vendredi 2 décembre 2022

État. Serviteurs de la bourgeoisie et patrimoine. Cayeux, profil doré d’un petit serviteur

Gouvernement : une ministre à la rue

30 Novembre 2022

Héritière de la famille Panhard (automobiles et blindés militaires) et des laboratoires Fournier, Caroline Cayeux a dû démissionner le 28 novembre de son poste de sous-ministre.

Cette bonne bourgeoise est aussi propriétaire avec sa sœur d’un bel immeuble haussmannien place de l’Alma, à deux pas de la tour Eiffel, dispose de chasses en Sologne et est mariée à un gros agriculteur de l’Oise.

Devenue maire de Beauvais en 2001, elle manifestait à peine élue sa répugnance pour les mendiants installés devant les commerces de son centre-ville, proclamait que le logement social « ce n’est pas ma tasse de thé », et exilait dans le quartier populaire de la ZUP Argentine les marchands de tapis, épices et tissus orientaux qui faisaient vivre le marché de centre-ville. Résultat : le marché de la ZUP est devenu le principal marché de la ville, et celui du centre a été réduit comme peau de chagrin. Mais il sent bon le produit bio pour son public bo-bo !

Si, en 2017, Caroline Cayeux a misé sur le mauvais cheval, Fillon, elle a su se rattraper à l’élection suivante en se positionnant pour Macron, finissant par décrocher, in extremis et par la petite porte, un poste de sous-ministre. Las ! Ses propos homophobes – « ces gens-là » – l’ont rattrapée au mois d’août, la faisant trébucher une première fois. Comble de malheur, la Haute autorité sur la transparence de la vie publique s’intéressait à elle pour avoir « malencontreusement » sous-déclaré son patrimoine immobilier lors de sa nomination de ministre déléguée. Pas de chance : cette dernière tuile lui est tombée sur la tête juste après qu’elle a démissionné de son poste de maire de Beauvais, l’obligeant cette fois à démissionner du gouvernement.

Voilà donc Caroline Cayeux sans-poste-fixe, ou à peu près, car il lui reste la présidence de l’Agglo de Beauvais. Sa situation n’a cependant rien à voir avec celle des migrants qui errent la nuit dans les rues de Beauvais sans qu’elle ait jamais levé le petit doigt pour eux : elle pourra toujours se distraire en chassant cerfs et sangliers en Sologne !

                                         Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2835)

 

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