Une Femme déterminée de l’Égalité
J’avais joint Michèle après les vacances. Je voulais échanger sur ce qu’elle travaillait, quel livre elle allait faire paraître, pour organiser à Argenteuil un bel entretien comme il y en avait eu déjà plusieurs entre nous depuis 2013.
Ma rencontre avec « L’affaire Audin » a été très tardive. Je n’ai pas fait le rapport entre elle et deux personnes que j’avais connues, l’une dès 1975, l’autre une décennie plus tard. La première, je ne découvrirai que bien plus tard que le militant du PCF qui m’avait si bien accueilli à mon arrivée à l’école primaire Paul Éluard 1 était le beau-frère de Maurice Audin : Christian Buono, militant du Parti Communiste Algérien et en France du PCF. Louis, l’instituteur d’Argenteuil, à qui je vendais Lutte ouvrière et qui était un des deux fils de Josette et de Maurice.
Et puis, ma plongée dans les livres d’histoire m’a fait connaître l’Affaire, non le drame d’un seul homme et d’une famille mais le symbole de la répression de l’État en Algérie pour maintenir la colonisation et contre l’indépendance qui fit des centaines de milliers de victimes. (Voir la brève suivante)
À l’occasion de la reconstruction du lycée Romain Rolland, il m’a semblé évident qu’il devait s’appeler Maurice Audin ou Maurice et Josette Audin. Je l’ai proposé au maire d’Argenteuil d'alors, Philippe Doucet. L’idée a été reprise. Voir dans une brève particulière ci-dessous ce qu’il en advint.
Louis était mort. J’ai connu sa sœur aînée Michèle et son frère Pierre (décédé il y a deux ans) à l'occasion de la dédicace du Parc Maurice Audin, en même temps que je faisais la connaissance de Josette Audin. En 2013, je m'entretins avec Michèle à propos de son premier livre, sur la vie de son père, « Une vie trop brève ». Une amie commune, Sylvie Thénault, l’historienne des deux rives de la Guerre d’Algérie, participa à cet entretien.
Férue de Mathématique comme ses parents, Michèle devint enseignante à l’Université, à Strasbourg.
Avec « Une vie brève », elle était devenue, entre littérature et histoire, une autrice. Elle n’allait plus cesser d’écrire et de publier, en particulier sur le mouvement ouvrier du XIXème siècle et la Commune.
Michèle : une femme déterminée, une femme de l’Égalité des genres. Elle me reprenait lorsque, utilisant une formule de courtoisie initiée par la Révolution française, j’écrivais « Salut et fraternité ». Pour elle, c’était Salut et Égalité. Je n’oublierai pas cette formule que j’écrirai systématiquement dorénavant à sa mémoire.
Alors, Salut Femme Michèle. Quant à l’égalité, nous continuerons le combat pour la réaliser. DM

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