Aide aux
réfugiés : les policiers en flagrant délit de mensonge
Tom Ciotkowski, militant britannique
de l’association Help Refugees, qui vient en aide aux migrants de Calais, est
passé en procès à Boulogne-sur-Mer, accusé d’outrage et violences contre des
policiers.
Le procureur avait requis contre
lui quatre mois de prison avec sursis. Jeudi 20 juin, le tribunal l’a acquitté.
Les faits remontent au 31 juillet
2018. Alors qu’une patrouille de CRS chassait des migrants en contrebas de la
rocade de Calais, brutalisant au passage les bénévoles qui les accompagnaient,
Tom Ciotkowski a filmé la scène avec son téléphone, s’est approché d’un
policier en lui disant « On ne frappe pas une femme ! »,
puis a essayé de lire à voix haute son numéro de matricule. Furieux, le CRS l’a
repoussé et l’a fait tomber à la renverse, sur le bord de la route où
circulaient camions et voitures. Malgré tout, ce militant a eu la chance de ne
pas être blessé.
La scène ayant été filmée sous
plusieurs angles par les nombreux témoins, la juge n’a eu d’autre choix que
d’acquitter le militant, dont l’innocence était manifeste. C’est bien la
moindre des choses. Les policiers, après avoir porté plainte contre leur
victime, ont menti de façon tout à fait tranquille pendant le procès. Si la
scène n’avait pas été filmée, Tom Ciotkowski n’aurait pu prouver son innocence
et aurait sans doute été condamné à une peine de prison. Comme le dit un
responsable d’Amnesty international : « Si c’est un soulagement de
voir prendre fin le calvaire de Tom Ciotkowski, n’oublions pas qu’il n’aurait
jamais dû être inculpé. Son cas est emblématique des tentatives d’intimidation
et des attaques auxquelles la police soumet des défenseurs des droits humains à
Calais, au motif qu’ils viennent en aide aux migrants et aux réfugiés. Cette
affaire reflète aussi une tendance européenne à criminaliser les actes de solidarité. »
À son tour, Tom Ciotkowski a
porté plainte contre trois policiers pour violences par agents dépositaires de
la force publique, faux et dénonciation calomnieuse. Il ne compte pas en rester
là, et il a mille fois raison.
Julie LEMÉE (Lutte ouvrière n°2656)
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