Dans la
rue et aux municipales, il faut faire entendre le camp des travailleurs
L’examen du projet de loi sur les
retraites a commencé ce lundi à l’Assemblée nationale. Une journée de grèves et
de manifestations interprofessionnelles est prévue jeudi 20 février, et c’est
une bonne chose.
Le gouvernement dispose des
moyens législatifs pour imposer cette réforme, mais il faut montrer que cette
attaque ne passe pas et ne passera jamais dans la tête de millions de
travailleurs. Il faut continuer d’affirmer notre rejet de ce gouvernement, à
genoux devant le grand capital.
L’offensive contre le monde du
travail ne se limite pas au saccage des retraites. Elle met en cause les
conditions de travail et de vie de toutes les classes populaires.
L’exploitation, la course à la rentabilité et la loi du profit rendent le
travail de plus en plus dur, de plus en plus précaire et mal payé. Mais elles
s’imposent aussi à tous les autres domaines de la vie sociale, à la santé, à
l’éducation, aux transports ou au logement.
Nombre de quartiers ouvriers
abandonnés par l’État sont transformés en ghettos de pauvres, où la misère, le
désœuvrement et l’absence de perspectives favorisent les incivilités, les
trafics et les violences en tout genre. Renouer avec les luttes collectives, se
faire respecter du grand patronat et du gouvernement est la seule voie pour
inverser la situation et assurer un avenir au monde ouvrier, à la jeunesse et à
toute la société.
Alors, tant que nous en avons la
force, il faut continuer dans la voie indiquée par ceux qui ont participé à ce
grand mouvement contre la réforme des retraites : l’affirmation d’un camp
uni derrière ses intérêts de classe.
C’est d’autant plus important que
Macron veut lancer, mardi, une vaste campagne de diversion en pointant du doigt
les dangers de ce qu’il appelle le « communautarisme » ou le
« séparatisme ». Il vise, exactement comme Le Pen, et comme le grand
patronat sait le faire dans les entreprises, à diviser les exploités pour les
opposer les uns aux autres. Il ne faut pas que les travailleurs tombent dans ce
piège.
La force des travailleurs réside
dans leur nombre et dans leur conscience de faire partie d’un seul et même camp
partageant la même révolte et la même volonté de changer les choses. Elle est
dans la solidarité et la fraternité qui se tissent au travers de la lutte,
au-delà des différences de corporations, de statuts, d’origines, de croyances
et de couleurs de peau.
Cette conscience a progressé dans
le mouvement de contestation de la réforme des retraites. Il faut la préserver
et la développer dans toutes les entreprises où se mène la lutte de classe. Et
il faut aussi le faire politiquement. C’est pourquoi Lutte ouvrière participe
aux élections municipales.
Lutte ouvrière sera présente dans
quelque 200 villes. Ses candidats sont des ouvriers, des employés, des
cheminots, des manutentionnaires, des techniciens, des caissières, des agents
d’entretien, des hospitaliers, des enseignants… Qu’ils et elles soient en
activité, au chômage ou à la retraite, ils partagent la vie, les difficultés et
les combats des travailleurs.
Toutes les listes, du
Rassemblement national à celles de La France insoumise en passant par celles de
la majorité, multiplient les engagements à faire plus de social, plus de
démocratie, plus d’écologie, plus de logements, plus de sécurité, à l’échelle
de la ville… Mais aucune de ces listes ne peut prétendre éliminer le chômage,
la misère ou la crise ! Aucune équipe municipale ne peut éradiquer le
racisme, les discriminations et le délitement de la société que la misère
engendre.
Alors, à la différence d’autres
candidats, ceux de Lutte ouvrière ne feront pas croire qu’ils pourraient
changer la vie des habitants en se hissant à la tête d’une municipalité. Ils
affirmeront, en revanche, que les travailleurs ont la capacité collective de
changer leur sort, s’ils se battent pour libérer la société du diktat d’une
minorité capitaliste aussi parasite qu’irresponsable.
En votant Lutte ouvrière, les
habitants de ces 200 villes pourront dire qu’ils ne font pas confiance aux
notables et aux politiciens mais qu’ils se placent dans le camp des
travailleurs conscients et combatifs.
Ils affirmeront qu’ils refusent
de se résigner à la condition d’exploités. Ils diront que, pour enrayer les
catastrophes sociale, économique et écologique, il faut arracher à la
bourgeoisie son contrôle sur les entreprises et sur la vie politique.
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