Avoir en tête qu’il nous faudra un jour exproprier les banques
La brève que j’ai écrite il y a quelques jours à propos des Distributeurs A Billets a suscité un certain intérêt. Je me permets d’y revenir car il est très révélateur de la nature capitaliste actuelle de la société qui a sa traduction au niveau de la vie locale, de la vie des habitants, et de l’action municipale.
Cette dernière est prise directement dans l’étau des intérêts du Capital. À Argenteuil, le sujet n’est pratiquement jamais vraiment abordé malgré la masse énorme des emprunts souscrits nécessaire à l’action municipale. Je n’ai pas de compétence spéciale en la matière mais un article de la Banque postale évoquait à l’automne dernier des taux pour les collectivités locales s’élevant, pour résumer, entre 6 et 8 %. Cela donne au moins un ordre d’idée.
Un des principaux flux qui alimentent les caisses des différentes banques est celui du versement des salaires, pensions, et indemnités du monde du travail sur les comptes en banque. Finalement, cela représente des fonds gigantesques. Et c’est sur ce plan que la question des DAB devient extrêmement sensible et devrait particulièrement démanger les travailleurs.
Ces derniers ne devraient au moins avoir aucune difficulté pour pouvoir récupérer quand ils le souhaitent les espèces dont ils ont besoin.
L’ensemble des banques, unies, ont une politique drastique de réduction des DAB. Ainsi, entre 2018 et 2023, plus de 8500 distributeurs ont été supprimés. N’allons point chercher loin l'origine du montant extravagant de leurs résultats. Le Crédit Mutuel en a ainsi réalisé un de 4,5 milliards en 2024 !
À Argenteuil, les habitants peuvent mesurer la déclinaison locale de la diminution du nombre de DAB.
Alors, sur ce plan, comme sur bien d’autres, c’est la mobilisation de la population qui devrait pouvoir contrer une situation où c’est tout de même fort de café de devoir perdre son temps et faire des kilomètres pour récupérer son argent mis à la disposition gratuitement aux banques.
À défaut aujourd'hui de la mobilisation et de la colère de la population, on peut comprendre que les édiles décident de ponctionner le budget communal pour pallier les conséquences de la soif de profits des établissements bancaires. Les deux DAB en question sont bien utiles comme je le constate régulièrement le vendredi à l’occasion de la vente de notre journal à l’entrée du marché du Val.
Même utilisée à bon escient, cette somme (qui ne représente que moins de 10% de celle connue pour l’évènement religieux d’avril-mai, lui sans aucun intérêt pour la population) reste tout de même dans la gorge des habitants. Ce qui n’était pas le cas du communiqué municipal qui n’avance aucune critique à l’encontre des banques et de la nécessité de devoir pallier leurs décisions de soif de profit. DM

0 commentaires:
Enregistrer un commentaire