mercredi 22 avril 2020

Coronavirus et monde du travail, brèves


Toyota- Onnaing (Nord) :  Préparation d’un redémarrage lent



La direction de l’usine a beaucoup communiqué sur le « redémarrage de la production chez Toyota ». Mais en réalité, il n’y a pas de production qui puisse sortir des ateliers avant jeudi 23, et encore à minima.
         Le mécontentement est massif contre une reprise complète de l’activité. Les chefs qui ont dû appeler tous les ouvriers un par un l’ont mesuré.
         C’est sans doute cela qui explique que les mesures proposées par la direction aux syndicats le 20 avril sont moins défavorables que ce que la loi permet. Entre autres : les congés d’été sont maintenus ; la possibilité de s'accaparer 6 jours de congés par salarié est écartée ; les salaires et les primes des jours de chômage partiel pourraient être complétés à 100%, contre une seule journée de congé payé abandonnée. Malgré tout, cela représente bien peu en regard de ce que gagnent les actionnaires de ce groupe. Ils ont largement de quoi payer l’intégralité des salaires, et sans faire appel à l’aide de l’Etat !
         Quant aux mesures présentées par la direction, elles ne pourront pas protéger véritablement les travailleurs de la contamination. 4 500 salariés regroupés dans une usine, c'est de fait un risque réel d'une explosion de l'épidémie dans la région. D’ailleurs, ce qui inquiète le plus les travailleurs, au-delà du risque d’être contaminé soi-même, c’est de propager la maladie vers des parents ou des grands-parents.
         Pour protéger leur santé et celles de leurs proches, les travailleurs devront imposer leurs propres choix, collectivement. 
 

Région de Reims, quand deux notables veulent faire les poches des agents territoriaux pour payer les soignants



Arnaud Robinet et Catherine Vautrin, respectivement maire de Reims et présidente de la communauté d'agglomération du Grand Reims, viennent d'écrire à Édouard Philippe pour proposer que les agents territoriaux fassent don de leurs jours de congé afin d 'aider l’État à payer les heures supplémentaires des personnels soignants, en « solidarité ».
         Les soignants qui leur avaient crié leur colère lors des vœux au CHU de Reims en janvier dernier, en dénonçant les 40 fermetures de lits programmées, qui s'ajoutent aux 150 déjà supprimés depuis 2015, ne seront sûrement pas dupes.
         Ils savent que ces-deux-là, en tant que membres du conseil de surveillance du CHU, dont Robinet est à la tête, ont avalisé depuis 6 ans toutes les fermetures de lits demandées, et qu'ils sont largement responsables de la situation catastrophique de l'hôpital.
         Quant aux agents territoriaux, en découvrant dans le journal que le maire prévoyait de se montrer généreux non pas avec ses propres deniers, mais avec leur salaire, certains n'ont pas manqué de faire remarquer que si les travailleurs n'avaient pas attendu leurs patrons ni leurs directions pour se montrer solidaires entre eux, il n'y avait en revanche aucune raison qu'ils paient de leur poche les conséquences de la politique criminelle menée par le gouvernement et le maire. « Ils n'en demandent pas autant aux actionnaires richissimes des maisons de champagne locales », ont fait remarquer certains.
         Pas question en tout cas pour les travailleurs d'accepter ce chantage à la prétendue « solidarité ».

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