mercredi 8 mai 2019

Éducation nationale : des revendications multiples : salariales certes, mais pour l’amélioration des conditions de travail, et le refus de la loi Blanquer


Une journée importante de grève et de manifestation demain

 
                                                        Photo Le Dauphiné libéré

A la veille de la grande journée de grève de la fonction publique de demain, Blanquer aurait fait des promesses d’augmentation de salaires à une délégation des « Stylos rouges », un mouvement informel qui s’est développé parallèlement à celui des Gilets jaunes sur les réseaux dits « sociaux ». Si cela se faisait, cette augmentation serait à mettre au crédit de la forte mobilisation qui secoue le monde de l’Éducation depuis des mois à l’échelle du pays, à laquelle de nombreux enseignants et militants syndicaux ont contribué.
         Ils attendent que ces promesses se concrétisent. Mais leurs revendications vont bien au-delà d’une augmentation salariale totalement légitime. Elles portent sur leurs conditions de travail et celles de leurs élèves. C’est pour cela que les actions unissent enseignants et parents. Sur les promesses de Macron cette fois sur les effectifs, un article extrait du dernier numéro de notre hebdomadaire Lutte ouvrière. 

Écoles : encore des promesses sans moyens 

acron s’est engagé à dédoubler toutes les grandes sections des écoles en zone prioritaire et à plafonner l’effectif des classes de la grande section au CE1 à 24 élèves, partout, à partir de 2020.
Dans les jours qui ont suivi la conférence de Macron, Blanquer, le ministre de l’Éducation, a seulement évoqué la création de 2 000 postes par an. Or, selon un calcul du journal Les Échos, il faudrait environ 10 000 postes pour parvenir à l’objectif fixé par Macron. Autant dire qu’il y a loin de la promesse à la réalité.
Macron s’est aussi engagé à ne plus fermer d’écoles sans le consentement du maire. Blanquer a rajouté, lui, qu’il y aurait toujours des fermetures de classes, qui selon lui sont inévitables.
Tant mieux si certaines classes peuvent fonctionner avec 12 ou 24 enfants au maximum car, depuis le dédoublement des CP, les enseignants et les parents ont pu constater l’amélioration des conditions d’apprentissage. Mais, à supposer que le gouvernement tienne sa promesse, il tentera de le faire au détriment des moyens consacrés aux autres niveaux dans le primaire, au collège ou dans les lycées. La réalité que vivent aujourd’hui beaucoup de parents et d’enseignants, c’est une aggravation des conditions d’enseignement. Les banderoles contre les fermetures de classes et d’écoles que l’on peut voir dans de nombreuses villes en témoignent. Les mesures annoncées par Macron ne permettront pas, dans la plupart des cas, une véritable amélioration, car pour cela il faudrait y consacrer des moyens à la hauteur des besoins, qui sont énormes : il faudrait plus de personnels, plus de locaux, et donc plus de moyens financiers. Tout cela, Macron ne l’envisage absolument pas.

                                                                Inès Rabah (Lutte ouvrière n°2648)

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