Pour de nombreux étudiants, une survie très difficile
Pour
information, des nouvelles d’un enseignant de la fac Paris 1 :
« J'ai reçu dernièrement des mails d'étudiants faisant état de
difficultés matérielles et morales importantes. Certains ont perdu l'emploi qui
leur permettait de poursuivre leurs études à Paris, ou sont en chômage partiel,
mais jusqu'à fin avril seulement, et sans l'intégralité de leur salaire. La fac
a proposé une "aide sociale d'urgence", mais elle est bien trop
faible pour leur permettre de faire face : il s'agit de 150 euros pour le seul
mois d'avril, suspendus à tous un tas de conditions très restrictives... à
peine de quoi payer un tiers de loyer. Seuls les résidents des cités
universitaires du CROUS qui ont pu quitter leur chambre pour retourner chez
leurs parents pendant le confinement sont exemptés de loyer. En plus, les
dépenses augmentent avec la fermeture des restaurants universitaires, qui
permettaient jusque-là d'avoir un repas chaud et complet pour 3.50 euros.
Enfin, celles et ceux qui sont dans des chambres de bonne n'ont pas toujours
internet, et l'accès aux ressources en ligne de la fac est donc compliqué.
On se souvient qu'en novembre dernier
un étudiant lyonnais s'était immolé devant le CROUS pour dénoncer la précarité
grandissante des étudiants, et qu'en temps normal 38% de la population
étudiante est boursière et 20% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté,
d'après les chiffres de l’Insee. Depuis le début du confinement, tout cela
s'est donc encore largement aggravé.
Comble de l'affaire, le président de la
fac vient de décider, contre l'avis de la Commission de la Formation et de la
Vie Universitaire (CFVU) constituées d'étudiants, que des partiels du second
semestre se tiendraient quand même (on se demande bien comment et sous quelle
forme !). Va-t-il demander à ce que les étudiants soient surveillés par leur
webcam comme c'est le cas pour les concours des écoles de commerce ? Alors même
que la décence l'inviterait à valider le semestre de tous les étudiants, il
s'obstine à vouloir les évaluer, et surtout à les trier, pour sauver la fameuse
"valeur du diplôme". En faisant cela, il ajoute de l'angoisse à
toutes les sources de stress liées aux difficultés matérielles rencontrées par
les étudiants en ce moment. Cela a donné lieu à une campagne sur Twitter pour
dénoncer cette décision : #HonteUnivP1 »
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