« Nouveaux démocrates » et vieilles recettes politiciennes
En avaler en tout consentement
C’est à la presse que la députée d’Argenteuil-Bezons a annoncé sa démission de son parti LREM. Elle y épanche son amertume et ses désaccords que les habitants de la circonscription, qui n’en avaient jamais entendu parler, découvrent à cette occasion. Comme ils auraient sans doute aimé les entendre au fil du temps, sur la loi dite « sécurité et liberté » et sur celle sur le « séparatisme ». Elle affirme aujourd’hui que l’on n’a rien fait pour les quartiers populaires… Belle découverte… Etc.
Dans les réseaux des promoteurs d’En marche, elle s’est retrouvée députée en 2017. Ce n’est pas une tare d’être novice face à une configuration où les députés, pour l’essentiel, sont les faire-valoir d’un gouvernement avec celui qui le préside, lequel n’est lui-même que le serviteur d’une classe sociale, la bourgeoisie. Mais novice, mieux vaut l’être un temps seulement, et y avoir réfléchi, avant.
À l’approche des prochaines élections législatives de 2022, devant un verdict électoral qui risque d’être calamiteux, avec le risque de ne pas être réélus, à l’instar de la députée locale, on en verra de plus en plus prendre leur distance avec une politique qu’ils ont cautionnée pendant des années, en échange pour certains de quelques postes honorifiques mais bien rémunérés. Que de petites et misérables manœuvres politiciennes en perspective !
Si Fiona Lazaar était vraiment cohérente avec ce qu’elle proclame, elle aurait pu tout simplement démissionner. Elle ne l’a pas fait.
Par ailleurs, maintenant que ses attaches avec ses ex-amis se trouvent aujourd’hui quelque peu délités, j’aimerais bien qu’elle donne enfin aux habitants d’Argenteuil une réponse à la question que je lui posais en septembre 2017 sur son positionnement sur le maintien de la salle Jean Vilar, question à laquelle elle n’a jamais répondu. Maintenant qu’elle affirme être une « nouvelle démocrate », peut-être le fera-t-elle.
Donc, je lui repose aujourd’hui à nouveau la question. Elle qui vient de rappeler, certes pas de notre point de vue, les dangers la division de la population des quartiers, que pense-t-elle du fait de détruire un lieu de mélange et de liens ?
Si elle répondait à cette question, nous pourrions peut-être commencer à prendre au sérieux sa rupture avec un parti et une politique qu’elle a soutenu sans faillir jusqu’à aujourd’hui et dont elle a bénéficié d’un certain nombre de fonctions.
Et puis, la vraie politique est ailleurs. Celle que l’on commence dans la réflexion et dans les livres, pour comprendre quelles sont aujourd’hui les nécessités de l’heure, une réflexion sérieuse qui doit précéder l’engagement et l’action. Certes c’est loin des places et des honneurs. Mais c’est cela qui donne un sens à une vie, un engagement sans surprise que l’on ne regrette pas. DM
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