Face
à la crise, imposer le maintien des emplois et des salaires !
L’abstention record au deuxième
tour des municipales a été à la mesure du désintérêt des classes populaires à
l’égard des élections. Pendant qu’une nouvelle cohorte de politiciens,
peinturlurés en vert à la mode écologiste, se bousculent au portillon pour prendre
la place des anciens notables discrédités, les riches possédants continuent à
pousser un nombre chaque jour croissant de travailleurs vers le chômage et la
pauvreté.
Le
groupe pharmaceutique Sanofi vient d’annoncer sa volonté de supprimer
1 700 emplois en Europe, dont 1 000 emplois en France sur trois ans.
Est-ce
que Sanofi rencontre des difficultés ? Absolument pas ! Avec un
chiffre d'affaires au premier trimestre d’environ 9 milliards d'euros, en
hausse de près de 7 %, il se porte très bien. Pendant l’épidémie de
Covid-19, ses résultats ont été dopés par la vente de médicaments antidouleur,
le Doliprane en particulier. Le groupe a même prévu de verser à ses
actionnaires un dividende supérieur à celui de l'année précédente, pour un
montant total de près de 4 milliards.
Pour
les dirigeants de ces grands groupes, la course à la rentabilité ne s’arrête
jamais. Alors que la précédente restructuration n’est même pas achevée, Sanofi
met en œuvre un plan d’économies de 2 milliards d’euros annoncé il y a six
mois. Selon l’un de ses dirigeants, cette réorganisation correspondrait à une « nouvelle
stratégie », consistant à « abandonner certaines activités
pour se recentrer sur quelques créneaux porteurs », autrement dit ceux
qui rapportent le plus. Sanofi abandonne la recherche dans le diabète et les
maladies cardio-vasculaires et se lance dans celle d’un vaccin contre le
Covid-19 qui peut rapporter très gros…
« C’est
la santé pour le fric », comme l’a résumé un syndicaliste de Sanofi.
Pour les dirigeants de ce laboratoire, seuls comptent la courbe de leurs
profits, les cours de leurs actions en Bourse et les dividendes qu’ils pourront
verser à leurs actionnaires.
Dans
la même semaine, la direction du
finlandais Nokia, numéro 3 mondial des équipementiers télécoms, a annoncé un plan de suppression de
1 233 emplois, soit un tiers de l’effectif total du groupe en France. Là
non plus, ce n’est pas l’épidémie du Covid-19 qui explique cette saignée.
Depuis le rachat d’Alcatel par Nokia en 2015, c’est le quatrième plan de
licenciements !
La
politique des dirigeants de ces groupes illustre celle de toute la classe
capitaliste engagée dans une guerre permanente pour les parts de marché et les
profits, une guerre qui se mène toujours avec la peau des travailleurs.
Les licenciements,
le chômage, l’appauvrissement des classes populaires ne découlent pas d’une
fatalité économique, mais des choix qui sont faits pour sauver à tout prix les
profits d’une minorité.
Rien
ne justifie que des millions de femmes et d’hommes se retrouvent aujourd’hui au
chômage, sans pouvoir vivre correctement ! Qu’il soit ouvrier chez
Renault, employé chez Sanofi ou ingénieur chez Nokia, celui qui perd son emploi
sait qu’il a peu de chances d’en retrouver un dans la situation actuelle. Défendre
son emploi, c’est aujourd’hui une question de vie ou de mort !
Pour
se défendre, les travailleurs devront se battre en mettant en avant un
programme de mesures à imposer pour contrecarrer la politique des classes
dirigeantes.
Aux
plans de licenciements patronaux prétendument justifiés par les exigences de
compétitivité et de rentabilité, les travailleurs devront opposer la nécessité
de garantir un emploi à chacun à tout prix. Pour cela, il y a une solution
simple qui consiste à répartir le travail entre tous et, pour s’assurer que les
salaires soient véritablement maintenus, il faudra imposer leur indexation sur
les prix.
Alors
que les besoins sont criants dans la santé, l’éducation, les transports, le
logement et bien d’autres domaines, les travailleurs devront imposer des
embauches massives partout où c’est nécessaire pour satisfaire les besoins de
la population. Pour financer ces mesures, il faut prendre sur les bénéfices
passés et présents, ainsi que sur les fortunes des actionnaires. Et afin de
vérifier que cela se fait, les travailleurs devront imposer leur contrôle sur
les comptes des entreprises.
Il en va de l’intérêt du monde du
travail, comme de la grande majorité de la société.