Universités : un sondage scandaleux
Un sondage sur l’antisémitisme dans les universités a été commandé à l’IFOP par le ministère de l’Enseignement supérieur. Sa méthode a fait réagir jusqu’aux présidents d’université, pourtant habitués à relayer la politique ministérielle, qui ont refusé de le cautionner en raison « de sa conception et des questions posées ».
Publié le 26/11/2025
Présenté comme destiné à mesurer l’évolution de l’antisémitisme dans les universités, le sondage est en fait orienté pour alimenter la campagne qui a commencé dans les semaines suivant l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 : en qualifiant d’antisémites à la fois les agressions contre des Juifs et les prises de position contre les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza, une grande partie de la classe politique, Macron en tête, cherche à discréditer l’opposition à la politique de l’État d’Israël et de ses soutiens.
Ainsi, le sondage mélange des questions sur les préjugés antisémites et des questions sur la situation au Moyen-Orient. Il fait d’ailleurs lui-même l’amalgame entre Israël et les Juifs en général, ce dont il accuse les opposants à la politique israélienne. Ainsi, le participant au sondage doit choisir entre qualifier Israël de « pays puissant qui mène une politique agressive vis-à-vis de ses voisins » ou de « petit pays qui se défend contre des pays voisins, dont certains souhaitent le détruire ». Il faut aussi se déterminer sur les principales causes de l’antisémitisme en France qui ne peuvent être, selon les auteurs du sondage, que « le rejet, la haine d’Israël », « le complotisme », « les idées d’extrême gauche », « les idées d’extrême droite » ou « les idées islamistes ». À cela s’ajoute la question : « Selon vous, quel est le groupe ethnique ou religieux qui est le plus largement victime d’actes violents en France », qui indique comme choix possible les musulmans, les Roms, les catholiques, les Noirs ou les Juifs ; quelle question !
Enfin, il est aussi demandé si l’on a une « très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise image » des Israéliens « en tant que peuple », si les responsables du conflit sont « avant tout les Israéliens », « avant tout les Palestiniens », ou « autant les uns que les autres » ; rien n’est proposé au sondé qui refuserait de mettre tous les Israéliens ou tous les Palestiniens dans le même sac.
Suite à l’opposition qui s’est exprimée dans les universités, l’enquête sera peut-être abandonnée.
Elle n’en juge pas moins la malhonnêteté intellectuelle des responsables politiques qui s’érigent en héros de la lutte contre l’antisémitisme, et veulent en réalité faire taire ceux que le génocide à Gaza révolte et qui l’expriment sur leurs lieux de travail et d’études.
Claire Dunois (Lutte ouvrière n°2991)
Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :
Aujourd’hui dimanche 30 novembre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;
-lundi 1er décembre, de 18 h. à 19 heures, centre commercial, cité des Raguenets, St-Gratien.

