La production, que la direction n’a
d’ailleurs jamais souhaitée arrêter, reprends donc petit à petit. L’objectif
clairement affiché par la D.G. étant que nous soyons tous présents au travail,
en juin prochain. Il est pourtant clair que plus nous serons nombreux, moins
notre sécurité sanitaire sera préservée, d’autant que l’objectif de ceux qui
orchestrent l’opération est de donner la priorité à la production.
La nôtre, c’est de rester sain et sauf,
quoi qu’il en coûte aux actionnaires. Et pour ça on ne peut compter que sur
nous-même.
C'est pas normal
Le PDG a d’ores et déjà planifié pour juin
prochain, une « phase 3 » qui consisterait à un « retour à la
normale », avec journée complète pour chacun de nous, et promiscuité
assurée pour tous. Bref ces gens-là nous prépare un monde d’après
comparable au précédent… avec le virus en plus.
Le retour à l’anormal, on n’est pas
d’accord.
Pour rester sain, prenons
notre avenir en mains
Avec la fin du confinement et la
généralisation planifiée de la reprise d’activité, c’est le problème des
transports en commun qui est insoluble. La direction a donné son avis :
en gros que chacun se débrouille pour éviter de les utiliser, mais la
débrouille n’est ni une solution, ni un remède, et certains parmi nous devront
bien les utiliser. La promiscuité, inévitable dans les transports est source de
contamination, celle-ci ne s’arrêtera pas à la porte de l’entreprise.
La situation est exceptionnelle.
L’organisation du travail doit l’être également tant qu’un vaccin n’est pas
disponible.
Gardons ce qui marche
Crise sanitaire oblige, pour respecter le
protocole sanitaire, les horaires de travail sont réduits et la cadence est au
ralenti. Demain la crise sociale arrive avec une autre vague, de licenciements
cette fois.
Cette fois on a déjà des solutions :
réduire le temps de travail et partager le travail entre tous pour que personne
ne soit exposé au chômage.
Elle compte sur nous…et
nous peut-on compter sur elle ?
Pour reprendre le travail, la direction a
besoin du travail des intérimaires. Pandémie oblige, ils prennent des risques
pour sa production. Va-t-elle encore dire qu’elle ne veut pas prendre le risque
de s’engager avec eux et les embaucher ?
Deux poids, deux mesures
Le gouvernement l’a dit et redit. Il
mobilise des dizaines de milliers de policiers et de gendarmes pour faire
respecter les règles du déconfinement dans les transports. Avec des amendes
salées pour qui ne sera pas en règle.
En revanche, aucun contrôle n’est prévu
dans les entreprises. On a pourtant vu, depuis le début de l’épidémie, que
beaucoup faisaient passer leurs profits avant la protection de leurs salariés.
La loi est la loi. Sauf pour le patronat.
Irresponsabilité patronale
Le Medef et les dirigeants des PME se sont
félicités d’un amendement adopté par le Sénat qui exonère de fait la
responsabilité pénale des patrons en cas de contamination au coronavirus dans
leur entreprise ou dans les transports.
Tant qu’ils disent respecter les règles,
ils ne sauraient être responsables, ont déclaré la ministre de la Justice et
celle du Travail. Mais s’ils ne les respectent pas, qui tranchera ?
Ce n’est pas encore tout à fait décidé,
mais c’est déjà sur les rails… patronaux.
Avis scientifique et
volonté du patronat
Le gouvernement a tout fait pour que, le
11 mai, sonne la cloche de la rentrée pour les plus jeunes, ceux qui ne peuvent
se garder seuls à la maison, pour mieux renvoyer les parents au boulot.
Il est dangereux de rouvrir les
établissements scolaires avant septembre, avait pourtant dit le conseil
scientifique, que ce même gouvernement avait créé pour lui fournir des
recommandations durant la crise sanitaire.
Mais, entre l’avis de scientifiques et la
volonté du patronat, le gouvernement n’hésite pas.
Pas plus de dix, sauf…
Pas de rassemblement de plus de dix
personnes à la fois. C’est une question de bon sens et c’est plus sûr pour
votre santé, dit le gouvernement. Sauf pour les écoles, où la limite est portée
à 15 élèves. Et sauf pour les entreprises où, là, aucune limite n’a été fixée.
Le bon vouloir du patronat ne connaît pas
de limite. Sauf celles que les travailleurs lui imposeront.
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