La Commune : première ébauche d’un État ouvrier
Travailleurs de tous les pays, unissons-nous !
La Commune prouve aussi, par ses actes autant que par ses paroles, que les prolétaires en lutte n’ont pas de patrie, en accueillant et en donnant sans hésiter des responsabilités aux étrangers qui veulent s’engager dans ses rangs. Léo Frankel, ouvrier bijoutier hongrois, membre de l’Internationale, est installé depuis 1867 à Paris. Il est élu à la Commune par le 13e arrondissement et nommé à la tête de la commission du Travail et de l’Échange où il joue un rôle des plus importants. La Commune déclare à cette occasion au Journal officiel que son drapeau est celui de la République universelle et que les étrangers qui la servent deviennent implicitement ses citoyens.
Elle n’hésitera pas non plus à nommer commandant militaire en chef de la place de Paris un polonais, Jaroslaw Dombrowski, officier de carrière, exilé suite à l’insurrection de Varsovie de 1863, qui se porte volontaire et s’illustre dès les premières attaques des versaillais.
Ils sont loin d’être les seuls. Parmi les communards arrêtés à l’issue de la Semaine sanglante, on compte 1 725 étrangers, dont beaucoup de Belges et d’Italiens.
Le patriotisme des communards consistait à défendre Paris contre l’occupant prussien et la République contre l’Assemblée royaliste de Versailles. Mais la Commune fait la différence entre les peuples et leurs dirigeants. Elle affirme sa haine farouche des guerres de conquête, fustige les généraux « couards devant la Prusse », transformés en « foudres de guerre contre les Français ». Quelle meilleure preuve de la veulerie de la bourgeoisie que la réconciliation de Thiers et de Bismarck contre Paris ?
Symboliquement, le 13 avril, sous l’impulsion du peintre Courbet, la Commune démolit la colonne Vendôme, monument à la gloire du militarisme, érigée au début du siècle par Napoléon Ier pour célébrer la bataille d’Austerlitz. C’était pour elle un « monument de barbarie », une « insulte permanente des vainqueurs aux vaincus ».
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Léo Frankel
Napoléon tombé de son piédestal guerrier
(Demain, La Commune : première ébauche d’un État ouvrier Démocratie prolétarienne contre démocratie bourgeoise)
Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM
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