Le gouvernement a annoncé, après
des semaines de tergiversations, que des tests devaient arriver dans les Ehpad.
Mais comme pour les masques, c’est la pénurie.
Dans les Ehpad de la région
Auvergne-Rhône, les tests sont réalisés dans des laboratoires privés, mais
comme ils manquent de réactifs, ils réalisent d’abord les analyses pour les
hôpitaux. En conséquence, les résultats ne sont pas rendus avant 3 à 7 jours.
Faute de connaître le statut viral des résidents et soignants, le confinement
dans les chambres reste impératif.
De partout, la crise sanitaire
révèle et exacerbe les problèmes de moyens que dénoncent depuis des années les
personnels des Ehpad. Pas de masques, pas de tests, les économies passées ont
des conséquences aujourd’hui criminelles, au sens propre.
Papeterie
Allard à Aubigné-Racan (Sarthe) : Recul du patron face à la grève !
14/04/2020
Vendredi 10 avril, la majorité
des travailleurs de la papeterie Allard (73 salariés) se sont mis en grève pour
réclamer un minimum d’équipements de sécurité. Cette entreprise du groupe
Allard-Valois qui possède 10 sites en France, produit des emballages, notamment
pour l’alimentaire.
Depuis trois semaines, alors que
l’entreprise tourne à fond 24h sur 24 et 7 jours sur 7, le personnel exigeait
du savon virucide, du gel hydroalcoolique sur tous les postes et le nettoyage
des sanitaires et parties communes par une entreprise extérieure car celui-ci
n’est plus assuré depuis 5 ans (ou alors par les ouvriers en plus de leur
travail) suite au non-remplacement de la femme de ménage. Les propos du
directeur, tenus lors d’une réunion où il traite le personnel de « tire-au-flanc »,
a fini par déclencher la grève. Face à cette réaction collective en pleine
période de confinement, le directeur, si avare et arrogant, a dû céder sur le
gel et accorder le nettoyage quotidien des locaux.
Cette réaction salutaire montre
que, même dans de petites entreprises, pour se faire respecter, la grève est
l'arme des travailleurs.
Michelin :
Nous n’avons pas les mêmes valeurs
Echo d'entreprise
13/04/2020
Entrée de
la Combaude (Clermont-Ferrand)
Menegaux, le patron de Michelin,
fait la promotion des masques qui vont être produits dans l’entreprise. La
raison première est assumée : fournir les salariés de l’usine pour
redémarrer la production de pneus. Il s’agit d’être le premier sur les marchés
quand la reprise s’amorcera. Fournir les services de santé ne se fera que «
si nous pouvons faire plus » explique-t-il.
L’idée de transformer un plus
grand nombre d’usines pour fabriquer en urgence les masques, ou du gel
hydroalcoolique qui font cruellement défaut depuis plus d’un mois, n’est pas
considéré comme prioritaire. Pourtant il y aurait eu des volontaires, comme le
prouve le dévouement de ceux qui viennent aujourd’hui.
Tant que les Michelin, et autres
grands bourgeois, prendront les décisions, notre vie sera en danger perpétuel.
Hôpital
de Pau : « Il faudrait bien plus que du
chocolat
! »
La semaine dernière les agents de
l’hôpital de Pau ont reçu un cadeau : des masques ou des sur-blouses qui
manquent cruellement ? Pas du tout ! Des chocolats de la part de
Lindt, un des géants de l’industrie agroalimentaire, qui a une usine de près de
1000 personnes dans la région, à Oloron Sainte Marie.
L’opération publicitaire de la
marque n’a échappé à personne. Et les oreilles du célèbre petit lapin à
clochette en chocolat, produit star de la marque, ont dû siffler à l’hôpital.
Car Lindt est une entreprise très florissante, qui a dégagé près de 500
millions d’euros de bénéfices net l’année dernière, 5 % de plus qu’en
2018. Alors, ce petit geste publicitaire est bien dérisoire en regard des
besoins urgents du moment. Mais comme tous les capitalistes, ceux qui dirigent
Lindt pensent avant tout à leur image et au profit qu’ils peuvent tirer de la
situation, de quoi rendre leur chocolat écœurant.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire