Nucléaire : jusque-là, tout va bien…
23 Août 2023
Le 21 août, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a autorisé EDF à maintenir en activité dix ans de plus un réacteur de sa centrale du Tricastin, dans la Drôme. C’est la porte ouverte au prolongement de la vie des installations au-delà des quarante années initialement prévues.
Quel que soit le sérieux des études et vérifications faites par les spécialistes de l’ASN et ceux d’EDF, il s’agit d’une décision politique, contrainte et forcée par la situation qui plus est. Devant la demande croissante, encore amplifiée par la politique du tout-électrique, devant les hausses du prix de l’énergie et les menaces de pénurie, Macron avait déclaré : « Il faut maintenir en fonctionnement le plus de réacteurs possible. » La décision de l’ASN permet donc à EDF d’obtempérer.
L’État avait choisi dans les années 1960 le tout-nucléaire, pour le plus grand profit de quelques trusts, sans savoir ni ce qu’il adviendrait des déchets, ni ce qu’on ferait des centrales hors d’usage. Il a, une fois le système au point, pompé sans retenue dans les finances d’EDF, organisant même son pillage par la concurrence privée, mettant de fait en péril la maintenance des installations par manque de financement et de recrutement de travailleurs qualifiés. Au bout du compte, à l’automne 2022, EDF et le gouvernement avaient prédit, dans l’un des pays les plus riches et les plus équipés du monde, des coupures de courant pour l’hiver et demandé à la population de bien vouloir se restreindre.
La décision de maintenir en activité les vieux réacteurs, en commençant par un de ceux du Tricastin, sera donc tout sauf le résultat d’une étude scientifique sereine et d’une prise en compte réelle des besoins sociaux.
Il faut du courant pour alimenter la pompe à profit, à EDF d’en produire, au gouvernement d’enrober la pillule... et advienne que pourra, y compris Fukushima sur Loire ou Tchernobyl du Rhône.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2873)
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