Éducation
nationale : rentrée sous tension
28 Août 2019
Lundi 26 août, le ministre de
l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer a reçu certains syndicats, dans
l’objectif de déminer les tensions à la veille de la rentrée scolaire.
Alors que le gouvernement a
supprimé cette année encore des milliers de postes dans de nombreux
établissements scolaires, qu’il a décidé malgré ses promesses de fermer des
centaines de classes dans les écoles primaires, Blanquer s’est présenté comme
désormais à l’écoute du personnel, multipliant les réunions avec les syndicats
et prétendant que sa porte était toujours ouverte.
Il a suffi qu’il promette lors de
cette rencontre la création de comités de suivi sur la réforme des lycées, la
formation des enseignants ou le plan sécurité, pour que certains pontes
syndicaux frétillent devant ce qu’ils appellent un changement de ton et un
climat plus apaisé.
Du côté des salariés de
l’Éducation nationale, le mécontentement est général, bien au-delà de la
réforme des lycées qui s’applique cette année en première, entraînant la
suppression de multiples options pour les élèves et une surcharge de travail
pour le personnel, confronté à des classes de plus en plus nombreuses. Il
s’était exprimé en juin à travers le mouvement de grève des correcteurs du
baccalauréat.
Les inquiétudes du personnel de
l’Éducation nationale rejoignent celles de tous les salariés. La réforme de la
fonction publique va entraîner une dégradation des conditions de travail,
généralisant encore plus la précarité. Le blocage des salaires perdure et le
ministre a balayé toute éventuelle revalorisation en déclarant que le plan de
rattrapage déjà prévu s’appliquerait. Comme pour l’ensemble des travailleurs,
la réforme des retraites qui se précise va amputer sévèrement les pensions du
personnel de l’éducation.
Ce n’est pas les risettes
hypocrites de Blanquer, son autosatisfaction assumée et ses mises en scène de
l’été devant des enfants tout sourire qui sont susceptibles de faire diminuer
le mécontentement des enseignants.
Gilles
BOTI (Lutte ouvrière n°2665)
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