samedi 11 avril 2020

Crise du coronavirus : échos des établissements hospitaliers et des entreprises





Pôle Santé Sud, Le Mans :  L’« industrie » de la Santé : les profits d'abord

Echo d'entreprise
09/04/2020


La direction de la clinique privée du Pôle Santé Sud ne s’est pas privée de s’étendre dans la presse locale sur sa participation à l’effort commun dans la crise sanitaire actuelle. De l’accueil de patients atteints du covid19 à la participation de certains de ses médecins anesthésistes-réanimateurs aux gardes au Centre Hospitalier du Mans jusqu’à des renforts infirmiers, toute une organisation a été mise en place comme dans les établissements publics.
Mais pendant qu’elle se vantait de cette contribution somme toute normale pour un établissement de santé, elle avait préparé et informé fin mars tout le personnel qu’une demande de mise en activité partielle, prévue a minima jusqu’à la fin juin, serait envoyée à la Direccte pour obtenir les aides de l’Etat. La sous activité momentanée conséquence  du report de bon nombre d’interventions médicales et chirurgicales jugées moins urgentes était le prétexte invoqué pour cette demande. En pleine crise sanitaire, alors que tout le système de Santé est censé se mobiliser, la direction d’une clinique envisageait donc de mettre une partie de son personnel, soignants compris, au chômage partiel pour ne pas perdre d’argent. C’est d’autant plus choquant dans une clinique qui appartient au groupe Elsan avec pour actionnaire la richissime famille Bettencourt-Meyers.
Le mercredi 1er avril, la direction a communiqué au personnel que non seulement l’Etat refusait de financer du chômage partiel en cette période de crise mais que du personnel pouvait être envoyé pour renforcer les équipes de l’hôpital public, en précisant que cela serait sur la base du volontariat. Cependant, à défaut d’avoir pu obtenir les aides versées pour le financement du chômage partiel, les actionnaires vont recevoir de la caisse d’assurance maladie une compensation pour la baisse d’activité suite à des négociations à l’échelle nationale. L'argent de nos cotisations sociales va servir à garantir les dividendes des actionnaires !
Pendant que le personnel va au « front » contre l’épidémie, les actionnaires se remplissent les poches avec l’aide de l’Etat.




Démasquée :  PSA avait bien des masques… et prépare activement la reprise

Echo d'entreprise
10/04/2020


« Malgré le Covid-19, PSA prépare la réouverture des sites de Metz et Trémery » titre le Républicain lorrain. Tous les jours la télé affiche « restez chez vous ! » ; le préfet de Moselle restreint les achats dans un rayon de 10 km ; parcs, jardins, berges, plan d’eau… sont interdits de 11h à 19h, et PSA veut faire fabriquer des boites de vitesse et des moteurs dans ses usines !
Et pour cela, la direction de PSA Metz a 10 000 masques en stock. Alors que les hôpitaux mosellans, les kinés, infirmières, personnel social en manquent, PSA en a stocké pour faire redémarrer les usines. La direction se défend dans la presse en prétendant que le groupe en a déjà distribué 600 000 « dont un nombre significatif en Moselle ». C’est la preuve qu’elle en avait des centaines et des centaines de milliers. Et c’est pour la pub car jusqu’à présent la direction était muette sur ses stocks de masques qui manquent aux soignants.
Du côté de la Préfecture on insiste « Le Covid ne connait ni de week-end, ni de vacances ». Et la semaine il n’est pas là ?
Pas question de travailler pendant le confinement si ce n'est pas socialement nécessaire !

Privilège Marine (Les Sables-d'Olonne)
La crise ? Quelle crise ?

Aux Sables-d’Olonne, deux constructeurs de bateaux sur trois, sont à l’arrêt. Seul, Privilège Marine, qui fabrique des catamarans haut de gamme, poursuit sa production avec 50 salariés sur 150, les services administratifs sont en télétravail. Privilège Marine a été racheté en 2017 par le fonds d’investissement Aurelius, déjà propriétaire du chantier allemand Hanse Yachts, 3ème plus grand constructeur de voilier de série au monde.
Sachant que le prix d’un catamaran fabriqué aux Sables varie entre 1,2 et 4,5 millions d’euros, on peut penser que cette production n'est pas destinée aux plus démunis. Et tandis qu'on nous fait des beaux discours sur la nécessité de l'Union Nationale en temps de crise, ceux qui ont accumulé des milliards sur la dégradation des services publics n'imaginent pas que ça puisse cesser. Ils exigent leur joujou, corona virus ou pas.

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