Prime
Covid : travailleurs privés de prime et réaction des travailleurs
08
Juillet 2020
Pendant
le confinement, la société a reposé sur l’activité de nombreux travailleurs,
des hôpitaux, des cliniques et des Ehpad, des supermarchés, des transports.
Elle a
aussi largement reposé sur le travail de centaines de milliers d’hommes, et
surtout de femmes, assistantes maternelles, auxiliaires de vie, aides à
domicile, souvent payées bien en dessous du smic pour s’occuper des plus jeunes
ou des plus âgés.
Macron
et sa clique de politiciens n’ont pas été avares de mots pour leur rendre
hommage. Ainsi, le président déclarait : « Il nous faudra nous rappeler
que notre pays tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies
reconnaissent et rémunèrent si mal. ». Eh bien, manifestement, Macron a
déjà oublié. Tout d’abord, il n’est pas question de revaloriser des salaires
pourtant très insuffisants : par exemple, les assistantes maternelles
touchent 0,28 du smic horaire par enfant. En moyenne, elles gagnent 90 %
du smic pour des journées qui peuvent commencer à 7 heures du matin et se
terminer à 20 heures. En raison de la fermeture des écoles et des crèches,
elles ont eu la responsabilité de bien plus d’enfants. Les précautions
sanitaires déjà importantes étaient multipliées : désinfection permanente,
lavage des mains, occasionnant un stress, du travail et du matériel
supplémentaire à leurs frais.
Le
gouvernement a promis une prime Covid pour les aides à domicile, qui ont été
aussi sur le pont dans toute la période, week-end compris, et particulièrement
exposées aux risques de contagion, dans leurs interventions et dans les
transports. Mais plutôt que de verser la prime lui-même, le gouvernement s’est
défaussé sur les départements. Résultat : à ce jour, seulement une poignée
de départements ont décidé de verser cette prime, selon leurs propres
modalités. Et pour les assistantes maternelles, absolument rien n’est prévu,
sous prétexte qu’elles relèvent souvent de contrats privés.
Il est
pourtant une catégorie du privé qui a touché non pas une prime de 1 000
euros, mais un plan de 110 milliards d’euros de soutien : ce sont les
actionnaires du CAC 40. Eux, pendant le Covid étaient aussi « sur le
pont », mais celui de leur yacht.
Christian BERNAC (Lutte ouvrière
n°2710)
Prime
Covid : lorsque des travailleurs qui ont pris des risques sont oubliés.
Elior - Saint-Fons (Rhône)
“Héros” au travail mais zéro sur la paye
Les salariées du nettoyage de
l’entreprise Elior, travaillant à l’usine chimique Elkem à Saint-Fons sont en
grève depuis trois jours. Elles ont travaillé pendant toute la période de
confinement, pris les transports en commun et exposé leur santé comme tous les
“derniers de corvée” qui sont montés au front, sans masque au départ.
Dans cette usine classée
Seveso, elles n’ont droit ni à la prime de risque comme les travailleurs
d'Elkem, ni à la prime Covid réservée aux seuls nettoyeurs des hôpitaux et
cliniques. Toutes ces injustices ajoutées aux salaires minables à vie,
ont fait éclater la colère. En plus des primes, elles réclament 300 euros
d'augmentation par mois.
Les actionnaires d’Elior et
d'Elkem, planqués à l’arrière doivent passer à la caisse !
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