samedi 29 juin 2019

Réfugiés, leurs soutiens, et des policiers-menteurs. Un article de notre hebdomadaire de cette semaine


Aide aux réfugiés : les policiers en flagrant délit de mensonge

Tom Ciotkowski, militant britannique de l’association Help Refugees, qui vient en aide aux migrants de Calais, est passé en procès à Boulogne-sur-Mer, accusé d’outrage et violences contre des policiers.
Le procureur avait requis contre lui quatre mois de prison avec sursis. Jeudi 20 juin, le tribunal l’a acquitté.
Les faits remontent au 31 juillet 2018. Alors qu’une patrouille de CRS chassait des migrants en contrebas de la rocade de Calais, brutalisant au passage les bénévoles qui les accompagnaient, Tom Ciotkowski a filmé la scène avec son téléphone, s’est approché d’un policier en lui disant « On ne frappe pas une femme ! », puis a essayé de lire à voix haute son numéro de matricule. Furieux, le CRS l’a repoussé et l’a fait tomber à la renverse, sur le bord de la route où circulaient camions et voitures. Malgré tout, ce militant a eu la chance de ne pas être blessé.
La scène ayant été filmée sous plusieurs angles par les nombreux témoins, la juge n’a eu d’autre choix que d’acquitter le militant, dont l’innocence était manifeste. C’est bien la moindre des choses. Les policiers, après avoir porté plainte contre leur victime, ont menti de façon tout à fait tranquille pendant le procès. Si la scène n’avait pas été filmée, Tom Ciotkowski n’aurait pu prouver son innocence et aurait sans doute été condamné à une peine de prison. Comme le dit un responsable d’Amnesty international : « Si c’est un soulagement de voir prendre fin le calvaire de Tom Ciotkowski, n’oublions pas qu’il n’aurait jamais dû être inculpé. Son cas est emblématique des tentatives d’intimidation et des attaques auxquelles la police soumet des défenseurs des droits humains à Calais, au motif qu’ils viennent en aide aux migrants et aux réfugiés. Cette affaire reflète aussi une tendance européenne à criminaliser les actes de solidarité. »
À son tour, Tom Ciotkowski a porté plainte contre trois policiers pour violences par agents dépositaires de la force publique, faux et dénonciation calomnieuse. Il ne compte pas en rester là, et il a mille fois raison.

                                                           Julie LEMÉE (Lutte ouvrière n°2656)
 
                                                                                        

 

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