dimanche 30 novembre 2025

Universités : un sondage scandaleux

Universités : un sondage scandaleux

Un sondage sur l’antisémitisme dans les universités a été commandé à l’IFOP par le ministère de l’Enseignement supérieur. Sa méthode a fait réagir jusqu’aux présidents d’université, pourtant habitués à relayer la politique ministérielle, qui ont refusé de le cautionner en raison « de sa conception et des questions posées ».

Publié le 26/11/2025

 

Présenté comme destiné à mesurer l’évolution de l’antisémitisme dans les universités, le sondage est en fait orienté pour alimenter la campagne qui a commencé dans les semaines suivant l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 : en qualifiant d’antisémites à la fois les agressions contre des Juifs et les prises de position contre les massacres perpétrés par l’armée israélienne à Gaza, une grande partie de la classe politique, Macron en tête, cherche à discréditer l’opposition à la politique de l’État d’Israël et de ses soutiens.

Ainsi, le sondage mélange des questions sur les préjugés antisémites et des questions sur la situation au Moyen-Orient. Il fait d’ailleurs lui-même l’amalgame entre Israël et les Juifs en général, ce dont il accuse les opposants à la politique israélienne. Ainsi, le participant au sondage doit choisir entre qualifier Israël de « pays puissant qui mène une politique agressive vis-à-vis de ses voisins » ou de « petit pays qui se défend contre des pays voisins, dont certains souhaitent le détruire ». Il faut aussi se déterminer sur les principales causes de l’antisémitisme en France qui ne peuvent être, selon les auteurs du sondage, que « le rejet, la haine d’Israël », « le complotisme », « les idées d’extrême gauche », « les idées d’extrême droite » ou « les idées islamistes ». À cela s’ajoute la question : « Selon vous, quel est le groupe ethnique ou religieux qui est le plus largement victime d’actes violents en France », qui indique comme choix possible les musulmans, les Roms, les catholiques, les Noirs ou les Juifs ; quelle question !

Enfin, il est aussi demandé si l’on a une « très bonne, assez bonne, assez mauvaise ou très mauvaise image » des Israéliens « en tant que peuple », si les responsables du conflit sont « avant tout les Israéliens », « avant tout les Palestiniens », ou « autant les uns que les autres » ; rien n’est proposé au sondé qui refuserait de mettre tous les Israéliens ou tous les Palestiniens dans le même sac.

Suite à l’opposition qui s’est exprimée dans les universités, l’enquête sera peut-être abandonnée.

Elle n’en juge pas moins la malhonnêteté intellectuelle des responsables politiques qui s’érigent en héros de la lutte contre l’antisémitisme, et veulent en réalité faire taire ceux que le génocide à Gaza révolte et qui l’expriment sur leurs lieux de travail et d’études.

                                                       Claire Dunois (Lutte ouvrière n°2991)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

 

Aujourd’hui dimanche 30 novembre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;

-lundi 1er décembre, de 18 h. à 19 heures, centre commercial, cité des Raguenets, St-Gratien.

 

Ukraine : Les dirigeants européens veulent leur part

 Les dirigeants européens veulent leur part

Dès la parution du document de Trump sur l’Ukraine, la « coalition des volontaires » – soit une grande partie des dirigeants européens – est montée au créneau.

Publié le 26/11/2025

La coalition a crié que son plan faisait la part trop belle à Moscou, qu’aucune paix ne pouvait se conclure en Ukraine, dans le dos de son gouvernement, et de l’Union européenne. Pour Macron, il faut « la paix, pas une capitulation ».

L’ancien président Hollande y est allé de sa déclaration sur « le plan de Trump pour l’Ukraine [qui] réduit l’Europe au rang de spectatrice assiégée ». Pour avouer crûment que, dans l’affaire, l’UE ne compte pour rien, il faut comme lui se trouver en semi-retraite forcée. Mais le problème, pour les dirigeants européens qui sont encore aux affaires, est qu’ils auraient bien du mal à reconnaître, devant leur opinion publique, qu’ils ne décident pas grand-chose. De surcroît, il leur faudrait admettre que, bon gré mal gré, ils vont devoir s’aligner sur ce que veut Washington. Autrement dit, ils vont devoir avaliser un accord dans lequel le régime ukrainien a perdu beaucoup de sa valeur dès que ses parrains américains ont trouvé à défendre leurs intérêts sans lui, voire contre lui. Et cela d’autant que le pouvoir ukrainien, qu’eux et leurs compères européens encensaient, dont ils disaient qu’on devait le soutenir à tout prix, est si affaibli par les affaires de corruption à grande échelle, que Zelensky pourrait devoir céder sa place un de ces jours. Cela pourrait être, par exemple, à son prédécesseur, le milliardaire Porochenko, qui se permet, en pleine guerre, d’appeler à la démission du gouvernement Zelensky.

