juillet sur BFM avec le cynisme de ceux dont l'avenir n'est
pas menacé par un licenciement : « La question est de savoir pourquoi il
faudrait garder un site industriel là où il ne devrait plus y en avoir ? »
Quant à la patronne du syndicat des milliardaires, Laurence Parisot, elle a
naturellement pris fait et cause pour la fermeture d'Aulnay en expliquant qu'il
fallait « accepter des restructurations » au nom de la compétitivité -- et cela
même si c'était « douloureux ».
Ce qui a provoqué toute cette
effervescence, c'est la publication d'un simple chiffre : les ventes de PSA, au
premier semestre 2012, auraient chuté de 13,6 %. Même si ce chiffre reflétait
réellement une baisse des ventes, on ne voit pas bien en quoi il justifierait
une saignée de milliers d'emplois : rappelons qu'en 2010 et 2011, PSA a réalisé
les deux meilleurs chiffres de vente de son histoire, et que même avec 13 % de
chute, le groupe resterait encore très au-dessus de ses chiffres des années
1990.
Mais de toute façon, l'annonce de ce
chiffre est une grossière manipulation. La direction « oublie » en effet de
préciser que, suite à l'accord avec GM, elle a décidé de suivre l'embargo
américain sur le marché iranien. Or, ce marché tenait jusqu'alors la deuxième
place dans les ventes du groupe, juste après la France. En renonçant à
exporter en Iran, PSA a décidé de s'asseoir sur 457 000 voitures vendues
par an (en 2011), soit quelque 200 000 en six mois... quelle surprise, tout
juste le chiffre de baisse des ventes annoncé cette semaine ! Hormis ce choix
stratégique du constructeur, il n'y a donc pas de baisse des ventes... mais
simplement une annonce bien opportune, qui permet de justifier aux yeux de
l'opinion la fermeture d'une usine de montage.
Il y a au moins une catégorie de la
population que ces manœuvres rendent enthousiastes : ce sont les spéculateurs.
Le jour où la presse a donné la parole à un syndicaliste du groupe qui disait
craindre plus de 10 000 licenciements à venir chez PSA, l'action du groupe
bondissait... de plus de 5 % !
Correspondant LO