Vincennes |
Centre de
rétention : liberté pour les sans-papiers
15
Avril 2020
Dans la
nuit de samedi 11 à dimanche 12 avril, les 47 personnes retenues au centre du
Mesnil-Amelot en Seine-et-Marne se sont révoltées. Elles ont jeté leurs matelas
dans la cour et ont refusé de dormir une nuit de plus dans leurs cellules, où
les conditions de confinement ne sont pas respectées.
Les
migrants retenus au Mesnil-Amelot ont tenu bon toute la nuit. Au matin, la
police les a fait rentrer dans leurs cellules à coups de matraques et de gaz
lacrymogène. Une demi-douzaine d’entre eux ont été conduits au commissariat.
Comme dans tous les autres centres de rétention, la promiscuité est la règle.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été le transfert à l’infirmerie
d’un homme sans-domicile fixe, qui présentait tous les symptômes du Covid-19.
Au
centre de Vincennes, un migrant géorgien, malade et en détresse respiratoire, a
été finalement évacué, après qu’une association a appelé le ministère de
l’Intérieur. Dans ce centre, plusieurs autres cas ont été déclarés. Une plainte
pour mise en danger de la vie d’autrui a d’ailleurs été déposée par cette même
association.
Sur le
territoire, il reste aujourd’hui 152 personnes sans papiers détenues dans des
centres de rétention. Et cette situation est d’autant plus révoltante que les
préfectures n’ont absolument plus les moyens de les expulser étant donné que le
trafic aérien est à l’arrêt. Le président de la Cimade déclare même : « Dès
lors qu’on ne peut plus expulser, il n’y a aucune raison de maintenir en
rétention. C’est même contraire à la loi. » Leur détention apparaît
donc de plus en plus pour ce qu’elle est : abusive, arbitraire et
punitive.
Toutes
les associations de défense des sans-papiers exigent leur libération immédiate
des centres de rétention. Cet emprisonnement, déjà insupportable en temps
normal, est aujourd’hui criminel.
Aline
URBAIN (Lutte ouvrière n°2698)
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