En fait, les dirigeants européens sont surtout mortifiés de voir poindre un accord dans lequel ils sont les parents pauvres et où les trusts américains – et russes – se tailleront une grosse part du gâteau. Mais la diplomatie et les diplomates peuvent servir à masquer la brutalité des rapports de force, et de leur expression. Pour faire passer la pilule, et permettre aux puissances impérialistes de second rang de ne pas trop perdre la face, Trump a concédé que ses alliés pouvaient discuter de son plan, et même – il faut bien ménager leur ego – « l’améliorer ».

Les dirigeants européens et Zelensky ne tarissent donc pas maintenant de qualificatifs sur les « progrès », les « avancées » obtenues : le texte, devenu « meilleur », pourrait encore être « amélioré ». Jusqu’à ce que Trump siffle la fin de la partie ? À moins qu’il n’y voie l’occasion, en soufflant le chaud et le froid, d’obtenir… quelques concessions de Poutine, dont il pourrait se prévaloir à grands coups de trompe.

Si après cela Trump ne se trouve pas en bonne place pour le prix Nobel de la paix 2026, c’est à n’y rien comprendre. Quant aux Macron, Merz en Allemagne ou Starmer en Grande-Bretagne, ils pourront toujours prétendre qu’ils ont œuvré eux aussi à la « paix ». Mais sans oublier, tel Macron, de dire que « sans éléments de dissuasion, les Russes reviendront ». Pour qui n’aurait pas compris : il ne faudrait pas qu’un cessez-le-feu mette en péril la « commande historique » de 100 Rafale et autres engins de mort, signée par Zelensky durant sa visite à la base aérienne de Villacoublay. Pour les marchands de canons et les dirigeants impérialistes, qui sont leurs commis, la paix qu’ils préfèrent est souvent celle des cimetières.

                                                               P. L. (Lutte ouvrière n°2991)

Stellantis Poissy : les promesses patronales engagent ceux qui les croient

 

« Solution d’emploi » ? L’expérience de millions de chômeurs

 

 

La direction de Stellantis claironne qu’elle va investir 20 millions d'euros pour moderniser les lignes d'emboutissage pour des pièces de rechange et la mise en place d'une activité dite « circulaire » dans son usine de Poissy, que chacun sait être sur la sellette.

         Selon elle, cela assurerait 20 ans de production sur le site... mais sans y construire un seul véhicule. Comment la croire quand elle dit que les 2 000 salariés auront tous une « solution d’emploi » ?

         Ce qui est certain, c’est les ouvriers devront se battre pour ne pas en faire les frais.

Argenteuil, quartier du Val-Nord, retour sur le documentaire « On n’est pas des racailles » (1) : une question au maire d'Argenteuil

 

Mais qu’en pense-t-il vraiment aujourd’hui ?

 

Sur cette capture, c'est vrai, on le sent quelque peu dubitatif...

Sur sa page Facebook, le maire d’Argenteuil écrit à propos du documentariste : « …Il s’est servi de ses archives personnelles pour retracer les trajectoires de ses amis d'enfance, Abdellah, Rafik, Toufik et Akim. Une histoire sensible et authentique de ce quartier qui l’a vu grandir. » Il poursuit : « Ce documentaire montre que la réussite se construit dans la dignité, l’accomplissement personnel et l’attachement à ses racines. »

         Globalement, rien de trop discutable dans ces mots. Mais il y a tout de même autre chose qui me tracasse. Dans ce documentaire où le reportage de la venue de Nicolas Sarkozy sur l’esplanade est la pièce de départ du scandale, on voit le maire d’Argenteuil pas spécialement mécontent de l’affaire, mais plutôt dubitatif sur cette capture d'écran.

         Plutôt que des mots laudatifs sur le documentaire en question, on aimerait savoir ce qu’il en pense aujourd’hui. Il n’a pas pris suffisamment ses distances à l’époque ? Ses liens politiques ont primé ?

         Aujourd’hui, voilà les vraies questions. DM