Comme les
travailleurs de la RATP, le 24 septembre, faisons-nous respecter
« Quand il y a une
grève en France, personne ne s’en aperçoit », s’était moqué, en 2008, un Sarkozy
triomphant. Eh bien, son clone Macron ne peut pas en dire autant ! Avec 70
à 100 % de grévistes sur certaines lignes de métro et de bus, les
travailleurs de la RATP ont fait, vendredi dernier, une démonstration de force.
Roulants, agents de station,
sédentaires des bureaux et de l’ingénierie, travailleurs des ateliers, ils ont
réussi à se rassembler, malgré les différences de métier, de statut et de
droits. Cette unité a fait leur force car, quand tout un secteur comme la RATP
ou la SNCF arrête de travailler, toute la société en est ralentie.
Et il ne s’agit encore que d’une
seule entreprise et d’une seule journée ! Si l’ensemble des travailleurs
de l’industrie et des services, du privé et du public, se battaient ensemble
avec détermination, leur force serait irrésistible. C’est précisément ce que
craint le gouvernement.
Hantés par le spectre des gilets
jaunes, Macron et Philippe marchent sur des œufs. Et face au succès de la grève
de la RATP, ils redoublent de prudence, repoussant l’annonce du projet sur les
retraites à l’été prochain. Ils savent que si la colère sociale s’empare des
travailleurs et débouche sur de puissantes grèves, ils seront forcés de
remballer leur nouvelle attaque.
C’est un encouragement à emboiter
le pas aux travailleurs de la RATP. Car il faut se battre avant que les coups
nous tombent dessus.
Que l’on travaille dans le privé
ou dans le public, nous sommes tous attaqués. Le simple fait de calculer la
retraite sur toute la vie active et non plus sur les 25 meilleures années, ou sur
les six derniers mois en ce qui concerne la fonction publique, abaissera
considérablement les pensions. Quant à accepter un système de points, dont la
valeur pourrait être modifiée chaque année par le gouvernement, cela
s’apparente à un chèque en blanc fait à un voleur.
Comme toutes les réformes des
retraites précédentes, celle-ci repoussera encore l’âge de départ et réduira
les pensions qui sont déjà indignes pour des millions de femmes et d’hommes.
Nous serons tous perdants.
À l’occasion de la grève de la
RATP, les perroquets du patronat et du gouvernement ont repris le couplet sur
« les travailleurs aux privilèges exorbitants ». Tout cela pour ne
pas parler des vrais privilégiés, des grands actionnaires, des rentiers, des
grandes fortunes.
Cette année, le plus fortuné
d’entre eux, Bernard Arnault, PDG de LVMH, a vu son patrimoine augmenter de 100
millions par jour. Autant dire qu’il ne se pose pas le problème de sa future
retraite ! Les vrais privilégiés ne se demandent même pas quand ils
pourront partir à la retraite : ils sont, pour la plupart, nés avec une
cuillère d’argent dans la bouche et sont rentiers et retraités à la
naissance !
Dans notre société injuste et
inégalitaire, les privilégiés ne sont pas à chercher du côté du monde du
travail, et sûrement pas du côté de ceux qui se lèvent à 3h30 du matin pour
faire rouler les premiers bus et métros.
L’argent existe pour payer les
retraites, à condition d’aller le chercher là où il est en abondance, là où il
est dilapidé dans des caprices de riches, là où il alimente la spéculation,
véritable bombe à retardement pour toute l’économie.
Car tous les sacrifices imposés
aux travailleurs ne garantissent en rien l’avenir. Le gouvernement prétend
travailler pour 2040, alors qu’il ne sait même pas si l’économie sera encore
debout dans un mois.
L’économie est comme un casino
géant où la banque peut sauter d’un moment à l’autre, au moindre choc. Hier,
les experts économiques s’affolaient des taux négatifs, aujourd'hui ils
s’inquiètent de ce qui se passe du côté de l’Arabie saoudite et des marchés
pétroliers. Et demain ?
Tel le créateur de Frankenstein
qui ne maîtrisait plus sa créature, les capitalistes sont incapables de
contrôler leur économie. Ils ne savent faire qu’une chose : taper sur les
travailleurs, leur en faire baver. C’est dans leur ADN, c’est un réflexe de
classe.
Cela fait des décennies que la
situation des travailleurs recule, entreprise par entreprise. Se sacrifier pour
un tel système n’a aucun sens. Il faut revendiquer nos droits et viser à
changer la société.
Tout au long du mois, de
nombreuses professions vont se faire entendre. Mais la force des travailleurs
est dans leur capacité à se battre le plus unis possible. Alors, profitons de
l’appel de la CGT et mardi 24 septembre, soyons très nombreux en grève et en
manifestation.
Sur France info TV ce matin mardi à 7 heures 50
Interview
de Nathalie ARTHAUD
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